"A gauche Bourges" : un programme qui marque les différences
Alors que dans une prochaine interview à paraitre des Verts, la liste de la Gauche Unie explique en quoi elle se démarque clairement de la liste conduite par Serge Lepeltier (UMP), Philippe Bensac (UMP, 9ème de la liste, « Bourges notre force ») estime au contraire dans une tribune libre que nous lui avons accordé que c’est la liste « A gauche Bourges », composée de libertaires, et d’alternatifs de gauche, qui se démarque vraiment. La droite a sans doute tout intéret à ce que l’autre liste de gauche fasse un bon score...
Depuis plusieurs semaines, la campagne municipale de Bourges suscite les mêmes commentaires dans la presse locale.
Ainsi, dans l’édition de l’un des deux quotidiens locaux peut-on lire : « Y a-t-il une grande différence entre les programmes… ? La réponse semblerait plutôt résider dans les moyens à mettre en œuvre que dans les objectifs poursuivis ».
Effectivement, nos propositions issues d’une vaste et longue consultation de 18 mois auprès de nos concitoyens sont fondées, d’une part, sur une politique d’investissements judicieux provoquant un effet de « levier » pour la création de richesses à redistribuer (nouvelles filières de développement économique et d’emplois, TGV de désenclavement, hauts lieux modernes de spectacles culturels, sportifs et festifs, nouveaux équipements technologiques pour améliorer la démocratie locale, ...) et, d’autre part, sur la garantie d’une stabilité parfaite des impôts locaux grâce à la maîtrise indispensable des dépenses de fonctionnement et du ratio d’endettement public.
Le programme de la « gauche unie » concocté en quelques semaines compte tenu de la bagarre pour la tête de liste reprend grosso modo nos objectifs mais en manipulant les budgets de fonctionnement, c’est-à-dire le coût fiscal direct et immédiat, du propre aveu de Madame FELIX qui promet une inflation « contenue » des impôts locaux sans en fixer la limite.
L’autre quotidien local s’est néanmoins penché la semaine dernière sur la « troisième liste » organisée autour de la Ligue Communiste Révolutionnaire et dénommée « A gauche Bourges ! ».
Et là au moins, on peut constater les différences d’objectifs.
En résumé :
– Tenter de rénover les logements sociaux de Bourges construits dans l’urgence des « années 60 » pour une quinzaine d’années maximum selon le cahier des charges de l’époque et sauver ainsi les symboles d’un passé à jamais révolu.
– Abandonner tout équipement de désenclavement extérieur de notre ville pour privilégier l’autogestion, l’autoproduction et l’autoconsommation.
– Rendre gratuit pour tous ce qui l’est déjà pour les familles défavorisées, quitte à ne plus gérer que des pertes, des déficits et des équipements publics défectueux (bus, crèches, stades,…), d’où la fabuleuse idée de « remunicipalisation » qu’il convient de traduire par « la main des élus dans les poches sans fonds des berruyers ».
– Revenir aux techniques Romaines antiques pour la vie démocratique locale (agora place Cujas).
– Au total, jouer l’appauvrissement collectif contre l’émancipation individuelle afin de garantir des lendemains électoraux qui chanteraient…la Carmagnole.
La vocation de la troisième liste
La « troisième liste » conduite par la ligue communiste révolutionnaire marque donc une réelle différence d’ambition pour notre cité et de ce point de vue, elle est utile au débat politique.
En effet, le modèle proposé par cette liste d’enseignants et philosophes réunis renvoie aux thèses utopistes du 16ème siècle et au fantasme Platonicien de l’Atlantide, à savoir l’autarcie économique et l’organisation des pouvoirs sur des critères harmoniques.
Priver le centre ville des transports en commun réaffectés aux liaisons périphériques, faire du centre ville une agora telle l’épicentre installé à Athènes sous la domination Romaine, produire localement les aliments pour nourrir en proximité la population sur un modèle d’autosuffisance développé dans l’Afrique subsaharienne pour endiguer la malnutrition, sont autant d’extrapolations idéologiques et caricaturales des propositions sérieuses de notre liste visant :
– à améliorer le transport en commun par de liaisons circulaires mais aussi radioconcentriques renforcées permettant l’échange entre quartiers mais aussi entre les quartiers et la ville centre pour ne pas « ghettoïser » notre cité,
– à renforcer la démocratie locale en accroissant l’écoute permanente des citoyen(ne)s et leur information en organisant un double flux d’informations ascendantes et descendantes, en s’appuyant de façon équilibrée sur la relation directe des conseils de quartier et sur les nouvelles technologies de communication et les média en découlant dont l’Agitateur.
– à créer le lien le plus fort possible entre les productions alimentaires locales de qualité et les restaurants scolaires et universitaires afin de former une génération de consommateurs éclairés en matière de nourriture par un cahier des charges orienté en ce sens dans le cadre des futurs appels d’offres des cantines de Bourges sur lesquels la collectivité peut agir.
A l’inverse, maintenir des populations dans des ghettos urbains plus ou moins rénovés ne peut en aucun cas ressortir de l’utopie déclinable de façon pragmatique, c’est la triste application de l’exploitation de la misère humaine à des fins purement despotiques, bref le Marxisme dans toute sa splendeur.
Madame Félix, otage de ces doctrinaires en cas de second tour, le ver étant déjà dans le fruit
Mais la véritable question réside en fait dans le comportement de Madame Félix et ses colistiers de la « gauche unie », notamment la trop discrète Madame Cordat, 11ème de sa liste devant le leader communiste J.-M Guérineau, et elle-même représentante d’un parti révolutionnaire, Lutte Ouvrière. N’a-t-elle pas, dans le cadre du premier tour, suivi le programme de Serge Lepeltier mais sans les engagements lourds, pour tenter de provoquer un second tour et nous faire le coup du programme « A gauche révolutionnaire toutes ! » en cas de second tour ?
L’absence du nom de notre cité dans l’appellation de la liste de la « gauche unie », une première dans le genre, renforce intensément ce sentiment.
Au surplus, en plaçant symboliquement Colette Cordat, dont la championne de LO Arlette Laguiller déclarait encore il y a quelques jours que Lutte Ouvrière était plus que jamais ancrée dans le Marxisme et le Trotskisme, devant le leader local d’un Parti Communiste en cours d’intégration définitive dans le cercle des partis démocrates, Madame Félix a clairement placé le ver dans le fruit.
S’il existe un second tour, Madame Félix sera par conséquent condamnée à devenir révolutionnaire après avoir renié au premier tour toute son opposition à Serge Lepeltier en embrassant littéralement son bilan et son programme.
Je demande ainsi aux berruyères et aux berruyers de ne pas tomber dans ce piège et de se mobiliser dès le premier tour pour la seule liste qui avance clairement ses convictions : Bourges notre force conduite par Serge Lepeltier.