Conseil municipal 20 mai 2011 : une citation qui ne fait pas tâche
Ils et elles sont venus, ils et elles sont presque tous là. Messieurs Lepeltier, notre Maire, et Alain Tanton, arborant cravate ; Pascal Blanc et Roland Narboux ont eux aussi gardé l’appendice. Les autres messieurs ont déboutonné la chemise. On s’en fout ? oui, je comprends, mais y’a si peu à dire pour ce conseil...
Anne-Marie Guillonneau n’assiste plus au conseil
Le Maire entame ce conseil par un hommage à la conseillère municipale récemment décédée. Il souligne la sincérité et l’authenticité de cette conseillère. Irène Félix poursuit en lisant le billet qu’elle avait fait paraitre sur son blog, lire ici.
"Il faut tout un village pour élever un enfant"
C’est un point qui semblait anodin qui fait discussion. La ville de Bourges, en application de la loi, veut créer un "Conseil pour les droits et devoirs des familles". C’est à dire ? Lorsque des parents auront des difficultés, le conseil sera là pour « leur rappeler leurs devoirs et obligations liées à l’éducation de leurs enfants. » Ça se passe comment ? Lorsque ce Conseil aura connaissance que la situation d’une famille « peut compromettre l’éducation des enfants » et surtout que cette situation « a des conséquences pour la tranquillité et la sécurité publique » alors le Conseil propose au maire de saisir le Conseil Général pour des mesures d’accompagnement.
L’opposition refuse de siéger dans ce Conseil. Irène Félix (PS) y voit une certaine manière de faire régner l’ordre. Yannick Bedin (PCF) préfèrerait qu’on se demande pourquoi les familles ont des difficultés. Colette Cordat (LO) ironise sur la création de ce conseil pendant que les enseignants et parents sont en lutte contre la fermeture des classes.
L’inattendu se produit : Vladimir d’Ormesson met le son et demande la parole. Il commence : « Je n’ai pas l’habitude de m’exprimer ici, mais là, c’est intéressant. » [Hilarité générale du conseil municipal. Ainsi, depuis, des mois et des mois, si Vlady ne s’exprimait pas, c’est que les sujets étaient à chier.]. Il cite Hillary Clinton : « Il faut tout un village pour élever un enfant ». [Cette citation provenant d’un bouquin de madame Clinton (écrit en fait par Barbara Feinman) dont le titre utilisait ce proverbe d’origine africaine]. Armé de cette citation, il va argumenter pour que la ville s’occupe des familles. Et tout ça, sans que ça fasse bouger le brushing de Vlady.
Il faut toute une ville pour éduquer ?
Les autres points défilent. Des bouts de subventions, des parcelles passant dans le domaine public, des bouts de parcelles passant dans le domaine privé, des giratoires, des giratoires. Torpeur...
Arrive un point comme on les aime : La ville de Bourges veut adhérer au "Réseau français des villes éducatrices". C’est du sérieux : car ce sont des villes qui développent « une approche transversale des questions éducatives ». On transversale en fermant les écoles, comme à Bourges ?!... Mais non, pov’ con, on transversate « à travers la citoyenneté, la démocratie participative, les projets culturels, la planification urbaine, la politique environnementale »
Et ça va se passer comment, le transversement ? Comme d’hab’, d’ailleurs c’est même écrit naïvement : les objectifs de l’association sont : « échanger des informations ; organiser des rencontres régulières ; [...] » Bref, aux frais de la princesse, petits fours et hôtel. On comprend que « Il apparaît indispensable que la ville de Bourges adhère au Réseau Français des Villes Educatives. » C’est la madame Catherine Pellerin qui va représenter la ville. Colette Cordat avait carbonisé toute chance en disant que le texte présentant l’affaire était « grandiloquent » et que ce projet c’était « un peu du vent. »
Qui veut rouler avec le Maire ?
On va disposer d’abris-vélos sécurisés. Pas n’importe où, mais « à des endroits liés à l’intermodalité des transports ». Mon correcteur ortho ne reconnaît même pas intermodalité - fo ke j’en change. Donc, je disais, des abris-vélos : à la gare SNCF et place Séraucourt. La cathédrale classée à l’UNESCO mais la place Séraucourt désormais classée intermodale. D’habitude, lorsqu’il s’agit de vélo, d’arbres, bref, des trucs écolo, le Maire sollicite monsieur Joël Crotté - sinon y dit rin. Eh bien là, Joël Crotté avait déjà le nez dans l’guidon, et il demanda : « Mais quand aura-t-on des pistes cyclables dignes de ce nom ? » Et Jean-Pierre Saulnier (PS) lui, il demande si il faudra attendre qu’il y ait un accident pour interdire à la circulation aux vélos dans certaines ruelles et rues en sens interdit ?
Le maire protesta, y’a bel et bien des pistes cyclables sûres. Il réitère à Joël Crotté sa proposition de faire ensemble un tour en ville en vélo pour le démontrer. Pour le moment, ça reste une proposition.
Les grands dossiers
Quels grands dossiers ? C’est fini, c’est tout. Des subventions aux associations patriotiques ? pfff.... oui, y’en a eu. Non, je ne vois rien d’autre. Ah si, tiens, y’a de la fibre : "Connexions internet : accès Fibre optique et xDSL des bâtiments communaux (Hôtel de ville, écoles, musées, ...) vers internet." Le budget prévu va de 160.000 € HT au minimum à 620.000 € HT au maximum. Ah quand même ? Ah bin, eh ! ils achètent pas les prises téléphone à Brico-Dépôt...
Merci de votre attention. Rendez-vous en juin, ça sera vraisemblablement un ordre du jour plus chargé.