Pour garantir votre retraite, devenez député.

Créé en 1904, le régime autonome de retraite des députés est… très autonome ! Car, par autonome, il faut comprendre que ce régime échappe totalement au régime général, puisque ce sont les députés eux-même qui décident de leur retraite, sans que personne n’ait à y mettre le nez. Un peu comme si chaque Français décidait lui-même à quel âge et avec quelle pension il partait en retraite. Et ils se sont bien servis nos députés. En un seul mandat, un seul (5 ans, donc), ils s’octroient déjà dès 60 ans une retraite de 1500 euros. Ce que met la moyenne des Français à obtenir en 40 ans, un député l’obtient en 5 ans seulement. Pour peu qu’il se fasse réélire (il suffit souvent pour cela d’inaugurer les chrysanthèmes, spécialité de nos deux larrons.), il obtient 3000 euros au bout de 10 ans, 4500 au bout de 15 ans… Pas mal, non ?

Donc, pour en revenir à nos deux compères :

– Yves Fromion (qui rappelons-le, a voté le report de l’âge de la retraite à 62 ans et la durée de cotisation à 42 ans pour les autres) est député depuis 1997. En 2012, il aura passé 15 ans à l’Assemblée. Il touchera donc plus de 4500 euros par mois de retraite.
– Louis Cosyns (qui rappelons-le, a voté le report de l’âge de la retraite à 62 ans et la durée de cotisation à 42 ans pour les autres) n’aura pour sa part passé que 10 ans à l’Assemblée. Il touchera donc 3000 euros par mois de retraite.

Rassurez-vous, ces retraites de misère seront agrémentées par celles de leurs mandats de Conseiller Général, Conseiller Régional, ou de leur activité professionnelle. La retraite de député a cela de particulier qu’elle s’additionne aux autres pensions. Dernier détail : Comme il n’y a que 577 députés cotisants et qu’il y a plus de 2000 députés à la retraite, le régime spécial des retraites est totalement déficitaire. Il est donc financé à plus de 80% par vous et moi.