Pas encore 2014...
Y’a des têtes non habituelles dans le maigre public : les Amis de la Maison de la Culture sont venus entendre ce qui va se dire sur cette Maison... 18 heures : ça commence, chut ! sous le signe de la culture.
Ça manquait à notre culture : la "consommation finale"
Allez chercher votre facture EDF... Regardez le détail, cherchez la rubrique Taxes et Contributions. OK, vous y êtes ? Cherchez la ligne "Taxe sur la Consommation Finale d’électricité"... Combien c’est ? Dommage, il manque le pourcentage appliqué sur votre consommation pour le calcul : si vous êtes de Bourges, c’est un peu plus de 8% — mais ça peut varier selon les communes (de zéro à 8 et quelque, grosso modo).
Comment ça, si on est de Bourges ? ou d’une autre commune ? Quel rapport avec mon compteur électrique ? Beautifully simple : la "Taxe sur la Consommation Finale d’électricité" est un impôt communal qui se calcule sur votre consommation électrique et est perçu par votre commune. Ainsi Bourges à récupéré 1.286.000 € en 2011... Et non content de ça, la municipalité augmente le taux, parce que, bon sang mais bien sûr, Bourges applique le taux maximal !
SIRITT : culture télématique, culture informe à tiques...
Le SIRITT, c’est une association pour mettre en place un Salon de la Productique, de la Télématique, de la Vidéocommunication. Té-lé-ma-ti-que ? le minitel ?!... oui, ça a été crée en 1984. Mais ça ne vit plus, forcément, faut dissoudre. Pour cela, il faut réactiver un conseil d’administration. Malgré le caractère suranné de cette assoc’ l’opposition municipale en regrette la disparition programmée.
Culture : La terre n’est à personne (Jean-Jacques Rousseau)
Manoir Industrie possède un bien non bâti de 584 m2 rue Sainte Ursule. La ville désire en faire acquisition pour... 40.000 €. Quarante-mille ?!! Colette Cordat (Lutte Ouvrière, genre Nathalie Arthaud) rappelle que Manoir avait licencié son personnel, que cette entreprise a les moyens, que le prix de la parcelle est élevé, elle vote contre. Le maire, naïvement, demande comment on ferait alors pour réaliser la surface de stationnement prévue ? Colette Cordat a la solution de bon sens : « On prend le terrain et on ne paye pas. » [rire sur les bancs de l’assemblée]. Réquisition !...
Nouvelle culture... Bensac et la fibre
Nous voici dans la rubrique "Amélioration de la couverture internet des berruyers". C’est quoi ? Philippe Bensac, maire-adjoint aux nouvelles technologies s’y colle. Avec lassitude : la joue reposée sur son poing il nous vante la Fiiiibre Op’tique...
C’est écrit dans la présentation du point : on aura :
petit 1. « L’extension du WIFI dans les quartiers résidentiels. »
petit 2. « la création d’un show-room THD. » Ce show-room THD, ce sera pour les clients EPN afin qu’ils découvrent le FTTH. C’est bon ? pas de question ? la suite, alors…
Et last but not least, petit 3. « Toute autre action en lien avec l’amélioration de la couverture internet des berruyers. » Cette Toute autre action semble bien vague et Jean-Michel Guérineau demandera « Ça veut dire quoi ? » Bin, euh, bon, vous voyez bien, quoi.. des actions... Pfff, faut tout yeu dire !
Culture du voyeurisme : le mur de la honte
Il y a actuellement 39 caméras de vidéo-surveillance : si vous êtes agressé devant une cam, elle le voit ! c’est dingue !… — pardon, le maire y tient : caméras de vidéo-protection, nuance sémantique : si vous êtes agressé, la caméra vous protège, elle se jette sur l’agresseur et lui bouffe les couilles ?! ou les miches ? Mais non, ah bon ?! La caméra de vidéo-protection fait comme celle de vidéo-surveillance, mais elle, elle voit bien, elle — Vous savez, comme y’a les bons chasseurs et les mauvais chasseurs...
Il va y en avoir 2 de plus... Puis, allez, tope là, 20 de plus, oui !!! 20 ? oui, bientôt une par marche d’escalier, on va être protégé ? Attendez, les 20 de plus, « seront installées dans les zones d’activité »... D’activités illicites ? Mais non, pour surveiller les abords des entreprises... C’est à dire : elles ne servent à rien, rien de rien !
Tout ça, du coup, faut modifier le mur d’images, les logiciels, que sais je, bref, pour le moment, avec 2 caméras supplémentaires (8.700 € + 8.600 €), il faut mettre au point le Centre de Surveillance (46.000 €) et le mur d’images de la honte (33.000 €). Voilà, bon, bin, ça c’est fait.
Culture de l’anguille
Et bordel de bordel de putain de bordel de merde !!! Est-ce que après quelques années d’utilisation, la ville va fournir un rapport sur l’utilisation des caméras : quel bénéfice on en tire ? quels cas vérifiables ?! Colette Cordat le fera remarquer : « Aucun bilan ne nous a jamais été présenté ici. » Le maire répond, argument béton : si c’est bien, « ça a permis des arrestations. ». Thierry Poisle en rajoute, un argument massue : demandez à la police, elle vous dira que c’est « un outil indispensable. » Et voilà, nos deux anguilles se défilent : leurs vagues affirmations tenant lieu de bilan...
Mai-son-de-la-Cul-tu-re ! Mai-son-de-la-Cul-tu-re ! OK, OK, j’en cause !
Ce n’était pas un point à débattre et à voter, c’était une communication de monsieur le maire qui la présente presque au début du conseil municipal, après les points présentés personnellement par lui-même.
Z’avez lu lundi votre presse quotidienne régionale, j’espère ?... et les jours d’avant aussi, d’ailleurs ? Très bien, y’a pas grand chose à rajouter. Donc, les travaux risquent d’être stoppés par des fouilles archéologiques, etc. etc. Le maire nous présente longuement cette situation, sur un mode qui sent un peu le désarroi – qui s’en étonnerait ? « On est dans des choses absolument invraisemblables. »
L’opposition, c’est vrai, joue le consensus, voire même une certaine solidarité. Jean-Michel Guérineau ré-affirmera ce soutien. Il se fendra d’une brève et claire intervention qu’il terminera en disant tout haut ce que d’aucuns pensent tout bas : « Personne n’en a parlé : la loi sur l’archéologie pose problème. Elle mériterait d’être revue. [...] Y a-t-il une véritable utilité scientifique à opérer des fouilles à cet endroit ? » Il fait aussi allusion aux experts et autres autorité extérieures qui décident un peu à la hussarde : « Les conseilleurs ne sont pas les payeurs. »
Mai-son-de-la-Cul-tu-re ! Con-sen-sus en sus ? ... pas si sûr...
Oui, certes, l’opposition affirme son soutien, mais...
Irène Félix va affirmer son accord pour le projet mais... mais elle fait remarquer que le maire s’était bien abstenu de tout dire en présentant le dossier réfection Maison de la Culture : absence de fondations, ce qui rendait les travaux très délicats et une entente sur les fouilles qui devaient accompagner les travaux sans les retarder. Et aussi Jean-Michel Guérineau : « Vous saviez que la Maison de la Culture n’avait pas de fondations, ce sont les gradins du petit théâtre qui la tiennent. Alors, ça mérite de réfléchir à deux fois avant de casser ce qui tient debout ! Ça fait un peu apprenti-sorcier. »
Y’a consensus mais y’a suspicion...
Et la discussion terminée, les Amis de la Maison de la Culture présents se levèrent et partirent. Intéressés par la Culture, mais pas par les affaires de la ville ? Finalement, on peut se demander si ça vaut le coup de dépenser autant de sous pour d’aimables indifférents – même si ce sont des personnes très, très, très cultivées...
Fin avant la fin
On arrive à la fin, dans un brouhaha qui enfle, les dossiers rentrent dans les chemises à rabats. "Agence de développement du tourisme..." clac, bruit des élastiques retenant la pochette. "Le conseil municipal désigne Jacques Fleury..." bruit de personnes se levant... Le conseil municipal est fini.