L’été sera chaud
L’été 2011 s’annonce comme particulièrement chaud à Bourges. Alors que le mois de mai a connu des températures dignes d’un mois de juillet, alors que les météorologues prévoient – mais peut-on leur faire confiance - un été particulièrement chaud et sec, la ville de Bourges a décidé de… fermer la piscine des Gibjoncs tout l’été ! Ça n’est pas une blague, c’est notre « ambassadeur du dodo » qui le dit :
Tout ça pour un toit qui se serait corrodé. C’est vrai que la corrosion et un phénomène soudain et imprévisible. Vous vous réveillez un matin et hop ! sans crier gare, le toit s’est corrodé dans la nuit, il faut le changer. Et tout de suite, ça peut pas attendre l’hiver. 1/3 des capacités d’accueil en piscine supprimé lors d’un été qui s’annonce exceptionnellement ensoleillé, ça va être chaud aux Gibs et à la Chancel !
Les habitants qui veulent se rafraîchir pourront toujours se rabattre sur les deux autres piscines. Mais il faudra être patient. La ville est un énorme chantier avec des pelleteuses partout. Et pour traverser Bourges du nord au sud, il faut être zen, surtout aux heures de pointe de circulation. Un chantier fout particulièrement le bordel, c’est celui de l’enfouissement des tuyaux de la chaufferie municipale. Vous savez cette chaufferie écolo qui fonctionne au bois, bois fourni par une noria de camions. Et bien cette chaufferie, situé au nord de la ville, va chauffer des bâtiments situés… au sud (quartier aéroport) ! Je ne suis ni plombier chauffagiste, ni spécialiste en chaufferie bio municipale, mais enfouir des kilomètres de tuyau pour chauffer des bâtiments à l’autre bout de la ville ne paraît ni très écolo ni très rationnel. Espérons qu’il n’y aura pas de fuites ! Dommage collatéral : là ou passent les tuyaux, les arbres trépassent (voir l’avenue De Lattre De Tassigny et le boulevard de l’avenir par exemple). C’est une autre spécialité de notre ambassadeur à l’écologie, le tronçonnage des arbres.
Sinon, la vente des bijoux de famille continue. Après la vente à perte du quartier Avaricum, après la vente à vil prix de l’école Marcel Sembat [1], les écoles Fernault et de La Thaumassière sont en passe d’être vendues. Si le bâtiment de l’école Fernault ne présente pas d’intérêt architectural particulier, c’est quand même un morceau du patrimoine berruyer qui va encore être cédé au privé. Sa situation en plein centre ville devrait aiguiser l’appétit des bétonneurs. Le cas de l’école de La Thaumassière est plus grave. On sait depuis longtemps que S. Lepeltier n’aime pas les écoles, mais là, il s’attaque à un symbole. Plus vieille école de Bourges (1882), transformée en musée de l’école par la gauche en 1980, c’est tout un pan de la mémoire collective qui va être abattu. Cette école est l’archétype de l’école républicaine voulue par Jules Ferry. Accessoirement, c’est là que j’ai fait ma maternelle. Vouloir la détruire, c’est vouloir effacer une partie de l’histoire. C’est éminemment politique et conforme à l’idéologie libérale qui sévit actuellement. L’opposition semble s’en émouvoir (voir les billets d’Irène Félix et de Yannick Bedin), et une association de défense de l’école de La Thaumassière est en cours de constitution.
Il faudra rester vigilant durant cet été chaud pour que S. Lepeltier, très actif dans l’immobilier, ne profite pas de la torpeur estivale pour vendre rapidement ce bâtiment construit en 1845. Sinon Gaspard va encore se retourner dans sa tombe...