Zelium
Comme tous les mardis, j’allais faire mon loto sportif chez mon tabac-presse. Heure d’affluence. C’est petit chez mon buraliste, et me voilà en bout de queue, contrainte et contrariée d’avoir le nez dans la section presse nationale bon teint. Je jette un oeil distrait et lassé sur les unes, couvertures affligeantes. Chez mon buraliste revues et journaux sont disposés avec soin. Tout à coup, coincés entre 2 hebdos papier-glacé dont je préfère taire le nom, j’aperçois 3 petits exemplaires d’un journal mensuel satirique appelé Zélium. Je me méfie toujours des journaux satiriques : parfois, ils ne sont pas du tout satiriques et ne font pas rire. Impossible de le feuilleter pour voir de quoi il retourne, arrive mon tour. En cochant les cases de mon loto, je demande donc à mon marchand de journaux s’il connaît ce journal et ce qu’il en pense. Il me répond qu’il est vulgaire parce que « quand même, y’a critique et critique des choses de la société avec lesquelles on n’est pas d’accord ». Bon, très bien, dans ce cas, je le prends. Et je ne regrette pas de lui avoir fait confiance. Un très bon journal vendéen-belge qui se lance dans l’aventure sans un sou, qui depuis février nous invite au décollage loin des matraques idéologiques de ses "confrères". Drôlement sérieux et sérieusement drôle, on y retrouve illustrateurs, chroniqueurs, rédacteurs de Siné Hebdo, Hara-Kiri, l’Echo des Savanes, Bakchich et j’en oublie certainement. Plutôt qu’à découvrir, à ouvrir (enfin, faut voir, ça dépend de là où on se place).
Mon buraliste est bien ingrat : Zelium a choisi de ne pas faire d’abonnement afin que ces professionnels aient leur part. Je m’en retourne donc de ce pas à la boutique pour le remercier vivement de me l’avoir fait connaître et lui conseiller de le ranger au-dessus des titres qui prennent toute la couverture. En plus, c’est décidé, j’arrête le loto-sportif et je soutiens Zelium.