Maxime Camuzat et les maximes de Sarkozy

samedi 12 février 2011 à 07:41, par Cyrano

Maxime Camuzat est maire de Saint Germain du Puy. Il est aussi vice-président de l’Association des Maires de France et des Maires du Cher. Donc, notre bonhomme était présent à Saint-Amand lors de l’intervention du Président Sarkozy devant les Maires du Cher le 1er février 2011.

Maxime Camuzat et les maximes de Sarkozy

J’ai pas vu Sarko hier soir jeudi, sur TF1 (faisant questions et réponses ?). Mais Maxime Camuzat a fait parvenir à la presse locale et à quelques médias nationaux (dont l’Agitateur ! si ! si !...) ses impressions sur le discours de Sarko aux élus, à Saint-Amand, le 1er février dernier. Ça suffit déjà pour amuser : monsieur Camuzat cite les pensées sentencieuses de notre hyper-président.

« Je viens de voir et d’entendre, le Président de la République, parler aux Maires du Cher. En entendant son discours sur la "nécessité de réformer" J’ai d’abord été surpris de réentendre mot pour mot les phrases et les formulations qu’il avait employées au Congrès des Maires de France, en novembre dernier. »

« Dans son discours, monsieur Sarkozy enfonce des portes ouvertes : "Le monde bouge de plus en plus vite..." ; "La mondialisation est un fait..." ; "L’immobilisme, c’est la mort..." ; [Maxime Camuzat a bien noté aussi que notre président ne s’oublie pas lui-même :] "C’est donc notre rôle d’avoir la capacité de nous adapter à cette réalité, et ce rôle est plus particulièrement le mien"  »

Bref, le chouchou de Carlita nous dit que les cheveux ça pousse, que la pluie ça mouille. Monsieur Camuzat a relevé des formules plus vicieuses et lourdes de menaces sur notre futur proche :

« Des affirmations tellement assenées par les médias qu’elles ne se discutent plus : "On est bien obligé de réduire nos déficits publics, sinon comme la Grèce, l’Irlande..." ou celle relative au "Mille feuille territorial" que "notre pays est le seul..." etc.
D’autres qui font appel au bon sens commun :
"Comment voulez-vous que l’on puisse continuer à payer autant de fonctionnaires" ; "Il en est des services publics comme du travail : il vaut mieux la qualité que la quantité." ; "il faut des fonctionnaires plus formés, plus polyvalents, moins nombreux..."
Et cette autre, qui ne peut qu’interpeller tous ceux qui depuis des années, luttent et agissent pour un aménagement équilibré du territoire de notre pays : "Avant moi, cette politique n’avait pas d’autre ambition que d’accompagner vos territoires vers le déclin" »

Nicolas Sarkozy a ainsi inversé la formule De Gaulle : "après moi, le chaos" en un "Avant moi, le chaos". Allez, encore quelques unes ? On poursuit les notes de Camuzat :

« Et toujours des portes ouvertes : "La meilleure façon de faire que le chômage ne soit pas douloureux, c’est de permettre à un chômeur de trouver un emploi."
Sur le maillage territorial des services publics : "Peut-on laisser dans chaque village de France un bureau de Poste où il n’y avait qu’un client par jour ?". Il y avait donc avant plus de 36000 bureaux de poste en zone rurale…(36000, c’est le nombre de communes en France, chiffre arrondi.
Ou encore, sur la question des normes : "Il y en a 400000, c’est beaucoup trop, c’est compliqué et ça coûte trop cher. Comment voulez-vous que…" ; "Est-il normal que l’on doive les appliquer, vu leur coût, de la même façon partout, dans une grande ville comme dans une petite commune ?" »

Bien sûr, Sarko s’adresse aux maires, c’est la moindre des choses :

« Cette phrase enfin qui évidemment faire rire et applaudir dans la salle les Maires présents : "Vous connaissez ça, vous les Maires : vos adjoints, eux, répondent oui à toutes les demandes des habitants, et c’est à vous, ensuite, de leur dire « non » lorsqu’ils viennent vous présenter leurs besoins, comme je le fais quand les Ministres viennent me faire part de leurs demandes de budget". Cette évidence permet donc de justifier tout le reste : "Je n’ai pas le choix, donc…"
Monsieur Sarkozy fait de la politique de café du commerce en énonçant des vérités toutes faites, vite accompagnées de solutions, elles aussi toutes faites (et tout aussi vite refaites quand elles soulèvent des oppositions), en essayant de faire oublier qu’il est le premier responsable de la situation qu’il dénonce. »

Et une remarque qui rappelle bizarrement certaines passes d’armes au Conseil Municipal de Bourges :

« Évidemment, les Maires UMP présents qui ont applaudi le gel des dotations de l’État "parce qu’il n’a pas le choix", seront les mêmes qui viendront solliciter le Conseil Général du Cher pour des subventions supplémentaires et qui s’étonneront s’ils ne les ont pas… »

Pour conclure ces extraits, j’ai trouvé un parallèle amusant fait par Maxime Camuzat– enfin... "amusant" ?... façon de parler :

« Ce que le président appelle des réformes, rappelle étrangement celles faites en 1815, quand la Royauté réformait ce qui avait été instauré depuis la Révolution Française. Mais on avait alors appelé cela, et à juste titre, la "Restauration" »

L’intervention du Président Sarkozy devant les Maires du Cher le 1er février 2011 : l’opinion de Maxime Camuzat


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