Conseil municipal de Bourges du 29 janvier 2010 (1ère partie)

Conseil municipal du 29 janvier 2010 : prolégomènes

lundi 1er février 2010 à 11:44, par Cyrano

90 minutes, le temps d’un film, et le premier conseil municipal de l’année était terminé, sans haine ni violence : un maire souriant et amène, une opposition souriante et plutôt consensuelle, un conseil un tantinet dissipé par moment, 28 points à l’ordre du jour, aucun grand dossier de polémique...

L’étiquette du bien-boire à la cour de Bourges

18 heures moins 2 minutes : ça ne se presse pas de s’installer, y’a des sièges de conseillers municipaux encore vides, et à chacune de leur place, une petite bouteille d’eau. Je remarque que les chevaliers et gentes dames de la table ronde (place des divers maires-adjoints) disposent de verres à pied pour boire (en verre semble-t-il), alors que les figurants (autres conseillers municipaux de la majorité) et les rustres et manants (l’opposition municipale) disposent uniquement de gobelets plastoques posés sur la bouteille. Reprenez votre Berry Républicain de samedi dernier : sur les 2 photos, on voit qu’à Bourges c’est un peu comme Versailles : y’a une étiquette, on boit selon son rang.

Haïti, la misère et tout le tremblement

« Mes chers collègues la séance est ouverte.  », c’est le maire qui le dit. Avant d’entamer le conseil, le maire propose un moment de recueillement pour les victimes du tremblement de terre d’Haïti, cette « catastrophe humaine » comme il dit. Et tout le monde de se lever et de se composer une tête à la Roger Gicquel (ce moment est immortalisé par deux photos dans le Berry Républicain).

..... ............ ... ............ ...... ........... .... < ça, les "..." c’est pour faire sentir le moment... .... .... [puis on se rassoit, dominus vobiscum]. J’avoue, je me suis tâté pour savoir si je me levais, tant ça me semblait hypocrite et vain.

Colette Cordat tient immédiatement à remettre les points sur les i : «  La misère d’Haïti n’a rien de naturel. C’est la conséquence de plusieurs siècles de pillage par la France d’abord et par les Etats-Unis ensuite. » Certes y’a le tremblement de terre, mais c’est irritant d’ouïr le bla-bla sur la misère. Le Berry républicain relatant la catastrophe (en légende d’une photo) parlait de ce pauvre pays "déjà frappé par la misère", comme si la misère était une catastrophe naturelle, une des sept plaies d’Egypte.

Haïti (bis) : le silence est d’or, donc 30 secondes ça vaut comme des pièces jaunes

Le conseil municipal debout en silence pendant trente secondes, ça leur fait une belle jambe aux victimes écrabouillées sous les décombres. Et justement, et pour les survivants estropiés, que fait-on pour que ça leur refasse une belle jambe ?

Jean-Pierre Saulnier a une idée pour que « la proposition de solidarité ait un sens visible, concret », que les conseillers municipaux versent « une petite partie de leur indemnités pour le peuple haïtien », par exemple 5%. Le maire répond que c’est une « question individuelle. » Irène Félix dit alors que « il aurait pu être proposé une subvention de la ville de Bourges à une ONG. » Le maire réitère : « encore une fois, je dis qu’une telle décision ne peut être prise qu’à titre individuel. » Il ne veut pas décider pour les berruyers. On remarque que c’est donc individuel, mais que y’a que le maire qui répond pour les individus de sa majorité.

Et le conseil municipal ? j’y viens, j’y viens... mais bah, vu les points abordés, on va picorer...


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