« Il y a des gens qui trouvent toujours quelque chose à ne rien dire » (Raymond Queneau)
Mon cher Roland, de Bourges
Tu nous conseilles devivre notre vie. (Excuse ma familiarité, je me permets de te tutoyer, nous sommes un peu entre « confrères » n’est-ce pas ?) Mais nous la vivons notre vie, plutôt bien même. Tu te demandes ce que nous écririons si tu n’existais pas ? Mais je te rappelle que nous existions avant que toi tu n’existasses ! Et que nous avions beaucoup de choses à dire. Tellement d’ailleurs que not’ bon maire, Monsieur ex-TGV, à qui tu voues une admiration sans borne, nous avait flanqué les flics au cul. Peine perdue. On n’avait rien à nous reprocher. Notre seul terrorisme consistait à taquiner la bêtise terrorisante des bien-pensants berruyers. Ensuite, tu as créé Bourges-info pour faire un contrepoids à droite sur le terrain de l’information alternative locale via le web.
Seulement, tu es tellement malhonnête intellectuellement qu’il a fallu plusieurs semonces de notre part, de la part de la presse locale également, pour que tu annonces la couleur de ton site, et que tu indiques en première page qui en était le directeur de publication. Sans préciser tes fonctions au sein de l’équipe municipale actuelle. Faut pas rêver non plus.
Depuis ont disparu les « Pierre d’Archelet » et autres « Sophie de la Guerche », journalistes bidons par toi inventés. L’info n’est pas de meilleure qualité, ni le style, ni l’orthographe, mais au moins on sait que le site est rédigé par un seul homme. Qu’il n’est en rien collaboratif. Qu’il traduit une vision contestable et contestée de la vie berruyère. La vision de la mairie. La vision lepeltiesque de la cité des bituriges.
Nous avons beaucoup parlé de toi ces derniers temps. Oh !, ce n’est pas que Roland-de-Bourges, sa vie son oeuvre, soit un sujet bien palpitant. Mais d’abord, que ne publies-tu, comme la déontologie t’y invite, les droits de réponse de ceux que tu mets en cause [1] ? Ensuite, si tu as bien lu nos articles, il ne t’aura pas échappé qu’à travers toi, c’est un peu un système que l’on vise. Bourges est une ville qui ronfle. Elle somnole sous le soleil du printemps 2008. Dans un baillement, elle refoule le souvenir des promesses non tenues : la démocratie redynamisée, le TGV … Qu’importe, il paraît que les berruyers sont contents. La ville est embellie ! Ah ! comme elle est jolie ! « C’est vrai qu’ils sont plaisants, tout ces petits villa â â ges …, tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités… [2] » Une ville idéale pour retraités, oui. Une « réserve d’indiens », comme tu le dis si bien. En attendant, les emplois fondent comme les promesses, et les jeunes se barrent. Fuir, là-bas, fuir … C’est qu’on s’y emmerde ferme, à Bourges, et la seule chose un peu originale qui ait été inventée sur les rives de l’Auron, ce festival de la chanson underground éclot au Printemps 77, s’est transformée avec les années en kermesse-coca-cola-pompe-à-subventions « managée » par un businessman qui vend du spectacle comme d’autres vendent du savon à barbe. Le tout avec la complicité des politiques et des « responsables » de tous bords. Alors quand « tu nous cherches » et que tu écris que nous n’aimons pas le Printemps de Bourges, ça nous agace un peu, et on te le fait savoir. On n’aime pas ce Printemps-là, ça c’est sûr. Mais évite de nous présenter comme des vieux cons râleurs. C’est au nom d’une idée du PdB, de son mouvement initial, que nous critiquons la kermesse robocopée qu’est devenu ce festival.
Même chose quand tu parles de la démagogie des rares qui se bougent encore un peu par ici, comme les militants de RESF. Ta propre démagogie, celle de la sarkozie cahotante, tu l’oublies un peu vite. Et on te le rappelle.
Allez, on ne va pas passer l’été là-dessus. Vis ta vie, on vit la nôtre. Comme tu ne le dis pas, je te signale qu’on a fait un bel article sur le fameux TGV qui devait passer par Bourges, grâce à l’entregent d’not’maire. La presse locale ne s’épanche pas excessivement sur la question. Et notre bon roi s’est retiré dans le silence profond, empreint de gravité et de sagesse, qui sied à sa noble fonction. Alors on est allé à la pêche aux infos. Et on explose le compteur des visites. Comme quoi on n’est pas inutiles.
Ce qui me fait penser que tu as encore menti Roland. Tu es incorrigible. Ca fait deux fois que tu mets « Rien » pour la rubrique Agitateur, dans ton Bourges Info. Ce n’est pas « rien » l’affaire du TGV. Ah, tu parles peut-être des articles où l’on parle de toi ?
Quand, à l’Agitateur, on parle de « Roland-de-Bourges », on dit « rien » ?
C’est pas moi qui le dis. C’est toi !
[1] C’est ainsi que l’édito de mai 2008 de JMP fut motivé par une lettre-réponse à toi envoyée, que tu n’as pas publiée, et à laquelle tu n’as même pas fait l’effort de répondre.
[2] Comme le chantait l’ami Georges dans une chanson qui semble pour toi ciselée