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Le XXIème siècle commence à Fukushima - bombix - 11 juin 2011 à 10:57

Fukushima n’est pas plus sûr que Tchernobyl, en dépit du fait que le Japon fasse partie des pays les plus développés et les plus riches du monde. Il n’y a donc pas de « sécurité nucléaire ». L’accident est possible. Il a eu lieu donc il aura lieu. Avec Fukushima, nous n’en sommes plus aux hypothèses.
Car l’industrie nucléaire ne tolère pas l’accident. Jadis on disait : probabilités minimales, conséquences maximales. De la probabilité minimale, on en avait conclu indument à la probabilité zéro. Fukushima démontre par les faits le sophisme du raisonnement. Il n’y a pas de probabilité zéro, donc il y aura de nouveaux accidents.

Une information passé inaperçue dans les médias français, le rapport de Jacques Repussard, patron de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire — organisation institutionnelle, donc sous haut contrôle dans un pays nucléocrate — sonne l’alarme :

« L’accident de Fukushima amène la statistique mondiale des accidents graves de réacteurs nucléaires à un niveau bien au dessus de l’objectif généralement visé, c’est-à-dire moins d’un accident par cent mille ans-réacteur. La répétition tous les trente ans environ de telles catastrophes est évidemment inacceptables pour les sociétés contemporaines, et il est impératif de faire à nouveau avancer la sûreté des technologies nucléaires. (...) »

et cela, au moment même ou AIEA, très critiquée elle-même(*), rend un rapport sévère sur la crise japonaise.

 Commentaire de Michel Alberganti, chroniqueur scientifique à France Culture :

« La part la plus importante de ce rapport est, en effet, consacrée à une sévère analyse des carences japonaises vis à vis de la sécurité nucléaire : pas assez de suivi des personnels et des habitants, tsunami sous-évalué, un système réglementaire, c’est à dire l’Agence nucléaire japonaise, pas assez préoccupé par les risques extrêmes et pas assez indépendant des opérateurs, manque de structure locale de réponse aux situations exceptionnelles... Difficile d’être beaucoup plus cinglant. C’est tout le système nucléaire nippon qui est à revoir... Et cela se passe au Japon, la troisième puissance économique du monde. On frémit à l’idée de ce que les experts de l’AIEA trouveraient dans les 12 autres pays qui exploitent des centrales nucléaires. En dehors de la France, bien entendu, puisque nous disposons des installations les plus sûres du monde... »

Tout le monde aura repéré l’ironie du journaliste dans la dernière phrase. De toutes façons, les centrales françaises, sûres ou pas (et on ne voit guère pourquoi elles échapperaient à la règle), le problème reste entier, car il se pose au niveau de la planète.

Sources :

(*) Fukushima, l’honneur perdu de l’AIEA

FUKUSHIMA : LE JAPON, LE MIT ET L’IRSN TIRENT DE PREMIÈRES LEÇONS

Fukushima : L’AIEA félicite poliment et blâme sévèrement le Japon...


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