CONSEIL MUNICIPAL

Point 64 : leçon de mépris des citoyens

lundi 12 janvier 2009 à 21:04, par Cyrano

Lors du Conseil Municipal du 19 décembre 2008, le Conseil Municipal de Bourges a adopté la décision de fermer définitivement les écoles maternelle et élémentaire Jean-Jacques Rousseau de Bourges. Retour sur les circonstances de l’adoption de ce fameux « Point 64 », qui illustre de manière assez significative la « méthode Lepeltier » en matière d’écoute et de concertation avec les citoyens.

Après le vivifiant rassemblement place Etienne Dolet, de nombreux parents d’élèves montèrent assister au Conseil Municipal (avec les enfants). Avec bonne volonté, môssieur le maire refusa bien sûr que les banderoles et autres pancartes des parents d’élèves-terroristes fussent arborées dans la salle du conseil. Ok, on laissa tout ça dans l’escalier.

M. Jean-Luc Julien (représentant d’A Gauche Bourges) demanda que le point 64 [1] soit traité en priorité, puisque les parents d’élèves étaient là, avec les enfants. Ah mais non, pas question ! Et monsieur le maire en tripotant de vagues papiers, sans même daigner regarder l’interlocuteur, répond en bougonnant que « ce n’est structurellement pas possible » et que pour les enfants présents, c’est « de la responsabilité des parents. »

Mon dieu ! pensez-donc ! Y’a rien qui empêchait de traiter le point 64 illico – puisque des citoyens concernés étaient là - Mais faire preuve d’élégance ? koi ?! une populace méprisable voudrait chambouler l’ordre du jour ? Ça, c’est impossible pour notre maire...

Heureusement, le maire se rattrapera par la suite lorsque le point 64 sera venu, en faisant un couplet larmoyant sur ces pov’ enfants de J.J. Rousseau. C’est une décision qui lui déchire le foie, car « ce sont d’enfants dont il s’agit ». J’ai cru qu’il allait sortir un mouchoir pour essuyer une larmiche, se moucher bruyamment. Mais non, c’était juste du papier-cul : en fait, il s’en torche, des enfants de l’école J.J. Rousseau.

Et ça dure, ça dure, la suite du conseil... 63 points à traiter avant... Il reste finalement 6 ou 7 parents, on est allé coucher les enfants.

Citoyens pas contents = terroristes ultra gauche. Mais que fait la police ?

Lorsque le sujet de l’école arriva, l’opposition demanda que les parents d’élèves puissent s’exprimer (je ne sais plus qui a demandé). Là encore, ah non, mon dieu ! pensez-donc ! ce n’est pas prévu dans le déroulement de cette farce sinistre qu’est un conseil municipal !... Fermez vos gueules, les parents d’élèves et autres manants outrecuidants. Cassez-vous...

Le mépris affiché du citoyen alla même plus loin. Avant le traitement du point J.J. Rousseau, il y eut la pause-sandwich. On vit arriver deux policiers municipaux - quel heureux hasard - qui avaient probablement été convoqués pour le traitement du point 64... au cas où les parents d’élèves la ramèneraient. Pitoyable... L’expression citoyenne n’a évidemment pas "structurellement" sa place au Conseil Municipal.

D’ailleurs, Jean-Luc Julien, perfidement, durant la discussion sur l’école J.J. Rousseau, demandera au maire : « Vous pouvez renvoyer les deux policiers que vous avez convoqués. Ils seront mieux chez eux, et c’est insultant pour les parents d’élèves. » L’autre à qui s’adressait cette pertinente remarque, le maire, mâchonnera une vague réponse (sans regarder de face) : faut assurer le bon déroulement du conseil, et au cas où...

De la fermeture d’une école... aux déportations staliniennes !

M. Yannick Bedin (PCF) avait parlé de la gêne que représentait le transfert de cette école, des déplacements piétonniers qui ne seraient plus possibles pour une grande partie des parents d’élèves et même de la pollution supplémentaire qui en résulterait.

Lorsque Mme Colette Cordat (Lutte Ouvrière) put avoir la parole (c’est pas forcément simple), elle revint sur ce thème dans son intervention : pour de nombreux parents d’élèves, la fermeture de J.J. Rousseau occasionnera des déplacements éloignés du domicile, une gêne supplémentaire qui s’ajoutera aux autres contraintes de la vie quotidienne. On n’ira plus chercher le petit garçon ou la fillette à pied.

La réponse de monsieur le maire à Colette Cordat (et peut-être que ça incluait aussi Yannick Bedin ?) fut surprenante... « Je trouve incroyable que vous puissiez parler des déplacements occasionnés, quand on sait les déportations réalisées par les régimes que vous souteniez ». ?!!

URSS come-back, Staline et tutti quanti. C’est là qu’il en est, notre grand penseur politique, notre monsieur le maire, 20 ans après la chute du Mur. C’est même pas risible. Et dire cela à Colette Cordat, membre de Lutte Ouvrière qui se réclame du trotskysme, c’est minable : les trotskistes ayant payé un très lourd tribu sous la répression stalinienne.

Surréaliste, cette réponse... M. Serge Lepeltier parlant encore comme un vulgaire réac’ basique, avec juste 2 neurones actifs : la droite ? l’argent ? y’a bon ! La gauche ? les rouges ? Caca !

Citoyens : votez et taisez-vous !

« La décision de fermer cette école fut prise avant les élections municipales mais M. Lepeltier n’a jamais voulu le dire explicitement aux parents d’élèves », écrit une lectrice de L’agitateur dans un forum. Oui, comme la démolition d’Avaricum [2]. Même si ensuite, pour faire joli, on paye (cher) un soi-disant audit, une étude aux résultats télécommandés implicitement.

Lorsque le point 64 du Conseil Municipal fut clôturé, les quelques parents d’élèves qui étaient restés s’en allèrent. Ils étaient bel et bien dépités, atterrés par la façon dont le point 64 avait été traité.

Ils ont redescendu les escaliers, ramassé les banderoles qui étaient posées dans l’escalier majestueux de l’ancienne mairie... « Je ne croyais pas que ça se passait comme ça. », « Il nous prend carrément pour de la merde. » La discussion continua un peu entre eux devant cette ancienne mairie – et avec Yannick Bedin qui était redescendu avec eux... et qui en profita du coup pour en griller une... mais ça ne nous regarde pas !

[1Le "point 64" s’est transformé en "point 62" dans le compte rendu officiel du Conseil Municipal de Bourges, probablement en raison du retrait de dernière minute, de certains points.

[2Et comme celle de la Tour Jean Rameau, dans le quartier de la Chancellerie, NDLR.

commentaires
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - Cyrano - 16 janvier 2009 à 18:02

"On" me dit que ça manque un petit compte-rendu sur la délibération proprement dite. "On" étant un âne qui n’a jamais écrit un traître mot dans l’Agitateur, mais qui lit ce site avec plaisir et a aussi une excellente cave (vins, bières), donc...

Donc, encore un retour sur le point 64. Comme l’écrit l’Agitateur dans le chapeau de présentation de l’article ça « illustre de manière assez significative la « méthode Lepeltier » en matière d’écoute et de concertation avec les citoyens. » Là, ça va illustrer un peu, le style des arguments de la majorité municipale et de l’opposition.

Pourquoi ce problème de fermeture avec Jean-Jacques Rousseau ?

Pour éclairer, le lecteur simple quidam :

Les IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres) sont intégrés dorénavant à l’Université. Les IUFM doivent ainsi larguer les écoles annexes qui étaient rattachées à ces Instituts. A Bourges, les écoles Carolus et Jean-Jacques Rousseau sont des écoles annexes. Le Conseil Général du Cher avait la charge de ces écoles (bâtiments, etc.). Ces écoles ne seront plus des annexes de l’IUFM : elles doivent donc être "désannexées", c’est à dire que le sort de ces écoles échoit à la ville (qui peut choisir de les intégrer dans les écoles de la ville ou... de les supprimer).

Cette désannexion n’est pas propre à Bourges. Ce problème s’est posé dans toutes les villes où se trouvaient des écoles ayant ce statut. Une recherche sur internet renvoie quelques éléments (on n’y trouve pas d’écoles supprimées sans autre forme de procès, comme à Bourges).

Le problème ne s’est pas posé soudainement au dernier conseil municipal. Lisez l’article "Grogne à J.J. Rousseau". Il y avait déjà eu des rencontres entre la municipalité et les parents d’élèves. C’est ainsi qu’on en arrive au point "64" du dernier conseil municipal. En voici l’intitulé :

Conseil municipal du 19 décembre 2008.

Direction de l’Enseignement et des Loisirs Educatifs : Désannexion des écoles Jean-Jacques Rousseau

« Les écoles maternelles et élémentaires Jean-Jacques Rousseau sont actuellement annexées à l’Institut Universitaire des Maîtres (IUFM).

[suit le rappel des décisions de désannexion par IUFM, puis par le Conseil Général, puis injonction de l’Inspection d’Académie pour finaliser la désannexion de l’école Jean-Jacques Rousseau]

« Une étude détaillée a été réalisée par les services de la ville de Bourges.

Celle-ci montre que les effectifs des écoles Jean-Jacques Rousseau sont en diminution constante depuis plusieurs années [...] malgré un nombre important d’enfants en situation de dérogation (plus de 50% de l’effectif total).

Elle montre également que d’importants travaux doivent être menés sur le site pour :

– remettre en état les locaux de l’école maternelle.

– rendre l’école élémentaire fonctionnelle en favorisant le regroupement des classes actuelles.

– adapter les structures périscolaires existantes et notamment le restaurant scolaire qui ne répond qu’imparfaitement aux normes HACCP actuelles.

Enfin, elle indique que des capacités d’accueil existent dans les écoles maternelles et élémentaires situées à proximité des sites Jean-Jacques Rousseau, notamment dans le quartier de l’aéroport. [...]

Il est donc proposé au Conseil Municipal :

1. d’émettre un avis favorable à la désannexion des écoles Jean-Jacques Rousseau ;

2. de refuser leur transformation en écoles communales en raison des capacités d’accueil existantes. »

[fin de la présentation du point 64 dans l’ordre du jour imprimé]

Catherine PELLERIN (affaires scolaires) expose le point.

Mme Pellerin souligne qu’il faut bien différencier les 2 points : d’une part, approuver la désannexion de l’école ; d’autre part, décider de l’intégration de l’école annexe en école communale ou refuser cette intégration.

Elle expose les arguments contre la transformation en école communale :

– 160 élèves à Jean-Jacques Rousseau mais il y aurait 250 places disponibles dans les écoles élémentaires d’Auron et surtout Aéroport.

– le coût élevé pour la ville si elle maintenait ces écoles : 2.000.000 € pour construire l’école élémentaire, 200.000 € pour remise en état de l’école maternelle.

Avant de parler de la discussion, une digression sur un point qui justement n’a pas été discuté...


#22184
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - Cyrano - 16 janvier 2009 à  18:10

About désannexion...

On nous l’a bien dit : le premier point, c’est approuver le principe de la désannexion de l’école jean-Jacques Rousseau. Ce serait un vote pour la forme. Du coup, tout le monde (ou presque) semble d’accord : l’opposition (sauf 2) dit oui... Je n’ai pas très bien pigé cette histoire de désannexion et le fait que ça semblait OK pour presque tout le monde. Je vais donc peut-être écrire des bêtises – tant pis, j’irai à Canossa.

« Le Conseil Municipal, après en avoir délibéré, a décidé : 1. d’émettre un avis favorable à la désannexion des écoles Jean-Jacques Rousseau ; 47 voix "pour" et 2 voix "contre" (Mme CORDAT et M. JULIEN) »

Y’a pas eu de discussion sur ce soi-disant vote de principe, mais... mais...

Pourquoi voter, c’est-à-dire dire "oui" ou "non" si on n’a pas de décision là-dedans, si c’est juste entériner la décision du Conseil Général de se séparer des locaux de ces écoles ? Est-il vraiment sûr que y’avait pas à discuter ce vote et la manière de valider cette désannexion ?

Conseil Général du Cher, Séance du 27 juin 2006 :

« Considérant que les locaux actuels des sites Carolus et Jean-Jacques Rousseau seront libérés par l’IUFM à la rentrée 2006 et qu’il convient donc de procéder à leur désaffectation ; Considérant que, cependant, l’école Jean-Jacques Rousseau est exclue de la désaffectation en ce qu’elle doit être préalablement désannexée et qu’une convention portant sur les modalités transitoires de gestion de l’école doit être réalisée ;
M. PIÉTU, rapporteur entendu ; décide * [...] de demander à la Ville de Bourges ses intentions quand au devenir de l’école annexe Jean-Jacques Rousseau de façon à définir le périmètre qui sera proposé à la désaffectation.

Décision adoptée à l’unanimité. »

Qu’en est-il des modalités transitoires de gestion de l’école ? Comment a-t-on défini le périmètre proposé à la désaffectation ? La municipalité n’en souffle mot - ça permettrait d’avoir une idée.

Communes réfractaires ?

On peut lire, sur le site de l’IUFM [http://www.iufm.fr] :

Il y a « nécessité de terminer intégralement le processus de désannexion des écoles (situations constatées de communes réfractaires, sous des prétextes divers). »

Quoi ? on peut être réfractaire à la désannexion ? Ce n’est pas automatique ? Y’a quoi de vicieux alors à présenter juste un vote pour la forme ?

Contrôle technique pas OK

On trouve sur le site de l’IUFM, académie de Grenoble [http://portail.grenoble.iufm.fr] :
« La procédure de désannexion des écoles de Privas est en bonne voie. La phase finale de cette procédure nécessite une contribution exceptionnelle de la DES afin de mettre à niveau les locaux avant leur restitution aux autorités locales. »

Ah ? ah ?... ah.... y’aurait des façons de faire ?... Mise à niveau avant de procéder à désannexion ?

Eh bin, quand je lis dans les points du Conseil Municipal qu’il faut « remettre en état les locaux de l’école maternelle. » et aussi qu’il faut « adapter les structures périscolaires existantes et notamment le restaurant scolaire qui ne répond qu’imparfaitement aux normes HACCP actuelles. », alors, je me demande : qu’a fait le Conseil Général pour remettre à niveau les locaux dont il va se séparer ? Quand madame Pellerin estime à 200.000 € la remise en état de l’école maternelle, je me dis : mais eh ! pourquoi le Conseil Général ne livre-t-il pas des locaux en état, et pourquoi ne paie-t-il pas cette facture ? Qu’a-t-il fait durant ces années, sinon laisser aller, pour que 200.000 € (pas rien !) soient nécessaire pour des locaux corrects ?

Opposinaction municipale encore ?

Si la municipalité demandait un vote sur une désannexion programmée, pourquoi l’opposinaction municipale vote-t-elle "oui" ? Sans demander les conditions négociées de cette désannexion ? Sans demander des comptes au Conseil Général qui semble avoir laissé pourrir l’école Jean-Jacques Rousseau (alors qu’il avait à charge les locaux) ? Et monsieur Lepeltier roule l’opposinaction municipale dans la farine en ayant sur ce point "de principe" une majorité de "oui" à la soviétique. Ou alors.. alors... l’opposinaction municipale ne voulait peut-être pas gêner le Conseil Général, pas tout à fait vêtu de lin candide dans cette histoire ?

Alors, évidemment quand on se fait refiler une patate chaude pourrave, que faire de cette patate ?

To be continued sur arguments du point 2 : fermeture de l’école Jean-Jacques Rousseau. Là, je vais regarder "Un dîner presque parfait", eh oui... Mais ça ne sera pas aux normes HACCP dont parle la municipalité. C’est koi, ça ? HACCP ?!

HACCP, ça veut dire : "Hazard Analysis Critical Control Point". On traduit par : "analyses des risques, points critiques pour leur maîtrise". C’est une norme sans être une norme, c’est un système sans être un système. C’est juste la phobie américaine de toute bactérie possible dans la nourriture... Selon Wikipedia, c’est « l’élimination ou la réduction à un niveau acceptable de tout danger biologique, chimique et physique. » Pas de roquefort, surtout pas ! mon dieu ! Ça a été élaboré dans un laboratoire de la NASA... Bon appétit.

#22185 | Répond au message #22184
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - Cyrano - 16 janvier 2009 à  21:36

La suite (et fin) sur cette histoire d’école Jean-Jacques Rousseau. Catherine PELLERIN a exposé le point 64.

Un nombre d’élèves variable selon les besoins de la discussion...
Mme Pellerin peaufine ses chiffres (suite peut-être à une intervention de l’opposition) : Il y a 160 élèves à Jean-Jacques Rousseau. Euh, non, 152... Oh, et puis non, 154 (je ne sais plus très bien les chiffres – toujours est-il que mme Pellerin ramait, ramait pitoyablement en tentant d’arriver à un chiffre exact)... Ça fait pas bo de s’emmêler ainsi les comptes – effectivement l’étude est bien faite à la louche, sans grand sérieux. Mais on va faire bonne mesure : sur les effectifs, mme Pellerin n’est pas à court d’arguments – ou plutôt, justement, elle est à court d’arguments, puisque en fait, à Jean-Jacques Rousseau, elle va ramener le compte d’élèves à 130 (?!) en faisant simple : à la fin de l’année, y’aura 22 CM2 (cours moyen) de moins (puisqu’ils quitteront l’école pour aller en 6e). Donc, voyez ! déjà y’a plus que 130 enfants dans l’école.

Là, les bras nous en tombent ! Les parents d’élèves sont atterrés, bouche bée. Evidemment, si on enlève les élèves qui vont partir, et qu’on ne compte pas ceux qui vont arriver, faut la fermer cette putain d’école, avant que ce ne soit qu’un désert. Evidemment, alors là... Argument mesquin, pitoyable qui révèle que la municipalité n’est pas très à l’aise avec... 160 élèves à virer !

Des instit’s feignassons à Auron et à l’Aéroport ?

Il y a 250 places disponibles dans les écoles élémentaires d’Auron et Aéroport. Comme nous le dira un jeune homme futé dans l’assistance : « Eh bien, lorsqu’il dit que y’a 250 places de libre dans les autres écoles. Si c’était vrai, il faudrait les fermer ! » Mais c’est vrai ça, qui qui bosse dans ces écoles ? qui qui se la coule douce alors que ça pourrait bosser avec 250 élèves de plus ?... Ça devrait interpeller les enseignants de ces établissements.

L’argent

Bourges, une des villes les mieux classées pour l’ISF par rapport à sa population (eh oui...), notre pauvre ville ne peut pas payer d’école. Ça nous pomperait 2 millions d’euros. Mais on peut prévoir la réfection de la Maison de la Culture : ça va nous sucer 15 millions d’euros, presque 8 écoles. On peut se payer la remise en état d’un stade avec une super pelouse synthétique pour 1 million d’euros. Ainsi, l’école Jean-Jacques Rousseau valant le prix de 2 pelouses synthétiques est donc trop chère. Et bien sûr... pour le prix d’une école, on le répète : on a des caméras de vidéosurveillance - euh, non : de vidéoprotection – bref, on a rien.

L’opposition... s’oppose... puis se repose...

L’intervention d’Irène Félix prendra le sujet de haut : elle parlera de ce qu’est un quartier, lieu de vie (un truc étranger à monsieur Lepeltier), et que la fermeture de Jean-Jacques Rousseau ne peut que défavoriser le lien social du quartier. [http://irenefelix.blogspirit.com/archive/2008/12/21/conseil-municipal.html#more]

«  Le quartier, c’est le lieu de la vie de proximité, le lieu de toute la vie pour celles et ceux qui ne se déplacent pas ou peu, les enfants, les personnes les plus âgées, les personnes les plus précaires. Le quartier, avec le regard de celles et ceux que je viens de citer, ce n’est pas le cinquième de la ville, ce n’est pas toute la ville : ce sont les rues d’à côté, les immeubles et les maisons d’à côté. C’est le lieu du lien social, des relations de voisinage, le lieu qui isole ou qui au contraire met en lien. [...]

C’est pourquoi enfin nous déplorons et dénonçons votre décision de fermer les écoles Jean-Jacques Rousseau et, si vous le confirmez, l’école maternelle Louise Michel. Fermer une école est toujours mauvais signe. [...]

Signe enfin d’une absence de réflexion sur le lien social, humain, de solidarité qui se crée dans la proximité, autour de l’école, dans les quartiers. A ce titre, nous regrettons vivement que vous n’ayez pas cherché à redessiner une carte scolaire qui assure durablement à l’école Jean-Jacques Rousseau sa place d’école de quartier, ni à saisir l’opportunité que, comme Maire, le droit vous donne et donne à vous seul, pour faire de l’espace désormais disponible un espace d’habitation pour une ville durable. [...] »

L’intervention de Yannick Bedin prendra plutôt le sujet par le bas. On trouve sur le site du PCF un soutien aux parents d’élèves qui date du 17 décembre (d’avant le conseil municipal) mais qui contient, grosso modo, les points développés par Yannick [http://www.pcf-bourges.org/+Soutien-a-l-association-de-parents+.html]

« [...] Les enfants viennent souvent à pied avec leurs parents à l’école, ce qui contribue à diminuer les effets nocifs de stationnement et de gaz polluants. En tant qu’habitants du quartier, ils rencontrent assez souvent les élèves accompagnés de leurs enseignants se rendre à pied pour diverses activités comme la visite du Muséum, le jardinage sur un terrain de l’Auberge de Jeunesse.
Ils estiment que cette décision de fermer l’école est trop hâtive et qu’elle nécessiterait une concertation avec les riverains ou lors des conseils de quartier. D’autres solutions pourraient être mises en œuvre avant de décider arbitrairement une fermeture définitive : par exemple modifier le secteur scolaire pour permettre à d’autres familles d’inscrire leurs enfants dans cette école.
[...] »

La sociologie est un sport de combat, paraît-il, mais là, c’est pas du full contact. Durant cette discussion, l’avis de certains parents d’élèves était que l’opposition ne mordait pas assez, que ça manquait de punch. Et c’est un peu vrai : à part la lecture de ce qui était prévu de dire, l’opposition municipale ne se servit pas de la discussion pour pousser cette majorité guoguenarde dans les cordes.

Quand mme Pellerin rame avec ses chiffres : rien... Quand elle enlève les élèves du cours moyen du décompte d’élèves : rien, même pas une indignation sur la filouterie de l’argumentation. Quand la majorité présente les 250 places vacantes, rien. Quand on nous dit que on trouve 50% de dérogation à Jean-Jacques Rousseau (les parents d’élèves disent 30%), rien : on ne demande même pas à juger de ces chiffres par rapport aux dérogations des autres établissements. Il n’y aura que Jean-Luc Julien pour trouver insultant pour les parents d’élèves la convocation de policiers municipaux.

Certes, c’est pas toujours simple d’avoir la parole... La démocratie, c’est d’abord ça : le droit à l’expression de son avis. Les parents d’élèves de Jean-Jacques Rousseau en sortant du conseil municipal était dépités, amers, pour le sort de leur école ; mais aussi révoltés par l’attitude du maire. On l’a déjà dit. Mais il étaient aussi étonnés, carrément étonnés, effarés par ce qu’est un Conseil Municipal à Bourges : cause à mon cul, ma tête est malade. Tout ça pour ça...

#22186 | Répond au message #22185
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - F.B. - 16 janvier 2009 à  22:39

Pour revenir au conseil municipal...

Lorsqu’il fut temps de traiter le point 64 (ou 62), l’argumentation de Mme Pellerin s’appuya exclusivement sur des chiffres.

Pour ce qui est des coûts d’investissement et de fonctionnement, je renvoie à ton article, Cyrano... Les dépenses finalement paraissent peu élevées en proportion de certaines autres. Les parents d’élèves étaient stupéfaits de découvrir l’argent que coûte une étude pour un projet, étude mal menée qu’on est obligé de payer une deuxième fois. Je n’invente pas, ce cas fut évoqué lors du conseil municipal.

Pour les chiffres des effectifs, il est vrai que notre école est une petite école de quartier avec une classe par niveau. La baisse des effectifs dans notre école n’est pas supérieure à celle, généralisée, observée dans les autres écoles de Bourges. L’école maternelle a souffert semble-t-il des rumeurs de fermeture puisque certains parents se sont entendu répondre par le service de la Mairie lors de l’inscription de leur enfant en 2007 que l’école allait fermer.
Les effectifs par classe sont inférieurs aux 25 élèves préconisés par l’Inspection académique (préconise-t-elle par souci économique ou pédagogique ?) mais nos enfants s’en portent bien.

En ce qui concerne le chiffre des dérogations, nous brûlions d’intervenir car sans être manipulés, les chiffres étaient choisis pour justifier la fermeture de l’école. Avec la même bonne foi, nous aurions pu démontrer... le contraire. C’est technique, pardon, mais essentiel. Les chiffres de dérogation donnés pour l’école JJ Rousseau n’étaient pas calculés sur la même base que celle sur laquelle on calcule le taux de dérogation dans les autres écoles. Mme Pellerin calcule, grâce à Base Elève, en fonction des adresses actuelles des enfants alors que ce taux de dérogation se calcule généralement à partir des dérogations accordées à l’entrée en CP. Calculé ainsi, il s’élevait l’année dernière à 30 % pour notre école et non à 50 % comme l’affirma Mme Pellerin le soir du conseil municipal. Et 30 %, c’est peu eu égard au secteur de rattachement minuscule, dérisoire de notre école ! En tout cas, il me semble que l’argumentation s’appuyait sur la comparaison de chiffres calculés sur des bases différentes.

Il est vrai que c’était cafouilleux !

C’est tout de même déplorable de n’avoir à proposer que des chiffres pour justifier ses décisions. Un homme politique n’est-il qu’un gestionnaire ? Ou bien les chiffres servent-ils à dissimuler l’étroitesse du projet ?

F. B.

#22188 | Répond au message #22186
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - F.B. - 16 janvier 2009 à  22:01

Bonsoir Cyrano, je suis maman de l’école J. J. Rousseau.
En effet, je crois que tu dis des bêtises mais je te pardonne, d’abord pour l’irrévérencieux compte-rendu que tu as fait du conseil municipal, ensuite parce que le dossier est fort complexe.

Nous projetons, avec d’autres parents, d’écrire un article sur le sujet, fourni, abouti, qui illustrerait de manière assez significative la « méthode Lepeltier » en matière d’écoute et de concertation avec les citoyens. » pour dénoncer la façon dont la Mairie a traité le dossier, mais nous attendions de voir comment allait réagir la Mairie après la décision de fermeture. Nous avons vu : nous avons rencontré Mme Pellerin hier !

Je m’étais laissé attendrir par le couplet de M. Lepeltier au conseil municipal à propos des pauvres enfants dont on fermait la chère école. Le dossier étant loin d’être refermé, je me disais que la résolution de l’épineuse question du devenir de nos enfants offrirait à la majorité l’opportunité de montrer que le sort des enfants et des familles ne lui était pas si indifférent... Mais non, la majorité municipale par l’entremise de MME Pellerin a poursuivi dans la même voie, celle de l’indifférence et du mépris. Mais nous en reparlerons, quitte à ennuyer les lecteurs de l’Agitateur.

L’objet de mon message porte sur le rôle du conseil général dans cette histoire. Accrochez-vous, c’est complexe, c’est sans doute pour ça que c’est peu médiatique !!!!
Avant 1990, les écoles annexes étaient annexées aux écoles normales et gérées par le Conseil général (qui a fait construire notre école maternelle). En 1990, les écoles normales furent transformées en IUFM, et on assista au retrait du Conseil général, c’est l’Etat qui avait pour mission de gérer les IUFM.. Le texte prévoyait que l’école annexée soit desannexée dans les plus brefs délais pour dépendre de la Municipalité (comme toutes les autres écoles).

Mais, rue JJ Rousseau, la décision de la Mairie ne venant pas, la gestion de l’école est assurée par l’IUFM, c’est à dire l’Etat, dans l’attente d’une décision de la Mairie. Le Conseil général prête les locaux à l’Etat jusqu’à ce qu’il n’en ait plus usage, c’est à l’Etat qu’échoit la charge de l’entretien des locaux.

Mais voilà, l’Etat n’a pas correctement entretenus les locaux qui se sont dégradés. Le Conseil général a perdu de l’argent dans cette histoire puisqu’il va récupérer des bâtiments non entretenus. Pourquoi ne porterait-il pas plainte contre l’Etat ? C’est son affaire.

En 2006, les IUFM sont transférés dans les Universités. La Mairie ne s’étant pas engagée à reprendre l’école, notre école, certainement cas unique en France, est actuellement rattachée à l’Université d’Orléans. C’est complètement absurde !

La Mairie a toujours accusé le Conseil général de ne pas “proposer de périmètre à la desaffectation”pour lui permettre de se positionner. Le conseil général, quant à lui a toujours prétendu attendre la desannexion de l’école pour présenter une desaffectation. Dans un courrier, daté du 4 juin 2007, reçu par les parents d’élèves, M Rafesthain précise que “le département n’a pas l’intention de prendre quelque initiative que ce soit qui pourrait nuire à l’existence de l’école de quartier”. L’etat attendait que tout ce petit monde se mette d’accord pour prononcer la desannexion.

C’est le préfet qui a demandé la desannexion, me semble-t-il, l’année dernière après avoir comploté avec l’Inspection académique pour que les cinq enseignants maîtres formateurs et le directeur de notre école obtiennent des postes équivalents à Beaumont (quand on vous dit que la décision de fermer l’école est prise depuis longtemps !)

Cela dit, le conseil général est sans doute heureux de récupérer des locaux qu’il va pouvoir vendre à des promoteurs pour ériger de belles résidences de luxe pour retraités fortunés, que nous saluerons de la main tous les matins de notre voiture en amenant nos enfants vers une autre école, loin, loin, dans des classes aux effectifs les plus élevés possibles. On comprend pourquoi l’opposition (sauf 2) a voté la desannexion. Ce n’est pas la desannexion qui pose problème mais le fait que la Mairie refuse le financement de la reprise de cette école. Enfin, je crois...

F. B.

Bon Dieu Cyrano, tu vas trop vite, il faut que je réponde à ton autre nouveau message à propos des chiffres de Mme Pellerin

#22187 | Répond au message #22185
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - Cyrano - 17 janvier 2009 à  07:16

Oh yes, ok ! J’ai bien lu, relu. Je capiche pourquoi je ne pigeais pas très bien cette histoire de désannexion. Et je suis absous, alors, ouf....

En somme, ce qui j’ai dis sur le Conseil Général (pas d’entretien des locaux, etc.), c’est à l’IUFM que ça s’applique, c’est à dire l’Etat. La ville de Bourges a-t-elle pris, durant ces années, des initiatives pour réclamer des locaux en état ? Toujours est-il que voter pour la désannexion tel quel, en l’état, c’est valider un jean-foutisme de l’état, l’IUFM.

Et merci d’avoir pris le soin d’expliquer les méandres de la situation de cette école.

#22189 | Répond au message #22187
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - F.B. - 17 janvier 2009 à  11:36

En même temps, pourquoi la Mairie ne reprenait-elle pas la gestion de l’école comme le texte de 1990 le prévoyait ? C’est ce qu’elle aurait dû faire ! C’est elle qui a pour mission de gérer les écoles communales. J’ai beaucoup de mal à mesurer la part des responsabilités !

Toujours est-il que, les différents acteurs que nous avons rencontrés ont toujours pris prétexte de cette complexité du dossier pour se dédouaner sur d’autres de la responsabilité de la fermeture de l’école.

F.B.

#22191 | Répond au message #22189
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - bombix - 13 janvier 2009 à 21:28

Quand il en aura terminé avec ses défibrillateurs, et puisque la décoration de Noël et ses merveilleux décors de rêve c’est fini, Bensac va pt être s’atteler à nouveau à la publication en ligne des débats municipaux. Monsieur « nouvelles technologies » à Bourges a-t-il progressé dans la sécurisation des serveurs pour mettre à la disposition du public ces grands moments de démocratie ? Des échanges pareils méritent d’être connus de tous, et pourquoi pas lus dans les écoles. Les enfants seront édifiés. Bah ! les NTIC au service de l’information du public et de la démocratie à Bourges arriveront peut-être en même temps que le TGV, vers 2040 ...


#22165
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - jmp - 13 janvier 2009 à 11:31

Ce n’est pas la population qu’il faut "éduquer" à une démarche participative dans les conseils de quartier. Ce sont véritablement les élus qui devraient prendre des cours de respect et d’écoute des citoyens !

En tout cas, on peut dire qu’il y a un sacré boulot qui s’annonce pour que les conseils de quartier à Bourges servent à quelques chose. Parce qu’avec des élus aussi méprisant, c’est loin d’être gagné !


#22157
Point 64 : leçon de mépris des citoyens - Cyrano - 13 janvier 2009 à 09:06

Le résultat de la délibération est consultable sur le site de la municipalité :
http://www.ville-bourges.fr/mairie/conseil-municipal.php

C’est laconique :

62. Direction de l’Enseignement et des Loisirs Educatifs. Désannexion des écoles Jean-Jacques Rousseau :
Le Conseil Municipal, après en avoir délibéré, a décidé :
1. d’émettre un avis favorable à la désannexion des écoles Jean-Jacques Rousseau ;
47 voix "pour et 2 voix "contre" (Mme CORDAT et M. JULIEN)
2. de refuser leur transformation en école communale en raison des capacités d’accueil existantes.
37 voix "pour et 12 voix "contre" (Groupe de l’Oppositon et M. JULIEN)

Le point "64" (ordre du jour prévu pour le conseil municipal) est devenu le point "62" (compte-rendu) par suite du retrait de l’ordre du jour de la séance de deux points (31. Mise ne place du PASS foncier, 36. Route d’Issoudun. Ancienne propriété MBDA. Permis de démolir). Il aurait peut-être été plus cohérent de maintenir numérotation des points en signalant leur retrait, plutôt que s’amuser à tout décaler. Mais faut pas trop fatiguer les services de comm’ de la ville, déjà qu’ils semblent peiner pour arriver à placer des guillemets dans le compte-rendu des voix "pour et "contre"... (je feins de ne pas remarquer que le groupe de l’oppositon...)


#22152