Cette orange qui devient verte

mercredi 26 mai 2010 à 23:03

Pas très naturel de virer au vert après avoir été orange ? Sur son blog, Julien Debord, alias l’Orange berruyère, annonce qu’il quitte le Modem pour rejoindre Europe écologie. S’il nous explique pourquoi il divorce d’avec le parti de Bayrou, il ne nous éclaire guère sur ce qui le motive à rejoindre le mouvement de Cohn-Bendit, sinon, nous dit-il "pour faire de la politique autrement." Question de style, donc, plus que de contenu ? Avant on avait des idées et on cherchait un mouvement. Maintenant, on choisit un mouvement et on cherche des idées.
Comme à la Samaritaine, on peut trouver de tout à Europe écologie. Depuis les amis de José Bové (proche des libertaires et de l’extrême gauche ... la Gauche Alternative sort des comités Bové de 2007 ; avant de réunir A gauche Bourges, Jean-Luc Julien nous demandait d’ "oser Bové"), jusqu’aux anciens militants du Modem (dirigé à Bourges par le très révolutionnaire Alain Tanton).
Au centre, c’est bien connu, on est loin de nulle part, et l’on est proche de tout.
Et puis faire de la politique, c’est devenu surtout une question de feeling.

Voir en ligne : Je quitte le MoDem et je rejoins Europe écologie.


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commentaires
Cette orange qui devient verte - Julien Debord - 8 juin 2010 à 23:43

Mode autorpomo on : mon nouveau blog post-MoDem


Cette orange qui devient verte - Mister K - 5 juin 2010 à 02:26

Julien Debord est courageux. Il ose dire sincèrement qu’il a cru au MoDem et qu’il s’est trompé. Peu de gens en politique en sont capables finalement. La plupart des ex du Modem qui ont pris comme bouée de secours le Nouveau Centre se sont en réalité reniés puisqu’ils sont passés de la critique de Sarkozy au léchage de pompes, tout cela pour quelques malheureux postes...
Julien Debord est d’autant plus courageux qu’il quitte le MoDem qui était une formation en pleine construction, aventure hasardeuse, pour une autre formation, elle aussi en construction, entreprise tout aussi hasardeuse. Par contre, personnellement, j’y vois une cohérence. En effet, Julien Debord étant membre de Cap 21 qui était associé au MoDem, il a tout à fait la possibilité de rejoindre Europe Ecologie. D’ailleurs il est fort probable que Cap 21 quitte le MoDem et rejoigne Europe Ecologie au niveau national. Le mouvement semble en tout cas lancé à titre individuel. Après, est-ce que les idées défendues par Cap 21 sont très différentes de celle défendues par Les Verts ou Europe Ecologie ? Pas sûr. Ne pas oublier que Cap 21 était la caution écologique du MoDem. Le pari d’Europe Ecologie, c’est de dépasser Les Verts et de créer un mouvement autour des idées qui rassemblent la mouvance écologique dont fait partie Cap 21. La difficulté sera de placer le curseur entre radicalité écologique et volonté de rassembler. Et pour ce qui est des thèmes au-delà de l’écologie, là, cela risque d’être encore plus compliqué. Mais bon, contrairement au MoDem, Les Verts ont une longue culture démocratique qui peut servir pour la construction d’Europe Ecologie...même si cela peut devenir le joyeux foutoir que Les Verts étaient à un moment.

Donc, Julien Debord est courageux, honnête et transparent. Mais pour moi, il est peut-être un peu trop transparent. Sa transparence s’apparente à un strip-tease sur Internet qui m’interroge. Est-il nécessaire désormais, de se mettre en scène, de se mettre à nu afin d’expliquer toutes ses décisions ? C’est quelque part courageux également, mais tout au long d’un parcours politique, cela risque à la longue, d’être assez gag. Au final, c’est assez maso comme attitude. Imaginez le parcours politique d’un Chirac ou d’un Sarkozy qui à chaque retournement de veste auraient réalisé une vidéo pour s’expliquer. Cela aurait donné de jolis feuilletons à multiples saisons. En tout cas, il faut s’interroger sur cette pratique de la surexposition à mettre au même niveau que le phénomène d’exposition des internautes sur Facebook. Transparence, oui, mais peut-être pas jusqu’à l’auto-flagellation ;-)


Cette orange qui devient verte - Julien Debord - 7 juin 2010 à  13:30

En fait, je me sens plus exhibitionniste que masochiste.
Mais je ne suis pas très objectif.

Répondre à ce message #26984 | Répond au message #26969
Cette orange qui devient verte - Julien Debord - 27 mai 2010 à 13:27

Avant on avait des idées et on cherchait un mouvement. Maintenant, on choisit un mouvement et on cherche des idées.

C’est tout à fait juste, et j’assume complètement. Je n’entre pas à Europe écologie pour leurs idées, j’y rentre car j’ai espoir qu’on pourra y construire et proposer de nouvelles solutions. Parce qu’il n’y a pas de vérité absolue, c’est plus la façon dont on fabrique les idées qui m’intéresse que les idées en elles même.

En effet, les solutions toutes faites, je n’y crois pas et je n’y ai jamais cru. Notre société est devenue beaucoup trop complexe pour que l’on puisse se satisfaire des réponses politiques manichéennes habituelles. Il n’y a pas de réponse absolue à la crise, à la chute de la valeur travail, au déficit de sens, d’équité et de justice de notre société. Pas plus qu’il n’y a d’homme providentiel, il n’y a pas d’idée miraculeuse.

Du coup, plutôt que d’enfiler des œillères partisanes et de me recroqueviller derrière une idéologie stérile pour défendre des propositions que je sais pertinemment incomplètes, je préfère me demander comment on peut faire pour construire démocratiquement de nouvelles solutions qui ne seront plus absolues et rigides mais évolutives.

J’ai des pistes personnelles, des réflexions, mais elles ont besoin de se confronter aux autres pour évoluer et prendre forme. C’est là ma démarche : je ne cherche pas à adhérer à des idées préconçues, je cherche un moyen démocratique et collégiale d’en construire de nouvelles.
C’est en partie ça "faire de la politique autrement", c’est donner à la base, à la société civile, aux intellos, aux associations, aux ONG, aux scientifiques - bref, aux citoyens - la fonction de cerveau de la société. C’est renverser la pyramide. Ce ne doit plus être une base qui porte les idées figées des représentants, mais des représentants qui portent les idées d’une base en constante réflexion et remise en cause.

Europe écologie est un mouvement en cours de structuration et, parce qu’il y a au sein de ce mouvement une réelle volonté de dépasser le cadre débilitant du partisanat politique, j’y vois un peu d’espoir de voir émerger se renversement de la pyramide.

Je ne dis pas qu’on y est encore. Clairement, si Europe écologie devient Les Verts 2.0, je me tire à toute vitesse. C’est juste qu’il y a là une ouverture qui existe, comme elle a existé au MoDem pendant un petit laps de temps, et que je souhaite tenter, à mon niveau, de la faire prospérer.

Cependant, à défaut d’idées précises, le partage de valeurs communes restes nécessaire. Il ne s’agit pas non plus d’adhérer à une simple méthodologie sans regarder qui l’utilise…


Cette orange qui devient verte - et a une ouverture... - Cyrano - 6 juin 2010 à  12:06

Julien Debord, vous écrivez qu’il y aurait au sein d’Europe écologie « une réelle volonté de dépasser le cadre débilitant du partisanat politique », et vous y voyez une « ouverture comme elle a existé au MoDem pendant un petit laps de temps. »

Admettons qu’une ouverture ait existé au Modem durant peu de temps (environ 2 heures, au mieux une journée, le temps Que François Bayrou annonce sa fondation)... Faut de bonnes lunettes pour y voir une ouverture ! Vous trouvez maintenant une ouverture chez Europe-Ecologie, on y dépasserait le cadre minable des ambitions politiques. Z’avez vu les joutes Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot, Jean-Vincent Placé, Eva Joly, etc ?! Il suffit de lire l’article de Libération du samedi 5 juin Placé le vert qui fait crisser pour rire de la réelle volonté dont vous parlez... Et on peut rajouter l’article du Parisien Libéré (édition du dimanche 6 juin) : "Cohn-Bendit vert de rage contre Placé" (page 5). Edifiant... Pour y voir une ouverture, c’est pas des lunettes varifocales qu’il faut, mais des lunettes varifauxcul

Les ouvertures que vous croyez discerner ici et là ressemblent furieusement aux ouvertures de Jean-Claude Dusse (Michel Blanc) dans Les Bronzés. Un peu, non ?

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Cette orange qui devient verte - et a une ouverture... - Julien Debord - 7 juin 2010 à  13:26

Et oui, en interne, il y a un conflit entre certains Verts, qui aimeraient bien faire d’Europe écologie une réserve de voix, et tout les autres, qui voudraient créer une sorte d’hybride politique.

L’ouverture est, pour le moment, quasi-totale puisqu’il s’agit d’adhérer à la construction du mouvement et non d’adhérer à un mouvement déjà figé dans des valeurs/éthique/programme.
On verra ce qu’il en ressortira une fois que le Mouvement aura prit forme mais, clairement, si il en ressort une structure politique partisane classique, je n’y resterai pas.

Allez donc faire un tour ici et lisez, si vous en avez le temps, les contribution des sympathisants d’Europe écologie. Vous verrez, du moins c’est mon ressenti, qu’il y a bien une volonté de faire quelque chose de nouveau et d’ouvert.

La construction d’Europe écologie est, pour moi, un espoir, pas une certitude.

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Cette orange qui devient verte - et a une ouverture... - Julien Debord - 7 juin 2010 à  16:26

Allez donc faire un tour ici, disais-je... :)

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Cette orange qui devient verte - Cyrano - 9 juin 2010 à  08:43

Faire un tour ici ? vous vouliez dire là ? Ah, ici, ok... Eh bien, Julien D. je suis donc allé faire un tour...

Je suis arrivé sur la page dont vous donnez le lien internet. Bienvenue chez les ch’tis ! Sur cette page, les articles qu’on peut y lire proviennent essentiellement du Nord-Pas de Calais ?! (mais ce n’est pas notre sujet). Y’en à lire ! - chacun, chacune y allant de ses idées, de ses solutions. Mais ce n’est pas parce que on additionne moult interventions qu’on a au bout du compte quelque chose. Croire cela, c’est reprendre la méthode utilisée dans l’affaire Calas, au XVIIIe siècle : l’addition des ouï-dire constituaient une rumeur, l’addition des rumeurs constituant ensuite une preuve.

Au cas où on ne serait pas jaboté par la lecture des articles, presque chaque auteur termine en conseillant... d’aller lire son blog. Y’en a même un qui propose une synthèse d’un article à lui de 20 pages (20 !) qu’il a commis, en concluant « Il faudra que j’ouvre un blog !!! ».

J’ai compris pourquoi vous insistiez tant sur ce que vous appelez la mort des idéologies : ça donne un champ libre et ça permet alors de fourguer sa propre idéologie à soi. Ce n’est que ça ? Eh bin, pfff... je ne sais pas si c’est un progrès, « En tout cas, il faut s’interroger sur cette pratique de la surexposition. » (Mister K). A Mister K, vous répondez que c’est plus exhib que maso. C’est bien ça : exhiber ses propres bricolages, et reprendre le "y’a-ka-fo-k’on" ? Est-ce que c’est cela que voulez vraiment ?

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Cette orange qui devient verte - Mister K - 9 juin 2010 à  11:56

Bon, pour être tout à fait juste, il faut dire que Europe Écologie est dans une démarche participative et collaborative. D’ailleurs, l’outil ne se nomme "La Ruche" (belle métaphore) certainement pour que chacun y fasse son miel. La Ruche, ce n’est jamais que des états généraux où tout le monde peut participer à condition d’avoir adhéré au préalable à Europe Écologie. C’est sûr que cela fait b(r)ouillon d’idées et toute la difficulté est la synthèse qui parait difficile et qui risque de mécontenter la majorité. C’est une démarche qui se défend même si, par sa transparence, elle prête forcément et facilement le flan à la critique.

Personnellement, j’ai un a priori plutôt positif sur la méthode (et pour cause...) même si le résultat est loin d’être garantie. En tout cas, je trouve que tout cela contraste fortement avec ce qui se fait dans d’autres partis politiques. Et quand on regarde le programme d’Europe Écologie aux dernières élections (européennes et régionales), on peut au minimum dire que la méthode à déjà fait en partie ses preuves en terme d’idées et de propositions. Sans juger de la valeur ou la justesse de ces idées ou propositions, on peut au moins dire qu’elles étaient nombreuses et plutôt innovantes en général par rapport au reste de "l’offre politique". Bref, Europe Écologie secoue un peu le cocotier politique. Cela ne peut pas faire de mal.

Quand je parlais de surexposition, je parlais du cas personnel de Julien Debord et pas de la démarche d’Europe Écologie en elle-même. Mais effectivement, si il aime l’exhib’, ça le regarde...et avec les facebook et compagnie, c’est une tendance lourde de l’époque.

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Cette orange qui devient verte - Julien Debord - 10 juin 2010 à  00:43

Si, au niveau locale, la "méthode" Europe écologie a quand même bien fonctionné pour avancer des idées innovantes et crédibles, je ne suis pas encore certain que le mouvement soit actuellement en état de produire la même chose sur des questions plus larges, notamment pour les présidentielles. D’où l’intérêt de la structuration du mouvement.

Reste à éviter le risque d’un verrouillage du fourmillement d’idées.

Et oui, mon 2.0 était très "marketing", voir trollesque :-)

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Cette orange qui devient verte - Julien Debord - 9 juin 2010 à  12:01

Je vous proposai cette page comme preuve d’ouverture du Mouvement, pas comme preuve d’efficacité !

On est bien loin d’avoir trouver une quelconque méthode capable de transformer un fourmillement anarchique d’idées en fabrique à programme électoral. Et non, c’est certains, on ne va pas plus refaire le monde en écrivant sur un site web qu’en papotant à un comptoir de bar :)

Je n’ai rien à proposer de concret face à la mort des idéologies, j’en prends juste acte. Mais si vous pensez qu’on peut encore sauver le monde avec des solutions absolues, n’hésitez pas un seule instant à les proposer ! Je suis preneur, car il est bien plus facile de croire que l’on sait plutôt que de faire face à l’abîme de son incertitude.

Quant à l’exhibitionnisme, c’est un peu la raison d’être du web 2.0 et non, ce n’est pas forcement une rente en matière de clareté.

Répondre à ce message #26996 | Répond au message #26994
Cette orange qui devient verte - Mister K - 9 juin 2010 à  13:42

Quant à l’exhibitionnisme, c’est un peu la raison d’être du web 2.0

Alors là, certainement pas. Bon, faudrait s’entendre sur ce qu’est le web 2.0 qui est avant tout une grosse fumisterie de marketeux. Le web a toujours été "2.0". Certains avaient compris que le web était en lecture/écriture depuis le début. D’autres non... Mais bon, c’est un autre sujet (et donc HS).

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Cette orange qui devient verte - Cyrano - 10 juin 2010 à  07:12

Yes, j’avais bien compris que la page proposée n’était là que pour l’exemple des contributions. J’aurais presque envie de dire : trop de démocratie tue la démocratie, tant il y a à lire. Est-ce une richesse, lorsque ça fuse comme ça de partout ? Et heureusement que pour le moment, chaque région ne fait pas un tir groupé comme la région du Nord. Je ne comprends pas vraiment aussi cette manie des blogs : je me demande qui sont donc ces Socrate qui tartinent des pages et des pages et estiment nécessaire de proposer leur pensée comme un fleur rare qu’on devrait effeuiller avec attention. Vous aimez affirmer, en prenant le contrepied des idéologies-plats-cuisinés-tout-prêts que tout ce que vous savez, c’est que vous ne savez pas : vous semblez être le seul, car les autres, sur ce site, semblent savoir. Bon, enfin, bref, voila : je suis resté dubitatif... Mais bonne chance - qui sait ?

Hors-Sujet : hep, Julien, au fait, psst ! sur votre blog, rubrique "Qui suis je ?" : « philosphe du dimanche », z’avez oublié un "o".

Répondre à ce message #27008 | Répond au message #26996
Bourges : le grand mystère de l’eau potable - baskerville - 27 mai 2010 à 12:00

Suite à un (très bon) reportage télé sur l’eau potable en France, j’ai voulu vérifier les chiffres de Bourges sur le site du ministère de la santé à http://www.sante-sports.gouv.fr/resultats-du-controle-sanitaire-de-la-qualite-de-l-eau-potable.html
Pour la ville de Vierzon, l’analyse est exhaustive, mais pour Bourges aucun chiffre :
La mairie aurait-elle quelque chose à cacher ?
même le site de la Ville ne donne pas de résultats probants.
Un bon sujet pour une petite brève de l’Agitateur.


Bourges : le grand mystère de l’eau potable - Cyrano - 28 mai 2010 à  09:57

Tiens ? un âne du Berry ? Moi aussi j’ai vu ce documentaire, et j’ai fais comme vous : je suis vite allé voir. Et comme vous, je suis resté comme un âne. Première surprise : le site de la ville de Bourges publie des Extraits des résultats d’analyses qui datent d’août 2008 ?!. Mais que ce soit sur le site de la ville de Bourges ou sur le site du Ministère de la santé, j’y comprends pas grand chose. Des chiffres, des chiffres, euh oui, mais ça veut dire quoi ? Et puis, y’a aussi ce distinguo qui me laisse dubitatif "Limite de qualité" et "Référence de qualité".

Vous pouvez aller lire le forum sur ce documentaire Forum Du poison dans l’eau du robinet. On y trouve divers avis pour et contre (y compris sur l’aspect alarmiste ? pas alarmiste ? du documentaire)

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