Monsieur le maire, ne vendez pas La Thaumassiere !
Monsieur le Maire, il y a deux ans j’apprenais avec stupeur la fermeture de l’école élémentaire Jean Jacques Rousseau dans laquelle j’ai eu la chance d’être élève de 1992 à 1998, vivier d’excellents maîtres formateurs et de techniques d’enseignements à la pointe qui m’ont permis de vouloir devenir moi-même enseignante. Cette décision de fermeture de cette école, dans laquelle je m’étais senti tant à mon aise et épanouie et qui m’avait donné envie d’enseigner à mon tour, me fut particulièrement
incompréhensible.
Aujourd’hui j’apprends que le musée de l’école où j’ai tant aimé « porter la blouse grise et écrire avec des plumes comme dans le temps » va, lui aussi, fermer. Je ne peux plus me taire. Monsieur le Maire pensez-vous vraiment que l’éducation nationale mérite cela ? Des fermetures d’écoles appliquant des méthodes modernes d’enseignement mais également des fermetures de musée nous rappelant ce qu’était l’enseignement d’autrefois ? Monsieur le Maire, comment aimeriez-vous attirer des futurs professeurs et des étudiants dans une ville où les écoles ferment et où la mémoire de ces écoles ferme également ? Croyez-vous vraiment que Bourges doit devenir une ville morte et du 3è âge (et je le dis avec beaucoup de tendresse pour nos anciens) ? Savez-vous combien d’anciens élèves de ma promotion demeurent encore à Bourges aujourd’hui pour leurs études ou leur métier ? Seulement deux sur trente. Oui Monsieur le Maire, j’aime ma ville natale mais non ce n’est pas en fermant les écoles et les musées que vous garderez vos jeunes dans cette ville. Je suis moi-même partie faire mes études dans une ville plus dynamique où des écoles ouvrent et où il existe des musées pour les élèves, et pourtant j’aurai aimé pouvoir enseigner moi-même dans cette ville qui m’a vu grandir et que j’aime. Mais, Monsieur le Maire, en fermant les écoles où nous avons étudié et en fermant la mémoire de ces écoles c’est un pan complet de ce qui fait la richesse d’une ville que vous verrez partir ces prochaines années, ce sont tous ces jeunes que vous aimeriez tant garder qui verront, comme moi et les vingt-huit autres élèves de ma promotion que Bourges ne veut pas les garder. Ce n’est pas en agissant ainsi que nous resterons dans une ville que pourtant nous aimons, ce n’est pas en fermant des écoles où nous avons grandi et où nous aurions aimé que nos propres enfants grandissent que vous nous garderez, ce n’est pas en fermant des musées spécialement conçus pour des élèves que Bourges sera ville de culture.
Alors, Monsieur le Maire, si vous fermez des écoles et des musées de l’école j’ose espérer au moins que l’argent économisé de ce côté permettra à nos anciens qui, eux, resteront, de se sentir mieux dans cette belle ville qui mériterait tellement mieux que de voir sa population vieillir et se morfondre.
Monsieur le Maire je vous en conjure, ne laissez pas Bourges mourir !
Caroline Bourguignon, ancienne élève de la ville de Bourges et
néanmoins amoureuse de sa ville.