Revue de web du 15 au 21 Mars

Déni de réalité

lundi 22 mars 2010 à 09:30, par B. Javerliat, bombix, Mister K

Suite au premier tour des élections régionales, on ne va va se cacher la vérité, l’UMP s’est pris une énorme claque dans la gueule. Mais visiblement, « même pas mal » pour les potes à Sarko qui en région Centre ont trouvé sur leur chemin la bande à Bonneau. Comment peut-on nier la réalité à ce point ? A la lecture de cette revue de web, on s’aperçoit finalement que, quels que soient les domaines, la réalité est malmenée. Mais d’abord, qu’est-ce que la réalité ?

Bourges et le Cher

Une imprimerie victime de la finance. C’est Bakchich qui raconte comment l’imprimerie Bussière à Saint-Amand Montrond, présente dans le Cher depuis 1832, connait les pires difficultés avec un plan de restructuration en cours qui devrait supprimer 120 à 150 emplois. Mais bon, selon le premier adjoint au maire de Saint-Amand, « ce ne sera pas si dommageable pour la ville et les familles ». On vous le dit : tout va bien !

Régionales 2010

Bonneau, cet illustre inconnu, en position de force. Ben oui, on ne peut plus se cacher la vérité, François Bonneau était finalement un très dangereux adversaire pour Hervé Novelli. Avec un adversaire au nom pareil, Novelli aurait dû se méfier.

Les éléments de langage de l’UMP à l’issue du premier tour des régionales étaient pour le moins exaspérants à force d’être répétés. Par chance, pour le second tour, les internautes avaient déjà préparé de nouveaux éléments de langage. Au moment où vous lirez ces lignes, vous pourrez comparer les prévisions, et la réalité.

Certaines cités sont exclues du système électoral. L’abstention, 1er enseignement et 1ère source d’inquiétude des élections régionales 2010, n’a pas provoqué les débats qu’on était en droit d’attendre concernant ce phénomène. Dans certaines banlieues, elle atteint 80 % ! Chiffre énorme, chiffre catastrophe. "Nous faisons face à une rupture citoyenne. La coupure entre les habitants et le monde politique ne cesse de s’accentuer, sans que personne ne réagisse", se désole Bruno Lestienne, responsable d’un comité de quartier à Roubaix. Qui s’en soucie vraiment ?

Pierre de Saintignon s’énerve de l’absence d’intérêt des jeunes pour les élections régionales. La tête de liste (PS) du Nord constate qu’« à deux jours des élections, il n’y a pas un jeune pour l’emploi des jeunes dans le quartier où il y a le plus de chômeurs ». On vous fait grâce « des noms de dieu ! ».

Se mettre les idées au frais, ce sera certainement la meilleure solution pour les militants UMP afin de sortir du déni de réalité.

Société

Monsieur Sarkozy, j’attends votre démission. C’est ainsi qu’une chômeuse visiblement perturbée s’obstine à appeler Gaël Guiselin, conseiller à Pôle-Emploi. En fait, Gaël Guiselin n’existe pas. C’est le pseudo utilisé par un "vrai" conseiller pour décrire de l’intérieur Pôle-Emploi, monstre voulu par Sarkozy, où les chefaillons s’appellent les "radiateurs".
"Confessions d’une taupe à pôle-emploi" - Calmann-Lévy.

Lire le corpus des discours de Nicolas Sarkozy doit certainement rendre fou. Il n’est peut-être pas conseillé de devoir mesurer l’écart de ses discours avec la réalité...

Plan banlieue, des sous pour les cathos. L’argent des régions sert entre autres à financer les lycées. A Sartrouville, le lycée Jean-Paul II (du nom d’un très progressiste pape), un établissement catholique flambant neuf a profité du Plan Banlieue, des aides de la région, et de celle de la municipalité pour voir le jour. « Le lycée, qui accueille aujourd’hui 150 élèves de seconde, a été inauguré en grandes pompes en octobre dernier, par Mgr Aumonier, l’Evêque de Versailles, grand patron de l’enseignement catholique en France, et Olivier Roucher, Directeur diocésain de l’enseignement catholique. En présence notamment de Jean-Paul Huchon, Président du Conseil régional, et d’Alain Boissinot, Recteur de l’Académie de Versailles. Surprenant mélange ! Qui s’affiche aussi dans les financements que perçoit Jean-Paul II. » Le Plan Banlieue, c’est Saint-Darcos. Mais le financement régional, c’est frère Huchon. Père, pardonnez aux élus socialistes, ils ne savent ce qu’ils font !

Traité secret sur l’immatériel ou comment quelques pays riches tentent d’imposer des règles commerciales au monde entier, règles qui pourraient toucher la culture, la santé ou la communication. Tout cela dans le plus grand secret même si, peu à peu, les fuites confirment les craintes : ACTA : chapitre deux

Médias et Multimédia

Le « copier/coller » pourrait vous coûter cher, très cher ! En réalité, c’est surtout à l’éco-système d’internet et à nos libertés que les multiples « copier-coller » risquent de coûter cher. Car, il ne faut pas se voiler la face, l’atteinte aux droits d’auteur sera un excellent prétexte pour tous les législateurs de la terre, afin de filtrer et surveiller internet.

Jeu télévisé ("Zone Xtreme") : Faire obéir les "participants" avec Milgram. On l’avait annoncé en brève dans les colonnes de l’Agitateur : la semaine dernière, France 2 proposait une émission sur la soumission à l’autorité et ses fondements psycho-sociologiques, reprise d’une célèbre expérience américaine des années 60, conduite par S. Milgram. Mais à la différence de Milgram, c’est la télévision qui était ici interrogée dans ses dangereux pouvoirs prescripteurs. L’article propose une rétrospective de la question et les conditions de sa réactualisation dans un contexte télévisuel par le réalisateur C. Nick.
Bien qu’intéressante, cette émission pose elle-même plusieurs problèmes :
 Peut-on mettre en spectacle une expérience scientifique qui questionne elle-même les pouvoirs du spectacle ? Quid de la déontologie, quand les sujets qui ont participé à l’expérience sont sortis de leur anonymat et interrogés en direct sur un plateau de télévision ?
 On entendait dans les commentaires qui accompagnaient le film une sorte de préchi-précha de morale libertaire un peu saugrenue. Peut-on mettre sur le même plan le fait d’apprendre à un enfant à se brosser les dents ou à ne pas traverser les clous quand le feu est au rouge, et la banalité du mal qui s’exprime dans la soumission aveugle à des ordres absurdes et inhumains ?
Le fait est que notre monde conjugue la soumission des individus et l’effacement des règles, même les plus nécessaires et les plus rationnelles. Il est interdit d’interdire d’un côté, et on fait faire un peu n’importe quoi aux gens, en les mettant dans les bonnes conditions, d’un autre. Cette conjonction est très problématique. Mais peut-être n’est-elle pas fortuite si c’est bien la liberté qui est menacée dans le monde moderne, laquelle n’a jamais été confondue par ceux qui l’ont défendue avec l’absence de règles ou de lois.


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commentaires
Déni de réalité - B. Javerliat - 26 mars 2010 à 17:16

Peut-on mettre en spectacle une expérience scientifique qui questionne elle-même les pouvoirs du spectacle ?

Plutôt que d’argumenter et d’en débattre, deux personnalités de gôche ont préféré demander aux tribunaux de se prononcer. Après la gauche caviar, la gauche prétoire ?

Voir en ligne : Deux anciens ministres attaquent les auteurs du « Jeu de la mort »