Conseil municipal du 28 mai 2010 : 1. Gribouille

mardi 1er juin 2010 à 07:00, par Cyrano

Le site internet de la ville de Bourges indiquait un début de Conseil Municipal à 18h30 - ouf ! le Berry Républicain indiquait 18h00. Ça commençait bel et bien à 18h00 (comme d’hab’). Décidemment, la ville peine avec sa comm’ sur internet. On s’est donc rendu à l’heure dite à ce conseil. On remarquait à l’entrée de l’ancienne Mairie donnant accès au conseil, la présence de 3 policiers municipaux. Diantre ! une menace terroriste ?

Avaricum : gribouille ! Nicolas-Leblanc : embrouille ?

Le site de l’école d’Avaricum va être vendu à Bourges Habitat. C’est présenté ainsi : « Les évolutions attendues dans le secteur de ces écoles en matière d’habitat ne sont pas de nature à modifier de manière très significative le nombre des élèves. »

Irène Félix, rappelle les menaces de fermeture sur d’autres écoles de la ville et conclut sur une interrogation simple : « Jusqu’où comptez-vous aller en matière de fermetures d’écoles ? Quel est le projet de la ville en matière d’écoles ? » Yannick Bedin participera à la charge : « Comment imaginez-vous la ville demain ? Je suis dubitatif sur votre vision d’ensemble : on entérine le fait que l’hyper-centre se vide de ses habitants. » Il qualifiera tout ça «  d’urbanisme de gribouille  » comme il l’avait écrit sur son blog (à propos de la fermeture de l’école Sembat A) : « C’est un urbanisme de gribouille [...] qui plus est sans concertation. » (du coup, Irène Félix reprend la formule sur son blog, pour le comique rond-point de l’aéroport).

Monsieur le Maire tient à affirmer qu’il a une vision d’ensemble : « Nous avons un Schéma Directeur. » Ce schéma repose sur le projet de se retrouver avec 80.000 habitants à Bourges. « On en déduit les logements sociaux, les services municipaux. Dans le secteur Avaricum, il y aura plus de logements sociaux qu’il y en avait avant les 188 logements détruits avec les tours d’Avaricum. »

Bruits de voix provenant de l’escalier, les têtes se tournent, il est 18h20 : v’la une douzaine de gamines et gamins accompagnés par un militant du mouvement social local, puis suivent une dizaine de parents d’élèves de l’école Nicolas-Leblanc. Tout ça s’empile dans l’entrée de la salle du conseil municipal. C’était ça le motif de la présence de la police municipale ?... Hin-hin, ceci expliquant cela. Et alors ? bin, rien.

La discussion ne s’interrompt pas, comme si de rien n’était. Véronique Fenoll parle encore du quartier de l’ex école d’Avaricum, les logements prévus. Catherine Pellerin (maire-adjoint, chargée des affaires scolaires) va continuer sur le sujet des fermetures d’écoles, avec cette spontanéité et cette bonne foi qui donnent envie de la croire. Elle rappellera qu’à Bourges on est passé de 10.000 élèves (quelle époque ? je ne sais plus) à 5.000 élèves maintenant.

Et les enfants et parents de l’école Nicolas-Leblanc ? Bin, rien. Ils sont toujours, là, sagement. Yannick Bedin demande qu’on donne la parole aux parents de Nicolas-Leblanc, puisque ceux-ci sont là. Le maire, bien sûr, n’est pas d’accord : « Je n’accepte aucune prise de parole au Conseil Municipal – Sinon ça va recommencer tous les mois. » Et alors ? Bin, rien. Il est 18h40 : on voit les enfants et les parents tourner les talons et repartir. On peut entendre un parent d’élève marmonner : « On s’en va, puisque on gêne. » Et c’est tout.

Christophe Roussat (A-Gauche-Bourges) dit qu’on vient d’avoir un bel exemple de démocratie directe tel que l’entend la municipalité. Le maire se défend : « Je n’ai jamais eu une demande de rendez-vous de la part des personnes concernées [par la fermeture de l’école Nicolas-Leblanc]. C’est la moindre des choses à demander si ils veulent qu’on intervienne. »

Je ne sais d’où me vient ce sentiment étrange : je n’arrive pas à me sentir complètement solidaire de cette façon de faire. Non, non, je ne cause pas de l’attitude du maire, je cause de la présence des parents et enfants de Nicolas-Leblanc à ce conseil municipal. A quoi bon organiser leur venue si c’est pour qu’ils repartent démoralisés, piteusement, 20 minutes après ? N’est-ce pas faire un peu n’importe quoi et utiliser leur inquiétude justifiée uniquement pour donner l’impression que ça mousse ?

Le rond-point gribouille

Ça fait un bout de temps que Jean-Pierre Saulnier revenait à la charge (presque à chaque conseil municipal) sur ce rond-point imbécile du carrefour du Lautier avec sa demi-lune et sa flopée de petits giratoires qui rendait périlleux le croisement de deux bus ou le passage d’un poids-lourd - ou tout simplement envournait l’automobiliste. Le maire répondait que la municipalité n’était pas satisfaite non plus, qu’on regardait ça de près.

Les travaux étaient arrêtés : on devait se contenter de ne pas niquer ses pneus sur les plaques qui sortaient de la route comme des casemates de la première guerre abandonnées. Il aura fallu de nombreux mois d’hésitation pour que la municipalité se décide à ce qui était obligé. Ça se résume dans une phrase onctueuse « Des travaux d’adaptation s’avèrent nécessaire pour assurer une meilleure circulation des poids lourds (rayons de giration mieux calibrés et trajectoires plus lisibles). » En bref, faut refaire en partie, donc payer plus.

On se retrouve avec plusieurs avenants concernant les diverses tranches de travaux :
D’abord, faut reprendre les études de conception. On passe donc de 61.112 € HT à 77.690 € HT. Calculette : 19.800 € TTC d’honoraires en plus pour la maitrise d’œuvre.
Ensuite, faut refaire : on passe ainsi d’un marché initial de 1 405 000 € à un nouveau de 1 730 000 €. Calculette : 325.000 € de plus !
Ce n’est pas tout : y’a des histoires de canalisations à refaire car en fait, c’est plus complexe que prévu. On passe de 247.170 € à 305.200 €. Et pour un autre marché, on passe de 185.500 € à 217.690 €. Calculette : 58.000 € + 32.100 € = 90.100 € de plus !
Je vous laisse faire le total de cette histoire ? J’ai pitié de vous : 430.000 € en arrondissant - à débourser en plus pour un projet imbécile.

Irène Félix commence son intervention : « Voici une délibération qui, mine de rien, nous coute 800.000 euros... » 800.000 euros ? Hein ? ah oui, attendez ! j’ai oublié de vous causer de la fontaine. Car il va aussi y avoir une fontaine devant le cimetière du Lautier. Et ça coute combien un tuyau avec de l’eau qui sort ? 395.000 €. D’où l’introduction d’Irène qui poursuit : « ... Qui paye le surcout de cette conception défectueuse ? Qui paye les 410.000 euros en plus, en raison d’une confiance excessive dans le cabinet qui a élaboré le projet ? »

410.000 ? Et moi je compte 430.000 ? Oh, bah, juste une bricole : c’est que je compte aussi les honoraires supplémentaires dus pour la nouvelle conception (avenant entre la ville de Bourges et la société Saunier : 19.800 € TTC). Evidemment, Irène les oublie : ils sont juste mentionnés vers la fin du texte de la délibération. Au fait, question : est-ce que ces honoraires supplémentaires vont encore à la même société qui est responsable de la conception fautive qui coute la bagatelle de 430.000 € à la ville ?

Le maire avouera sur le ton de la confidence, main devant la bouche, que « La majorité était autant unanime [que l’opposition] pour modifier ce projet. » Il ajoute qu’actuellement la ville effectue une analyse juridique pour voir si ce serait possible de se retourner contre les concepteurs et obtenir un dédommagement. Sa conclusion : « Il y a eu une erreur de faite, on l’admet volontiers. »

Dont acte ? Eh bin non ! Pascal Blanc, le maire-adjoint chargé des travaux, tient à rajouter son avis : « On stigmatise beaucoup sur ce carrefour... » [sic ?!] et quelques phrases plus tard : « ... Ne stigmatisons pas sur ce quartier. » [re-sic ?!] et enfin la conclusion : « Je reste convaincu que lorsque les travaux seront terminés on n’entendra plus parler de ce quartier. » On s’en serait douté : lorsque les rues du Lautier ne seront plus défoncées et qu’on aura un rond-point acceptable, on aura moins de raisons de causer de ce quartier. Mais ne stigmatisons pas sur Pascal Blanc - il a déjà tellement à faire avec les verbes transitifs.

To be continued (lorsque j’aurai le temps).


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commentaires
Conseil municipal du 28 mai 2010 : 1. Gribouille - Lisou - 21 juillet 2010 à 13:07

Que c’est moche de se moquer...
Si ça peut aider les lecteurs (peut-être pas assez cultivés, en tout cas, on peut le prendre comme ça...) :

"stigmatiser, verbe transitif
Blâmer publiquement, dénoncer, condamner avec force [Littéraire]. Synonyme blâmer Anglais to stigmatize"

Et voilàààà !

En attendant, pour ma part le carrefour du Lautier et son quartier devraient se réjouir de ce chantier. Et oui, c’est quand même un endroit relativement dangereux et empreinté par une foule assez importante : MBD.A, supermarché, immeubles, habitations... Sans parler du fait que c’est une ligne droite et que des rond-points trop larges ne font pas assez ralentir les automobilistes qui arrivent bien souvent comme des dingos (il n’y a qu’à observer le rond point du "fast-food" juste avant...).

Dans n’importe quel cas, lorsqu’un chantier se déroule quelque part, les gens râlent, s’énervent, critiquent... Peut être que certains croient que les travaux n’ont pour seul but d’em..der le monde ? Peut-etre que, finalement, si on laissait la ville se dégrader au fil du temps, ça serait mieux ? Peut être devrions nous retrouver ce bon vieux SuperMan pour qu’en un temps record et sans dépenser de pognon, il nous arrange tout ça ???

Au lieu de dénigrer, ne vaut-il pas mieux avancer de bons arguments et devenir force de proposition ?

Grande question...


Conseil municipal du 28 mai 2010 : 1. Gribouille - stigmatouille - Cyrano - 22 juillet 2010 à  11:36

Lisou : «  Et voilàààà ! » Oui ? Et voilà quoi ?... C’est vrai ça, au fait, et voilàààà quoi ? C’est la conclusion de quel CQFD ? Démontrer la validité de stigmatiser sur...? Bah, ce n’est pas vraiment moche ni très méchant d’ironiser sur Pascal Blanc s’emmêlant dans la syntaxe (comme ça peut arriver à tout un chacun).

Lisou : « Au lieu de dénigrer... » Dites moi : dénigrer quoi ? dénigrer la conception de ces ronds-points ? Comme le fait la municipalité en étudiant les possibilités d’obtenir un dédommagement des concepteurs de ces ronds-points inutilisables ? Avez-vous bien lu ce qui s’est dit au conseil municipal de mai 2010 sur ce sujet ? Relisez...

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Conseil municipal du 28 mai 2010 : Nicolas Leblanc pas découragé ! - Pale Rider - 4 juin 2010 à 09:37

Cher ami,
Merci d’avoir parlé des parents d’élèves de Nicolas Leblanc. Il est vrai que nous aurions dû demander audience, mais je tiens de M. Milliard que cela nous aurait été refusé : aucune intervention extérieure tolérée depuis plusieurs années.
Cependant, nous avons officiellement demandé audience auprès du Maire en personne.
Nous allons continuer notre action auprès de la Ville et de l’Inspection Académique, car ce non-remplacement d’une institutrice partant à la retraite est d’autant plus inadmissible que nos effectifs sont prévus en augmentation. Sans compter que la politique gouvernementale en la matière est contestée même par des citoyens partisans de la "majorité".
Les 3 flics qu’on nous a dépêchés sont le signe que nous ne sommes pas invisibles : c’était une forme de compliment. ça nous encourage à persévérer.