Fauve ≠
À la première écoute de Fauve≠ dont un titre tombe comme ça, sans crier gare, entre nos oreilles, on a tout de suite un choc. Des paroles qui cognent comme cela, on en n’avait plus entendu depuis Diabologum et leur album #3.
Fauve≠ c’est un truc bandant, un truc dément qui redonne la foi.
Nous vivons une époque moderne. Fauve≠ n’est pas vraiment un groupe. C’est un collectif ouvert et c’est eux qui le disent. Ils ne sont pas artistes à plein temps, ils travaillent. C’est d’ailleurs une des sources de leur inspiration. Ils ne font pas uniquement de la musique, ils font aussi des vidéos. Ils n’ont pas de disque à vendre pour l’instant. Quatre de leurs titres sont disponibles gratuitement sur internet [1]. Il règne un petit parfum de mystère autour d’eux. Quand ils réalisent une session « live » pour la radio Le Mouv’, leurs visages ne sont pas filmés. On retrouve tout de même des photos d’eux dans un article du monde. Bref, ils sont parfaits pour un bon buzz sur internet, buzz dont ils bénéficient depuis le courant de l’année 2012. Depuis fin 2012, les choses s’accélèrent pour eux. Mais ils tentent de garder le contrôle. Une tournée se dessine, tournée qui les emmènera au Printemps de Bourges le samedi 22 Avril 2013 dans le cadre des découvertes nommées désormais "Les inouïs du Printemps de Bourges Crédit Mutuel" (sic).
Quand on écoute Fauve≠, on est séduit par l’énergie, la colère, le regard qu’ils portent sur notre société, les fêlures, les sentiments divers qui traversent leurs paroles débitées sur un rythme soutenu. Chose désagréable, Fauve≠ nous fait sentir que l’on a vieilli. Car, ces sentiments, ces expériences qu’ils décrivent à travers des chansons écrites comme des scénarios de film, on a l’impression de les avoir plus ou moins vécus il y a quelques années déjà. Fauve≠ ce sont encore des adolescents, au moins dans leurs écrits. Mais cette fureur de vivre qu’ils nous transmettent est plus que touchante. Les paroles sont souvent directes, crues, sans filtre du politiquement correct. Elles ressemblent à la vie. Les musiques, les mélodies, à la fois entêtantes et simples nous embarquent facilement dans leurs petites histoires du film de nos vies éparpillées. Sainte-Anne cogne comme du Diabologum période #3. La diction, les paroles nous rappellent inévitablement Arnaud Fleurant-Didier. Mais les élèves ont largement dépassé le maître. Kané et Nuits Fauves sont avec Sainte-Anne autant de tubes potentiels. Ils le sont en tout cas déjà dans notre petit référentiel personnel.
Mais pas d’emballement. Il ne leur sera pas facile de se sortir du piège que leur tend l’industrie musicale qui cherche à les capter dans ses filets suite au buzz qu’ils suscitent. Toute la difficulté pour eux sera de nous convaincre sur la durée au delà des quelques titres diffusés. En attendant, ne boudons pas notre plaisir. On vous conseille d’aller les découvrir à Bourges et ailleurs.