Il y a un paradoxe, sur lequel je souhaite faire s’exprimer Joël Crotté : jamais les thèmes de l’environnement et de l’écologie n’ont été si présents à l’esprit de nos concitoyens, jamais les politiques n’ont autant flirté avec les thèses et les problèmes débattus chez les écologistes, et pourtant les Verts n’ont pas récolté les fruits politiques de cette prise de conscience. Dominique Voynet a fait une très mauvaise performance à la présidentielle, bien en-deçà des scores et de l’impact créés par la candidature de Noël Mamère en 2002.
Certes le vote utile a joué. Mais il demeure que les Verts stagnent, et qu’ils ont du mal à faire entendre leur voix. « Nous ne sommes pas sortis de l’adolescence » exprime avec un peu de regrets dans la voix le vieux militant. Sortir de l’adolescence, qu’est-ce que cela signifie et qu’est-ce que cela implique ? Sans doute, d’abord, améliorer la communication des écologistes, et recentrer leur discours sur des choses concrètes. Mais aussi dépasser les problèmes d’ego des vedettes en lutte pour le leadership du mouvement. Enfin, inventer de nouvelles formes de l’action politique, de façon à mieux impliquer la population dans les problèmes qui la concernent. Cela passe donc par une réinvention de la démocratie, pour la revivifier.
Il y a urgence : la planète va mal, et également nombre de gens qui y vivent et y travaillent.
L’écologie, une épopée de 30 ans
Quel regard jeter sur l’aventure des Verts, nés au milieu des années soixante-dix, dans la mouvance alternative issue de mai 68 ? Pour Joël Crotté, sa caractéristique frappante c’est, en premier lieu, l’hétérogénéité des militants et de leurs motivations. Bien sûr, tous étaient et demeurent préoccupés par les atteintes graves au milieu naturel créées par le développement des sociétés industrielles, par ce que l’on nomme les « problèmes de l’environnement ». Mais ce souci a été et continue d’être thématisé par des sensibilités politiques très diverses. Au final, le « mouvement écologiste a toujours été traversé par des courants antagonistes forts ». Comment réunir « les purs environnementalistes », préoccupés essentiellement par la nature, et les « politiques » préoccupés d’abord par les gens qui y vivent ? Comment faire travailler ensemble des « gens de gauche, voire d’extrême-gauche ou libertaires », et ceux qui « prenaient appui sur l’écologie pour mener une carrière politique, qui souhaitaient gérer et être aux affaires ? » L’histoire des Verts, c’est d’abord cette tentative de créer un mouvement pour faire travailler ensemble des gens très différents.
À cela, il faut ajouter le caractère technique, spécialisé, des problématiques qu’ils affrontent et qu’il n’est pas toujours facile de faire passer du côté du grand public. Les écolos pâtissent de leur intellectualisme, de leur déficience de communication à l’égard de l’opinion publique. Joël insiste là-dessus : « Nous devons être plus concrets, proposer des solutions compréhensibles et de bon sens. »
Problèmes de communication, problème structurel d’organisation du mouvement, « entrisme » d’individus qui ont essayé de prendre appui sur les Verts pour faire des carrières personnelles, les Verts ont certainement souffert également du vedettariat de certaines de leurs figures de proue. Évoquant Daniel Cohn-Bendit, Joël soupire : « Dany il est sympa, mais Dany, il est ingérable. J’ai fait les européennes avec Dany, du jour au lendemain il te fait exploser des agendas ... Pour l’anecdote : il arrive aux journées d’été des Verts avec deux heures d’avance sur l’agenda ... On avait calé une interview ... Bon, il est arrivé ... Il y avait deux trois journalistes photographes qui étaient là, il a démarré tout seul, en affirmant les choses. Il est parti seul, il est pas parti avec les Verts ! Ça fait partie des choses. Il m’a aussi planté deux fois à l’occasion du Printemps de Bourges... » ... « Oui on a un peu tout ça chez les Verts, et le projet on a du mal à le faire passer... Cohn-Bendit ... Cochet ... Voynet ... Mamère ! On aimerait bien les mettre dans un shaker et avoir quelqu’un qui résulte de ces quatre personnages pour porter notre projet... » ... Rires ...
L’exercice des responsabilités
1997 : à la demande de Lionel Jospin, Dominique Voynet rentre au gouvernement. Joël reconnaît : « On est passé d’une culture d’opposition systématique à une culture de gestion, de capacité à négocier les choses. Et ce qu’on a pas vu, c’était la passoire à couleuvres qu’il fallait mettre en place ! » Voynet en a avalé en effet quelques unes, et de beau calibre, sur le nucléaire, les OGM ... Joël note : « On n’a pas réussi à imposer les choses ... Pour revenir sur le local, moi j’ai travaillé pendant deux ans avec un agent local de la CCI. L’idée c’était d’utiliser le potentiel du GIAT industrie pour réaliser des éoliennes de grandes tailles de manière à réutiliser le potentiel technologique existant. On avait bouclé le dossier. On avait réussi avec le ministère à caler les choses. Le tissu économique était un peu réticent parce qu’il ne voyait pas trop. Mais on avait réussi à convaincre certains, les outils financiers pour la conversion du site étaient presque mobilisés ... Bon. Après c’était de la gestion politique. Le projet s’est fait flinguer par l’intervention de l’un des conseillers de Gayssot qui a dit : "Bourges c’est de l’armement, c’est rien d’autre". On s’est toujours fait flinguer, à un moment donné, alors qu’on était prêt. » Paradoxe de l’exercice des responsabilités politiques : l’une des actions réussies de Dominique Voynet, honnie des chasseurs, c’est la mise en place de la formation des gardes-chasses ! Le très grand regret de Joël Crotté, c’est que les Verts n’aient pas pu profiter de cette période où ils étaient aux responsabilités pour imposer le débat sur le problème de l’eau. « On aurait du s’imposer là-dessus, et puis savoir aussi un moment donné claquer la porte. »
La récup’
En 1997, l’écologie était encore marquée à gauche. En 2007, Sarkozy démarre son mandat en proposant « un Grenelle de l’environnement ». Que faut-il en penser ? Pas de surprises : Joël ne se fait aucune illusion sur les volontés réelles du nouveau Président. Rien sur le programme des centrales nucléaires EPR, rien sur les OGM ni sur le programme autoroutier. « Tout ça, c’est de la com’. On connaît Sarkozy, il est très fort sur la com’ » Pour le candidat des Verts, rien n’avancera s’il n’y a pas une véritable volonté politique de porter au niveau qu’ils méritent les problèmes liés à l’environnement. Pour lui, seuls les Verts sont à même de porter ce mouvement et de proposer des projets concrets pour résoudre les problèmes. Il y a urgence. « Nous devons changer nos modes de vie et nos habitudes de fonctionnement d’ici dix ans si nous voulons laisser une planète vivable à nos enfants ».
Une nouvelle concurrence
Bonne occasion alors d’aborder l’arrivée sur l’échiquier politique, à gauche, d’une nouvelle concurrence pour les écologistes. Interrogé sur le phénomène de la « Gauche alternative 2007 », Joël estime qu’il s’agit d’un épiphénomène lié à une personnalité, à une vedette : José Bové. Il ose le parallèle entre Cohn-Bendit et Bové ; dans un cas comme dans l’autre, on a affaire à des figures médiatiques qui se servent d’un mouvement au lieu de le servir. Il donne des détails croustillants sur les négociations qui ont eu lieu dans la troisième circonscription du Cher : la gauche alternative voulait bien l’investir comme candidat, à condition qu’il renonce à son étiquette de Vert. « Ils voulaient que je sois candidat sous le label gauche alternative pour toucher les 1,66 euros par électeur. Ce n’est pas plus compliqué que cela. » Co-fondateur des Verts sur le centre, Joël ne pouvait évidemment pas renoncer à son identité et au combat politique qu’il mène depuis trente ans. Les gens de la Gauche Alternative 2007 ont refusé la suppléance de la candidature Vert et ont décidé de présenter leurs propres candidats. Et voilà comment on morcelle une force politique. Au nom de l’unité bien sûr.
Au final, Joël n’est pas trop inquiet sur les conséquences. D’une part, le « stock électoral » des Verts est quand même solide au niveau local, par une implantation sur le terrain déjà ancienne ; d’autre part, on ne peut que constater une certaine « légéreté » de la Gauche Alternative 2007, dans le traitement de certains dossiers liés à l’environnement en particulier. On ne fait pas forcément de la bonne politique avec des bons sentiments. Soit l’exemple des bio-carburants, élevés au rang de panacée par la Gauche alternative 2007 du Cher [1]. Il convient pourtant de modérer cet enthousiasme. Les bio-carburants sont coûteux en énergie, en engrais, et surtout en eau - qui est l’un des défis écologiques majeurs. Ils menacent aussi la biodiversité. Enfin les recherches sur les bio-carburants de seconde génération sont au point mort. « Moi je suis tenté de dire que c’est une belle arnaque médiatique » affirme Joël Crotté. « C’est un peu comme avec le nucléaire. On lance les gens (ici les agriculteurs) dans des entreprises gigantesques et qu’on ne maîtrise pas. »
Parlons concret
À l’opposé donc d’une certaine mouvance alter-mondialiste remplie de bonnes intentions mais parfois contradictoire, la renaissance politique du mouvement Vert passe pour Joël Crotté par un effort pour valoriser le sérieux d’un projet étayé sur une solide réflexion scientifique et politique, dans un souci de communication avec le public. « Nous devons être plus concrets, en appeler au bon sens, et viser des réalisations viables économiquement. » Rappeler les nécessités économiques, ce n’est pas verser à nouveau dans l’utopie d’une écologie transversale, au-dessus de la mêlée politique. L’écologie est marquée à gauche parce qu’elle remet en cause un modèle de développement éco-technique porté par le capitalisme. Localement, en témoignent les limites de l’action du maire de Bourges, ancien Ministre de l’environnement, qui en dépit de sa culture environnementale solide n’a pas su porter ses projets et donner du poids à ses décisions. Serge Lepeltier a des idées certes, mais il est incapable de les décliner dans la pratique. Et Joël d’égrener quelques exemples savoureux : les photocopieuses de la mairie de Bourges qui n’acceptent pas le papier recyclé, les nouveaux ateliers municipaux que l’on a « oublié » d’équiper de panneaux solaires ou de dispositifs pour récupérer l’eau, la vacuité du dossier environnement dans la politique de renouvellement urbain, l’absence d’une vraie politique d’éducation à l’environnement... Bref, « il gère sa ville comme un bon bourgeois de droite, avec sa république de copains ... il a négocié x ronds points, et en même temps on a jamais eu de réflexion d’ensemble sur les déplacements des gens... »
A t-il plus d’espoir de faire vivre le projet écologiste si un jour les socialistes prenaient la mairie ? Joël reste sceptique : « Je ne suis pas sûr qu’ils nous donneraient l’urbanisme ou l’environnement. Ils nous donneraient peut-être les espaces verts » note t-il non sans humour.
Bref, il ne faut compter que sur ses propres forces ; l’enjeu des législatives est donc bien de faire un bon score pour monter une liste pour les municipales et pouvoir négocier dans de bonnes conditions entre les deux tours. « Nous on veut bien discuter. Mais il ne faut pas que ce soit au coin d’un bar une nuit à la bougie. Non il faut que les choses soient claires et les débats ouverts. » Pour l’échéance immédiate, les législatives, les négociations achoppent avec Yann Galut autour du moratoire sur les centrales nucléaire EPR dont le PS ne veut pas entendre parler ...
Les problèmes pour le Cher
Nous passons aux grands dossiers environnementaux du moment qui occupent les écologistes du Cher. Joël Crotté évoque d’abord le problème de l’autoroute Bourges-Auxerre qui fournit en même temps une excellente occasion d’envisager la nouvelle manière de prendre les problèmes et de communiquer avec la population :
« Finalement, demande Joël, une autoroute qu’est-ce que c’est ? C’est un axe qui relie un point à un autre, qui n’a aucune irrigation sur le territoire qu’il traverse. On préférerait, nous, des axes routiers certes un peu sécurisés comme en Bretagne, mais qui irriguent l’ensemble du territoire. Les gens peuvent comprendre ça, tout comme ils peuvent comprendre qu’une autoroute classique va drainer beaucoup de routiers, mais qu’elle va aussi drainer de la pollution... Sur l’axe Bourges-Auxerre qui est en discussion, c’est ce discours qu’on essaie maintenant de tenir aux gens avec les copains de Bourgogne. En précisant aussi que l’apport économique pour les pays de l’est, l’Allemagne, est réel, mais qu’il est quasi inexistant pour les régions traversées. »
Joël mentionne aussi le problème des carrières de Saint-Saturnin, et l’impact de leur développement sur l’environnement.
Mais LE grand sujet, c’est l’eau. Là aussi, on peut mettre en place des mesures de bon sens. Joël évoque l’initiative de Roger Ledoux, maire de Parassy, autre leader des Verts sur le Cher, qui consiste à rendre obligatoire l’installation de récupérateurs d’eau sur toute nouvelle maison construite.
Il y a ces solutions rationnelles, et puis aussi des actions politiques de fond, avec la nécessité de réexaminer des textes obsolètes. Est-il logique d’imposer d’utiliser de l’eau traitée pour les chasses d’eau, sous prétexte qu’un texte de la DASS protège les enfants qui pourraient la boire par inadvertance ? Enfin, il faut repenser la politique agricole.
Les solutions aux problèmes de l’environnement passeront d’abord par la mise en place de mesures de bon sens. Elles sont nombreuses : de l’utilisation d’ampoules basse consommation, qui, si elles étaient imposées dans toutes les administrations pourraient faire faire l’économie de deux centrales nucléaires, à la réhabilitation d’activités économiques ou agricoles délaissées comme la culture du chanvre par exemple, plante aux qualités multiples et respectueuse de l’environnement, et qui, à Bourges, fournissait dans le passé les fabriques de cordes de Rochefort.
Les solutions passeront surtout par une vision politique d’ensemble qui place l’environnement et la qualité de la vie au coeur des préoccupations des responsables.
L’écologie est un humanisme
Les écologistes aiment la vie et aiment les gens. L’écologie, finalement est un humanisme. On sent, à écouter le témoignage de Joël Crotté sur son engagement militant, toute l’importance de l’amitié dans cette aventure.
Dimanche soir, ce sera soirée électorale chez Joël, autour de quelques flacons de vin « bio », celui qui réchauffe le coeur et redonne l’espoir. Ils seront tous là, les idéalistes et les pragmatiques, les jeunes et les moins jeunes, la quarantaine bien tassée pour certains, mais le cheveu parfois encore long, toujours pas taillé. Ils n’ont heureusement rien perdu de leurs rêves d’adolescents. Ils savent bien que sans rêves, « on n’est rien du tout », comme dit la chanson. Ou presque.
« Sortir le mouvement Vert de l’adolescence » : entretien avec Joël Crotté
- bombix
- 13 juin 2007 à 06:29
Ridicule, c’est ça. Alors puisque tu insistes, on va continuer un peu cette petite conversation, on va voir qui est ridicule.
Je te rappelle, au cas où tu l’aurais oublié, que le débat porte ici, précisément, sur l’accusation que tu as plusieurs fois émise à mon propos et à propos de ce que j’ai écrit dans ce webzine, sur l’accusation donc de désinformation.
Désinformer, c’est une accusation très grave. Car si le travail de journalisme a un sens, même pour les amateurs que nous sommes, c’est parce que nous cherchons à informer : présenter des faits, les mettre en forme dans des textes pour essayer de mettre en valeur ce qu’on juge important, esquisser des analyses pour les comprendre. Et tout ça si tu veux savoir, c’est du travail. La désinformation au contraire cherche à travestir les faits, à les présenter sous une forme biaisée pour tromper les gens, à les intoxiquer pour les empêcher de comprendre. C’est aussi un travail, et de première importance, dans les sociétés démocratiques, car dans ces sociétés, l’opinion publique fait et défait les pouvoirs. C’est pour ça, d’ailleurs, que ce que l’on essaie de faire sur l’Agitateur, avec nos petits moyens, car nous ne sommes pas des professionnels, a du sens. Ici, on pense que si les gens reprennent la parole, et font un travail sérieux pour aller chercher l’information et la présenter, il y a des chances de produire quelque chose d’intéressant, et qui va dans le sens de la démocratie, qui implique une opinion éclairée et pas désinformée, comme tu dis.
Donc je voudrais d’abord que tu te rendes compte, cher LB, que tu m’insultes, et gravement, en disant et répétant à longueur de forum que je désinforme. Je vais reprendre ce que j’ai écrit dans cet article, d’après les informations que j’avais des Verts, je vais reprendre ce que toi-même tu as dit, et s’il y a concordance entre ce que j’écris et ce que tu dis, je te prie de retirer cette accusation odieuse de désinformation. Est-ce qu’on peut s’entendre là-dessus, au moins ?
J’ai dit, c’est écrit dans l’article plus haut : « la gauche alternative voulait bien l’investir comme candidat, à condition qu’il renonce à son étiquette de Vert [...]Co-fondateur des Verts sur le centre, Joël ne pouvait évidemment pas renoncer à son identité et au combat politique qu’il mène depuis trente ans. Les gens de la Gauche Alternative 2007 ont refusé la suppléance de la candidature Vert et ont décidé de présenter leurs propres candidats. »
Maintenant, toi, tu écris : « Oui il était prévu (et Crotté devait être d’accord pour qu’on aille bosser ensemble sur la profession de foi pendant plus de deux heures à cette fameuse réunion de ce fameux mardi), que Joël se présente sous la liste Gauche Alternative 2007 mais qu’apparaisse également le logo des Verts. » Je voudrais savoir, et bordel de merde, est-ce qu’on parle français tous les deux, si il y a une différence du point de vue de l’information, entre ce que je dis, et ce que tu dis ? La réponse est NON. La gauche alter voulait bien faire liste commune avec les Verts, à condition que ce soit sous l’étiquette Gauche Alternative, avec Joël comme candidat. Vrai ou faux ? Mais il y a eu malentendu, les Verts voulaient bien faire liste commune avec la Gauche Alternative, à condition que ce soit sous l’étiquette Vert. Vrai ou faux ? J’ai écrit, je répète : « la gauche alternative voulait bien l’investir comme candidat, à condition qu’il renonce à son étiquette de Vert » J’ai dit la stricte vérité. Alors soit tu désinformes toi-même en venant polluer ce forum, parce qu’il y avait bien d’autres débats à mener à partir de cet article, soit tu es bouché et aveugle au point de ne pas reconnaître des propos formulés différemment mais qui disent la même chose. Avant de monter sur tes grands chevaux, tu ferais bien de lire un peu ce qui est écrit.
Votre affaire, c’est une histoire de malentendu. Qui serait le candidat de qui ? Les forces des alter venant soutenir les Verts, ou les forces des Verts venant soutenir les alter. Les Verts, c’est une force politique qui existe depuis trente ans, avec une histoire, des combats ... Comment veux-tu qu’ils renoncent comme ça à leur identité ? Toi tu l’as dit, tu ne veux pas prendre ta carte aux Verts. Les Verts sont les Verts, ils ne veulent pas partir sous la bannière de Bové. Pas plus compliqué que cela. Et encore une fois, je n’ai rien écrit d’autre, comme relation des faits de ce qui s’est passé. Et là-dessus, je n’ai pas désinformé. Si tu as la moindre honnêteté intellectuelle, tu dois le reconnaître.
Maintenant je dis autre chose dans l’article. « Les gens de la Gauche Alternative 2007 ont refusé la suppléance de la candidature Vert et ont décidé de présenter leurs propres candidats. » C’est toujours vrai. Après que Joël ait renoncé à se présenter sous l’étiquette Alter, vous avez vous-mêmes renoncé à vous présenter sous l’étiquette Vert, et vous avez monté votre propre liste. Vrai ou faux ? C’est vrai. Au niveau des faits, c’est strictement vrai. D’ailleurs, c’est ce qui s’est passé, avec deux candidatures, l’une Vert, l’autre Alter.
Ensuite, continuons. J’écris : « Et voilà comment on morcelle une force politique. Au nom de l’unité bien sûr. » Là, on n’est plus dans le registre d’une présentation factuelle des choses. J’émets mon propre jugement sur cette affaire. Est-ce que j’ai à te demander l’autorisation pour avoir un jugement sur cette affaire ? C’est ma liberté, pleine et entière, de juger cet épisode de la vie politique locale. Je suppose évidemment que nous n’avons pas le même jugement. Selon moi, et pour reprendre un mot de De Gaulle, il ne suffit pas de crier "l’unité, l’unité" en sautant comme des cabris, pour la faire l’unité. Bien sûr qu’elle est nécessaire l’unité ; mais c’est un travail de longue haleine (1). Elle ne se décrète pas comme ça, dans le vide.
Sur le fond, qu’une sensibilité politique s’exprime, elle en a le droit. Personne ne conteste la légitimité à s’exprimer des idées des alter et de Bové. Ce n’est pas ça qui est en question. Ce qui est en question, c’est une stratégie ; je l’ai dit ailleurs dans ce forum que l’émiettement, c’était plus qu’une affaire de soustraction et d’addition ; il y a des dynamiques politiques (et si tu n’en es pas convaincu, regarde ce qui se passe à droite en ce moment même) Au nom de cette loi très simple de la dynamique des forces politiques, tout ce qui tend à l’émiettement et à la division engage sur la voie de l’échec, tout ce qui tend au rassemblement et à l’unité engage sur la voie du succès. C’est pour cela que j’ai trouvé votre initiative négative. Point barre. Et c’est mon droit le plus strict de le penser. Parce que je ne considère pas que répéter de façon incantatoire "l’unité" "l’unité" fasse avancer le schmilblick d’un tout petit iota.
Tu peux penser le contraire. Tu peux l’écrire. Personne ici ne vous a refusé un article. Merci de m’accorder en attendant, qu’en pensant et en disant cela, je ne fais pas de la désinformation. J’exprime des idées que j’essaie d’articuler sur une logique.
Dernière chose, j’ai rapporté les propos de Joël : « Ils voulaient que je sois candidat sous le label gauche alternative pour toucher les 1,66 euros par électeur. Ce n’est pas plus compliqué que cela. » Ces propos sont les siens. Ce n’est pas mon jugement sur l’affaire. Après, les gens jugeront comme ils veulent et comme ils peuvent si le jugement de Joël est juste, injuste, forcé, polémique, etc. Je n’ai personnellement pas insisté sur ce côté là de l’affaire qui a mon sens n’est pas déterminant. Mais puisque je faisais une interview, j’ai rapporté les propos de l’interviewé. Ça aussi ça s’appelle faire de l’information, pas de la désinformation.
(1) C’est un autre débat, qu’on pourra peut-être reprendre ; tu remarqueras d’ailleurs que quand un groupuscule fait sécession, il reprend souvent le nom du groupe dont il est issu en rajoutant, "unifié" ; bref, on pourrait écrire une grande partie de l’histoire de la gauche et de l’extrême-gauche en prenant l’unité fantasmée comme fil directeur ...
#7858 | Répond au message #7857
Précision
- 15 juin 2007 à 17:55
effectivement je me suis bien emballé (mauvaise information, bruit de couloir ? je n’ai pas vérifié mon info, ce que je reproche aux autres ... comme quoi !!)
Mais bon cela dit, je ne retire rien à mon analyse de grand foutage de gueule, Yannick a quand même distribué des tracts disant que le PCF avait dès le 6 mais contacté "les forces de gauche" pour des candidatures unitaires .... je vous met donc quelques extraits des mails échangés en ce beau mois de mai. Effectivement pour reprendre l’expression de Bombix, chacun jugera. Il n’y a que les dates, pas de données sur les adresses mail (mais bon l’anonymat étant la règle ici .... !!) bref il y a bien évidemment des noms des uns et des autres, vous pourrez vous faire une petite idée (vu de la part des salops d’altermondialistes copains avec José) de ce difficile travail d’unité
le 10/05
Le comité unis avec Bové et les Verts vous proposent une rencontre pour discuter d’éventuelles candidatures communes aux élections législatives dans le Cher. Devant l’urgence du calendrier nous vous proposons de nous rencontrer après-demain (samedi 12 mai) à 19h30 à "la soupe au chou" (1er étage du Guillotin,15 rue E Vaillant à Bourges).
Sont conviés à cette rencontre : PC, MRC, LCR, Verts, Comité Bové et collectif anti-libéral bourges agglo.
***********************************
le 11/05
J’ai eu la chance d’être invité à dejeuner à "l’antidote" par Joel Crotté fondateur des verts dans le cher. Chance, mais pas hazard, il m’avait vu en photo dans le collectif pour Bové. Il voulait me voir pour avoir des infos sur les énergies renouvelables, et moi sur son programme. Repas très agréable, cet homme est très ouvert et connait bien son sujet, programme complet proche de Bové. Il devrait être le représentant des verts sur Saint Amand, si il n’y a pas de collectif. Roger Ledoux lui devrait faire le secteur de Fromion. Ils n’ont personne sur le secteur de Vierzon.
Il m’a promis de se revoir très bientôt.
************************************
le 13/05
il y avait à la réunion : Yannick Bedin pour le PCF, Roger Ledoux et Joëlle Chauveau pour les Verts, Denis Durand pour le MRC, Jacques et Bénédicte Vrain pour le collectif anti libéral de Bourges agglo, Charlie Couverture pour la LCR, beaucoup de Boviste (Mathieu, JLJ, Michèle, Claire, Fabrice, Jérome, Philippe, David et j’en oublie pardon... Plus 2 personnes que je n’ai pas identifié !
************************************
le 13/05
Je reste tout de même réticent à cette idée, parce qu’hier nous avons assisté malgré tout à un échec de l’unité anti libéral. Je résume pour les absents :
La LCR parachute 2 candidats et présente 1 local
Le PC et le MRC ont passé un accord localement.
Le MRC et le PS on passé un accord nationalement.
Les verts ont refusé un accord local avec le PS
Donc :
1ère circonscription :
Roger Ledoux candidat pour les Verts
Yannick Bedin candidat pour le PC avec une suppléante MRC
La LCR parachute quelqu’un
LO présente un candidat
Irène Félix candidate pour le PS
2ème circonscription (Sandrier fait l’unanimité mais...)
J-C Sandrier pour le PC
Un candidat pour la LCR
Un candidat pour LO
Un candidat pour le PS
Un parachuté pour les Verts mais qu’ils sont prêt à retirer
Et enfin la 3ème circonscription ou éventuellement il y aurait un candidat "Bové"
Un candidat MRC avec un suppléant PC
Joêl Crotté pour les Verts
Un candidat LO
Yan Galut pour le PS
Un parachuté pour la LCR
*********************************
le 13/05
Ne serait-il pas possible de proposer aujourd’hui à Ledoux que nous présentions une liste "Gauche Alternative 2007" dans la III sur laquelle Joêl Crotté des Verts serait tête de liste. Par ailleurs on peut appuyer la liste Verte de la I.
Ca ne créé pas une candidature de plus et c’est un pas vers l’unité.
***********************************
le 14/05
Bonjour,
j’étais ce matin avec mathieu à la rencontre avec Joël Crotté et Roger Ledoux.
Joël accepte d’être candidat sous le logo alternative à gauche 2007 pour la 3ème circonscription (Sud du département ) en utilisant SEGA pour le financement !
J’ai contacté Charlie de la LCR pour que la ligue soutienne cette candidature et se désiste, on a discuté un bon moment et il doit me rappeler pour me donner une réponse.
Une réunion aura lieu demain soir avec joël et toutes les personnes souhaitant participer à cette campagne à 20h à ? (Bessais peut être), j’appelle Patrick pour savoir si c’est possible !
**********************************
le 14/05
Il s’agit de mettre en place concrètement la liste "Gauche Alternative 2007", association de financement Séga.
Joël Crotté des Verts bien enraciné localement comme tête de liste.
Finalisation, conception de la profession de foi, affiche, histoire que ça aille directement à l’imprimeur le lendemain.
En espérant que ça convienne à tous, c’est déjà un bon pas vers l’unité.
**********************************
le 15/05
Quand on s’est vu lundi matin avec les Verts (Roger Ledoux et Joël Crotté et du collectif Fabrice, Mathieu et Alain) on a proposé que ce soit Joël Crotté des Verts le tête de liste. Et lui a accépté que la liste soit celle de la gauche alternative. Nous on était déjà super content de ce résulat. Pour ce qui est du suppléant il a proposé quelqu’un qui travaille dans l’humanitaire, on était ok. On était pas dans l’idée de se proposer nous personnellement, de faire des candidats encore en plus, mais à partir des listes existantes associés les gens. Mais le pc à déjà un accord avec le mrc dans la troisième et pour la lcr Fab a prit à nouveau contact pour essayer qu’ils se désistent ou rejoigne la liste.
**********************************
le 16/05
Les forces de la gauche anti libérale que nous avons rencontrées sont toutes désolées du manque d’unité pour les présidentielles, Ok nous en prenons acte ! Elles nous disent que "tout est possible encore" pour se rassembler aux législatives dixit (pc,mrc,vert) au cours des dernières réunions.
Nous avons reçu une petite leçon de langue de bois et de mise en pratique de logique d’appareil ces derniers jours, à savoir : comment créer l’unité en quatre ou cinq points selon les appareils rencontrés ?
1/ vous ne présentez pas de candidats .
2/ vous soutenez notre candidat, par une petite présence sur la profession de foi, sur le coté après "ne pas jeter sur la voie publique"
3/ vous ne demandez pas d’être le suppléant sur une liste.
4/ vous nous aidez à peaufiner notre profession de foi, pour qu’elle ratisse large mais sans choquer, façon langue de bois.
5/ nous avons besoin du fric généré par les voix aux législatives, vous ne touchez pas !
***********************************
le 16/05
Comme on le présentait les Verts nationaux ne veulent pas de liste "Gauche Alternative 2007" et d’association de financement SEGA. Joël Crotté conformément à la logique d’appareil s’y plie. Il faut que je le rapelle aujourd’hui pour lui dire si on soutien néanmoins la liste : Etiquette verte, le soutien "Gauche Alternative 2007" et la profession de foi qu’on à conçu ensemble hier soir à Bessais.
Bilan:on a explicitement proposé l’unité à tous et ils l’ont tous explicitement réfusée.
L’autre option logique qui s’impose est que nous présentions une liste "Gauche Alternative 2007". Il faut faire très vite soit aujourd’hui la liste : circonscription, tête de liste, second, mandataire, profession de foi, affiche, sous(2000 euros ou plus, à voir avec l’imprimeur)...
Dépot de la candidature demain, après demain au plus tard (c’est assez simple, il faut aller à la préfecture).
Dépot chez l’imprimeur demain. On a une soirée de réunion de boulot ce soir.
Je suis pour se présenter dans une circonscrition pour exister électoralement au niveau départemental.
De la même manière qu’on c’était présenté au national.
Il est nécessaire de faire pression sur les appareil. Tous les électeurs qui désire des listes de gauche unitaires pourront le faire savoir sur cette liste, ils feront ainsi un appel aux partis grâce à ce porte-voix que nous aurons mis en place.
Bien à vous.
Loïc B.
#7896 | Répond au message #7872