Brèves de Conseil...
Le Berry Républicain du samedi 24 janvier consacre deux pleines pages au Conseil Municipal, deux pages subdivisées clairement en nombreuses rubriques concernant les divers dossiers traités. Il faut s’y reporter si on veut savoir ce qui s’est traité. On ne va pas ré-écrire ici ce qui est décrit dans ces deux pages (c’est amusant de comparer avec le pauvre compte-rendu de la Nouvelle République).
L’animation de la ville sous-traitée...
C’est le point 3 : " SEM Territoria. Autorisation de prise de participation dans une société commerciale."
SEM Territoria veut procéder à « la constitution d’une société commerciale destinée à la gestion, l’animation et la promotion d’équipements touristiques, sportifs ou culturels ». Ainsi, la ville de Bourges va participer au capital de cette société pour un montant de 40.000 €.
Il n’y a que Colette Cordat et Jean-Luc Julien qui voteront expressément contre, arguant du fait que la gestion de ces sociétés d’économie mixte n’est jamais très claire – et pourquoi confier à une société la gestion de l’animation de notre ville ?
En route vers un cinquième arobas
Y’a la modification des statuts d’un agent de la ville (point 4), qui se voit ainsi titré "animateur internet de la ville". Irène Félix demande si c’est vraiment un animateur internet pour la ville ? ou pour le blog de monsieur Serge Lepeltier ? Celui-ci, lucide, avouera : « Ho vous savez, mon blog n’est pas très animé... » et ce sera donc bel et bien un animateur internet pour la ville...
Dommage que l’opposition ne profite pas du moment pour réclamer plus de la municipalité pour la mise en ligne des compte-rendus du conseil municipal. J’ai vu qu’une conseillère municipale avait récupéré les débats in-extenso des conseils de... mars et juin 2008. Alors, peut être que fin 2009, y’aura les autres ?
– Vous pouvez le dire ? – Oui ! – Il peut le dire !
La ville va exercer son doit de priorité pour acquérir terrain et immeubles, un lieu anciennement dénommé "Le Bon Pasteur". Irène Félix interroge : « Il me semble que pour exercer un "droit de priorité", une ville doit obligatoirement être porteuse d’un projet d’intérêt général, d’un projet qui ne soit pas une opération immobilière. Qu’en est-il du projet présenté par Bourges pour exercer ce doit de priorité ? »
Madame Fenoll va éclairer magnifiquement notre lanterne : le projet, c’est que « c’est un secteur intéressant pour la ville » [on s’en serait douté... puisque la ville achète...], le projet, « c’est qu’on va aménager le site... » [on est rassuré : la ville ne débourse pas 1.900.000 € pour laisser en friche !]... donc, on va aménager... comment ? il y aura des logements « pour que ça serve les berruyers en général... ». Madame Fenoll sentant peut-être que l’argumentaire est léger, précise : « des logements, du logement social ». ouf... Mouaih, mouaih... Serge Lepeltier rajoute, comme si il se parlait à lui-même : « Le logement social c’est important pour l’argumentation. » On a compris, on résume l’argumentation du droit de priorité : le projet, c’est que la ville a un projet qui sera bon pour les berruyers... ah ? ça suffit pas ?... attendez.. cherchons... ah ! oui ! et y’aura du logement social, enfin, un peu, beaucoup, on sait pas. Là, comme ça, ça va ?
Le maire (droite) s’inquiète pour la liste d’opposition (gauche)
Colette Cordat vote contre le comité de défense de la ligne Vierzon-Bourges-Saincaize, y compris lorsque Irène Félix proposera Yannick Bedin comme délégué du Conseil Municipal à ce comité. De toute façon, la Colette est contre ce qu’elle estime être un Comité soi-disant de "défense". Monsieur le Maire joue la perfidie : « Vous êtes bien sur la même liste ? Je m’inquiète pour la solidarité de votre liste. »... Cette ironie un peu niaise sera présente tout au long de ce Conseil Municipal. Et il aura Colette Cordat en ligne de mire. Sur un vote, plus tard : « C’est bon ? Y compris pour madame Cordat ? » Je ne comprends pas que l’opposition ne rabatte pas ce caquet déplacé en ironisant sur les conseillers-municipaux-PLV muets de la majorité (ce qu’avait fait Yannick Bedin, lors du précédent Conseil).
De la culture et du vin bio ?
On s’achemine vers la fin du Conseil Municipal. Philippe Gitton présente les points Culture. On peut remarquer que Thierry Poisle en profite pour se cultiver en feuilletant un petit livre, pendant que monsieur Gitton présente les divers points. On passe le dernier point : le 6e concours des vins de Bourges. Ça interpelle Jean-Luc Julien qui va demander si y’a aussi concours de vins bios... Terminé, On peut remballer son p’tit calepin, le conseil est fini. Non, non.... ah ? non...
Diversion en questions diverses
L’incroyable se produisit, l’inouï, l’impensable : une conseillère municipale de la majorité prend la parole pour questions diverses... Monsieur le maire fait remarquer que hum, normalement, les questions diverses doivent être posées 48 heures avant le conseil, mais bon, il est bon prince...
Madame Viviane Siméon rappelle que « monsieur Bedin, lors du dernier conseil, avait dit que les membres de la majorité ne s’expriment pas beaucoup, ils sont absents. » Alors elle tient à prendre la parole, bref, à faire mentir Yannick. Et elle nous dit.. elle ose donc se lancer, elle nous dit... qu’elle se réjouit que le conseil municipal se soit bien passé et que l’opposition de gauche devrait venir dans les commissions Culture... Là, en écrivant ce compte-rendu j’en suis encore tout ému d’une telle audace. Une audace dont se passeraient bien quelques membres de la majorité du conseil : les mauvaises langues prétendent que certains conseillers de la majorité murmureraient que celle-là [Madame Siméon] ils la refileraient volontiers à la gauche. Y’aurait de quoi s’inquiéter pour la solidarité de la liste de monsieur Lepeltier...
Sans âme... (ni conscience ?)
J’ironise (trop facilement) sur cette intervention. Car elle résumait l’impression laissée par ce Conseil Municipal mensuel : pas de déclarations liminaires brossant l’avenir de Bourges jusque en 2100, ce qui a permis de laisser de la place à l’expression de l’opposition sur les divers points. Un conseil municipal "soft, apaisé" comme le notait le Berry républicain (pas si soft, finalement...). Et heureusement que madame Siméon s’est donnée la permission d’intervenir : elle a permis de conclure sur un peu d’âme – elle a fait ce que le maire n’a fait à aucun moment.
C’est Irène qui a le dernier mot
C’est Irène Félix qui aura le dernier mot de ce conseil. Elle demande de prendre acte de l’intervention de madame Siméon, que ça fasse jurisprudence pour les futures prises de paroles à l’impromptu, en questions diverses. Bien vu, bien joué !