CAE : contrats grippés dans les centres de vaccination
En France, la grippe A n’en aurait pas fini de faire des victimes. Mais cette fois il faudrait plutôt lorgner du côté des services de l’Etat pour trouver la cause du mal. Dans le Cher par exemple, plusieurs contractuels embauchés à l’occasion de la grande campagne de vaccination pour aider le personnel médical ne seraient toujours pas payés à l’heure actuelle . Ce nouveau couac, qui serait d’ampleur national, démontre les limites de son organisation et donne une fois de plus, le sentiment que l’improvisation semble avoir été de mise tout au long de cette campagne.
Petit rappel des faits
L’annonce de la pandémie de grippe A(H1N1) incite le gouvernement français à prendre des mesures exceptionnelles. Il achète alors une quantité faramineuse de doses de vaccins et organise la mise en place d’une immense campagne de vaccination. En prévision de l’afflux massif de candidats à la piqûre salvatrice dans les 1080 centres de vaccination à travers toute la France, on décide également de renforcer le nombre des personnels, notamment pour améliorer l’accueil et la prise en charge des files d’attente.
Dans le Cher
Ainsi par l’intermédiaire de plusieurs associations comme la Croix Marine ou l’ADPC (Association Départementale de Protection Civile du Cher ), la Préfecture du Cher fait recruter 18 personnes en décembre dernier pour un contrat provisoire (d’un mois seulement) rapidement transformé en Contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE) d’une durée de 6 mois.
Reclassement
Mais à la mi-janvier, les centres de vaccination ferment. La Préfecture promet aux bénéficiaires des CAE un reclassement pour tous. Certaines personnes sont affectées à la Préfecture ou encore à la DASS jusqu’à la fin du mois de mars. Pourtant, cinq d’entre-elles resteraient aujourd’hui encore, dans l’attente d’un poste. Une réunion de l’ADPC et de tous les partenaires (APS, et Préfecture entre autres ) s’est tenue le 16 février dernier, aboutissant à la promesse de trouver prochainement des solutions afin que toutes ces personnes puissent intégrer les équipes du Pôle-Emploi, du CCAS ou d’autres services des mairies de Bourges ou de Saint-Doulchard.
Salaires non versés et chèques sans provision
D’autre part , l’ADPC, n’ayant à ce jour obtenu aucune aide financière de l’Etat, s’est aussi vu promettre une avance afin de régler les salaires dûs à ses 9 contrats CAE [1] .
Le président de l’APDC, misant avec optimisme sur l’arrivée rapide des fonds promis, aurait proposé de signer des chèques aux personnes n’ayant rien perçu en janvier. [2]. le retard pris par les services de paiement se prolonge et les fonds propres de l’association ne suffisent à pourvoir l’ensemble des règlements. Certains chèques sans provision sont donc refusés par les banques des intéressés et quelques-unes de ces personnes se retrouvent avec des découverts sur leurs comptes et des frais bancaires à la clé.
Un problème national
Le problème de financement des CAE ne se cantonnerait pas au Cher mais serait d’ampleur national. D’autres part, si la préfecture assure que le règlement des salaires de janvier sera bien effectué avant la fin du mois de février, plusieurs des contractuels commencent à douter et se demandent qui va bien pouvoir régler les litiges avec leurs banques au final. Affaire à suivre...