Conseil Municipal du 17 avril 2009
A deux ou trois reprises, j’ai du étouffer un discret bâillement... Faut dire que y’a eu de l’exposé parfois bien long. Les deux gros dossiers (logement à Bourges et la Halle au blé) sont traités par la presse locale. Pour la Halle au blé, lire le Berry Républicain de lundi prochain. Petit compte-rendu, vite fait, et hop, j’me casse en vacances pour une semaine. N’ayant pas trouvé de Gîte à Fublaine, vers sainte-Thorette, j’irai ailleurs.
Clochemerle
Ça commence en farce, avec encore la Communauté d´Agglomération. Encore un vote ?! Lors du Conseil Municipal précédent, Joël Crotté avait été proposé par l’opposition de Gauche-Unie pour remplacer Jean-Luc Julien (A-Gauche-Bourges) qui avait démissionné. Et la Gauche Unie avait réussi enfin un grand fait d’armes en élisant Monsieur Crotté alors que Charlotte Blot (remplaçante de Jean-Luc Julien) ne récupérait que sa propre voix. Mais v’la-t-y pas que maintenant on s’aperçoit que Joël Crotté était déjà délégué de la ville, en tant que suppléant, dans la Communauté d´Agglomération. Il faut donc élire un nouveau suppléant. Pantalonnade. Ce n’est même plus Clochermerle, ça pourrait être à Fublaine.
Charlotte Blot ne sera pas candidate à ce poste de 3e suppléant. Elle a bien eu raison, ma foi, de ne pas prendre le tabouret de cuisine que la Gauche-Unie pouvait, magnanimement, lui octroyer, après l’avoir virée manu militari. Pour les personnes qui ne sont pas au courant : relisez le compte-rendu du Conseil Municipal précédent : c’est la seule fois, en un an, où la Gauche-Unie réussit un coup : évincer, péripétie mesquine, un membre de la liste A-Gauche-Bourges. J’vous l’dis : cette Gauche est unie, comme les doigts de la main (enfin, presque, puisque le pouce est opposable...).
Apprentie qui apprend vite
Hélas, pour ne pas être en reste, Charlotte Blot (A-Gauche-Bourges) va y aller elle aussi de la langue de bois. Yannick Bedin et Irène Félix avaient pris la parole pour un projet X (je ne sais plus lequel...), pour demander une gestion par la ville, et non une énième délégation à une officine privée. Le Maire s’apprêtait à passer au vote. Ah ? Charlotte lève la main ? Le Maire lui passe la parole.
C’était juste pour dire : « Nous [A-Gauche-Bourges] avons toujours demandé la re-municipalisation des services. » et donc, les gens de A-Gauche-Bourges se réjouissent « que la Gauche Unie se rallie à ce principe. » En toute honnêteté, on peut trouver dans divers conseils municipaux une flopée d’interventions de la Gauche Unie pour une gestion municipale de divers projets (et bien avant qu’on ne connaisse même l’existence d’une liste A-Gauche-Bourges). Elle apprend vite la Charlotte, un peu trop vite même. Ce n’était pas la peine de vouloir faire de la politique « autrement » et se rallier au principe des petites phrases sournoises et jouer la mouche du coche.
Logement "social" 1388 1910 2200 1000 1600 calcul mental, calcul menteur ?
On va avoir droit à un long, long exposé de Véronique Fenoll (Maire-adjoint chargé de l’urbanisme) sur le point 8 : "Construction de logements. Bilan triennal". Et avec des images : graphiques et plans projetés sur écran - bref, le grand jeu multimédia. Notre presse quotidienne régionale en parle largement. Au bout du compte, bien malin qui dira où on est des logements sociaux construits, et où en est de la population de Bourges.
Pour Madame Fenoll, il y a eu 1388 logements déconstruits, 1910 logements reconstruits (ok, pas uniquement du logement social). Mais évidemment, lorsque on sait que les 1388 déconstruits (abattus, si vous préférez un terme plus vrai) étaient uniquement des logements sociaux, il en manque. Le maire, sentant que ça commence à accrocher dans le fond de la poêle, prendra d’autres chiffres : Il y a eu 2200 logements détruits (dont 1000 logements qui étaient vides) et 1600 logements construits, pas forcément du logement social (environ 1000 logements sociaux).
Irène Félix critiquera divers points de l’exposé, mais surtout elle tiendra à remettre en cause ce qu’elle nomme « le point le plus spectaculaire » : la municipalité a construit des maisons, empilé des habitations « sans penser la façon dont les hommes et les femmes allaient y vivre », on s’est contenté d’élever des murs. Faut bien avouer qu’à voir certaines zones de la ville en construction, on ne peut pas dire que la ville a pensé un quartier à vivre.
Occupe-toi de toi !
Yannick Bedin fait remarquer que malgré les grandes affirmations sur la construction de logement sociaux à Bourges, on peut constater une érosion des ménages présents dans la ville. Serge Lepeltier, tac-au-tac, répond : « C’est un phénomène national, regardez les chiffres de Saint-Germain-du-Puy. » Yannick Bedin, du coup, fait aussi dans le tac-au-tac : « Je suis prof » - houla, il veut en venir où ? Lorsqu’un élève a fait un mauvais devoir, Yannick ne trouve pas que cet élève puisse s’excuser en arguant qu’un autre a aussi fait un mauvais travail : « Et j’ai envie de lui dire : Occupe-toi de toi ! » - Rires parmi le conseil municipal, le tutoiement indirect réjouit et réveille le conseil. Le maire a répondu quoi ? je ne sais plus. Si le prof s’en souvient...
Bourges, ville d’art...
C’est un rond-point, route de la Charité, pour l’accès à Carrefour-Market. La dépense est partagée en trois, chacun son tiers : Saint-Germain-du-Puy, Bourges et Carrefour-Market. La dépense prévue est déjà de 685.000 €.Mais « il s’est avéré que la présence de réseaux et la nature du sous-sol ne permettent pas la mise en place d’arbres. » Alors, à la place on va faire un aménagement constitué « d’un revêtement en gazon synthétique et de poteaux métalliques décoratifs. » Donc, faut une rallonge de 48.700 €. Les termes "poteaux métalliques décoratifs" laissent rêveurs, ça sent la grande oeuvre.
Colette Cordat (Lutte Ouvrière) demandera si on n’aurait pas pu trouver une déco moins chère. Le maire daignera répondre : « C’est une question d’urbanisme. Je sais que vous n’y êtes pas très sensible. » Ça, c’est bien répondu, m’enfin, c’est vrai, quoi ! Oser se permettre d’être dubitatif sur une déco à 50.000 € avec quelques poteaux métalliques et d’un gazon artificiel.
De l’école Jean-Jacques Rousseau à l’école Barbès, Aéroport et Auron
Puisque la ville ferme l’école Jean-Jacques Rousseau, faut bien reloger les élèves et définir les écoles où ils iront en fonction de leur lieu d’habitation. Hasta la vista... C’était le point 16 . "Sectorisation. Modifications". La sectorisation a des subtilités étranges. Ainsi, les élèves habitant les numéros impairs de la rue Jean-Jacques Rousseau iront à l’école d’Auron, les élèves habitant les numéros pairs iront à l’école Barbès (avenue de Saint-Amand). P’tits enfants, si vous avez copain-copine dans votre rue J.J. Rousseau, en face de chez vous, eh bien, vous n’irez pas à la même école. De même, une moitié de la rue Diderot va a l’école Barbès, l’autre moitié à l’école Aéroport.
Cyrano au chômage...
Monsieur Philippe Bensac l’a dit : Il va y avoir le détail des délibérations du conseil municipal consultable en ligne. Et dès le mois de mai (2009, j’espère ? je n’ai pas noté l’année). Attention : les "délibérations" ne sont pas les débats ! Une délibération, c’est l’exposé d’un point (comme on trouve dans le sommaire disponible en assistant au conseil) et qui a voté pour et contre. Les débats, ça va venir, mais plus tard. Car Monsieur Bensac a dit qu’il fallait que ce soit "sécurisé", donc, faut faire des tests, ne pas se précipiter. On croirait que y’a qu’à Bourges que on puisse trouver des informations en ligne.
Ce n’était pas le sujet, d’ailleurs. Le vrai sujet, c’était la "dématérialisation" de divers documents (titres de recette, des mandats de dépense, factures des Collectivités et établissements publics locaux). Etrangement, Charlotte Blot, très attentive au solaire, au compost, vote contre cette décision. Serge Lepeltier remarquera : « Vous votez contre. Vous voulez qu’on consomme plus de papier... »
Le compost de la ville
Le point 26 traitait de la "mise en place d´un épandage du compost urbain issu du traitement des déchets ménagers". Le compost produit à partir des ordures ménagères de la ville de Bourges ne répond plus à la nouvelle norme en vigueur depuis 2007. Il faut procéder à des aménagements. Irène Félix trouve que « c’est désolant » de voir que notre compost n’est pas aux normes, alors que la norme date de presque 2 ans. Ça va énerver le maire. Serge Lepeltier : « Vous avez un ton donneuse de leçons. Comme si c’était facile !... » Hum, ma foi, c’est vrai qu’il ne faut peut être pas vouloir trouver la petite bête, même si on n’a rien de flagrant à redire.
Invitations non désirées...
Puisque Monsieur Gitton parlait, Charlotte Blot tiens à en profiter pour lui poser une question : pourquoi reçoit-elle des invitations à divers spectacles ? elle tient à payer sa place. On lui répondra que ce n’est pas un cadeau, que ça fait partie de ses fonctions d’élue : se rendre compte des spectacles proposés par la ville.
Subventions pour le rouge et le noir
La ville octroie des subventions à une quinzaine d’associations patriotiques, pour 10.000 €. Elle octroie aussi une subvention aux futurs patriotes : 1.500 € aux Scouts et Guides de France. Il n’y aura que Colette Cordat et Charlotte Blot pour voter contre.
Serge Lepeltier est toujours à l’affût pour être perfide. Pour les subventions aux associations patriotiques, Charlotte Blot a voté contre. Colette Cordat dit qu’elle s’abstient, euh, non, erreur, elle se reprend, en fait elle vote contre. Monsieur le Maire : « Vous êtes influencée par Madame Blot. Je le fais remarquer à Madame Félix. »
Subventions pour jumelages
Colette Cordat vote contre une subvention pour le collège Sainte-Marie (action avec villes jumelles). « Je vote pour les subventions, sauf pour celle au collège Sainte-Marie. Et ce ne sont pas les récentes déclarations du pape qui me feront changer d’avis. » Et alors ? alors, Serge Lepeltier : « Sur certains points, Madame Cordat, je vous rejoindrais... » Qui eut pensé qu’on trouverait Serge-Colette, front uni contre le pape-anti-capote ?
Ça sera notre conclusion.