Les voeux de Wladimir d’Ormesson
Sur son blog, Wladimir d’Ormesson nous présente ses meilleurs voeux pour... 2012 ! Voilà qui ne manque pas d’humour...
Il veut bien sûr signifier que la campagne pour 2012 est déjà lancée, alors que nous ne sommes encore qu’en 2010.
Dans cet article, Wladimir d’Ormesson parle de son intérêt pour les primaires socialistes. Non pas pour ricaner ou clabauder comme le font habituellement les autres élus de droite, mais pour expliquer que « bien conduites, elles peuvent devenir un vecteur considérable de modernisation de notre démocratie. Mais leur échec sonnerait le glas des primaires à la française. C’est dire la responsabilité historique du parti socialiste. ». On sent qu’il souhaiterait que son parti, l’UMP, fasse de même.
Il reconnait, comme beaucoup, que l’entreprise est risquée : « Pour le PS, d’abord, car si Eva Joly pour Europe écologie, François Bayrou ou Jean-Luc Mélanchon compteront en 2012, aucune de ces trois figures n’est aujourd’hui en mesure de conduire la gauche à l’Elysée. C’est au parti socialiste de trouver la personne qui saura le réconcilier avec une majorité de Français. Et là, beaucoup reste encore à faire, personne n’ayant su tirer profit de l’anti-sarkosysme ambiant ; personne sauf bien entendu Dominique Strauss-Khan. Mais ce dernier, qui voit aujourd’hui s’enchaîner les enquêtes d’opinion les plus favorables, sera bien en peine de fédérer non les Français, mais la gauche qui aura à son tour le plus grand mal à faire bon accueil au directeur du FMI qui a imposé une cure d’austérité en Grèce, en Roumanie, en Irlande. »
Cure d’austérité. Si c’est un élu de droite qui le dit, les électeurs socialistes vont peut-être finir par comprendre que DSK est de droite !
Il continue en expliquant que « la multiplication des candidatures, qui peuvent aujourd’hui paraître un peu brouillonnes est en fait une très bonne nouvelle. D’où l’absurdité de vouloir faire des pactes entre candidats potentiels, et surtout de le faire savoir, car c’est ainsi la meilleur manière de voler aux électeurs le pouvoir qu’on a bien voulu leur donner. Imaginer une élection présidentielle où Jospin et Chirac, Royal et Sarkozy se seraient mis d’accord pour savoir qui serait candidat. Voilà un boulevard pour Le Pen et Besancenot. »
Un boulevard pour Le Pen. Les magouilles de l’appareil socialistes ouvrent un boulevard à Le Pen, selon un élu UMP. Merci pour l’explication de texte, Wladimir ! On peut lui rétorquer que le choix du candidat Sarkozy au sein de l’UMP n’a pas été très démocratique. Il nous répondra que Mitterrand a lui aussi fait un hold-up sur le PS pour arriver à ses fins, en son temps. Et qu’il n’y a pas d’autre solution tant qu’on restera sous la Cinquième République, avec l’élection de son Président-Roi.
Il n’empêche que ça change de voir un élu de droite qui sache prendre un peu de hauteur et exprimer autre chose que la novlangue de son parti. Et avec un style clair et sans faire de fautes d’orthographe (n’est-ce pas M. Narboux ?), ce qui ne gâche rien !