Sex and the city... à Bourges

lundi 5 septembre 2011 à 15:39, par Cyrano

C’était une brocante dans un p’tit village du Berry. C’était un méchant carton avec quelques revues coquines (entre 1975 et 1977), durant les années Giscard : "Le Nouvel Elle et Lui". L’une de ces revues présentait un intérêt particulier...

Sex and the city... à Bourges

Sur la couverture, en haut, à droite, à nos yeux ébahis on peut lire : "le guide du sexe en France : Bourges". Bourges ?!.. Vite, vite, les mains fébriles cherchent et trouvent une double-page où tout est dit.

Il était une fois, y’a 35 ans – Raymond Boisdé était maire de Bourges. Il totalisait plus de 75 ans à son compteur. Ce qui fait écrire « Il affiche une attitude sévère quand aux problèmes de la sexualité. Il faut dire qu’étant donné son âge [...] ».

L’article commence déprimant : « Bourges est par excellence un lieu où l’on se tait  ». On est gratifié de presque 100.000 habitants. On y trouve une étonnante remarque sur les habitants de Bourges, affirmant « les énormes besoins sexuels de ses habitants - mais par tradition venue du Moyen Age  ». Les sous-titres de l’article résument l’opinion du journaliste sur la ville :
La peur du qu’en dira-t-on
Le problème de s’introduire  [1]
A l’école de César
Des rues vides et un seul sex-shop  [2]
En Boîte de nuit

On nous dit que dans Bourges « On est bien loin des aventures romancées de George Sand ou Alain Fournier, auteurs respectifs de "Le meunier d’Angibault" ou du "Grand Meaulnes" ». Le meunier d’Angibault !... Que ceux qui n’ont jamais lu ça lèvent le doigt. Si on n’est plus à l’école de l’émancipée George, on nous parle de l’école de César : « Quand on sait le naturel de César, qui préférait les rapports homosexuels à tout autre » et que donc, César assiégea Avaricum « on pourrait être tenté de penser que ceux-ci [les homosexuels] possèdent en Bourges un terrain d’élection ». Eh bin non, car « il faut vraiment le savoir » pour trouver un lieu de rendez-vous, « qui se trouve être vespasienne, près de l’Église Saint Pierre » – O tempore ! O mores !

Alors ? alors les lieux chauds de l’époque ? « Lorsque la nuit tombe, les rues se vident à une allure record. Et bien malin celui qui, passé 23 heures, pourra trouver un bar ouvert ». Malgré tout, on nous signale avenue Carnot deux établissements « très particuliers » : Le Sam Club et Le Moorea avec des hôtesses « particulièrement charmantes ». Un berruyer fait part de sa nostalgie : « Autrefois, à la Potinière, il y avait des putes comme au Cheval Blanc, qui se trouvait rue des Urbets. Là on s’amusait ». La nostalgie n’est pas toujours romantique... Et à la Clé des Champs, officiait semble-t-il une belle Micky May.

Sinon, on nous parle de bars : Le Bar-Cu, Le Cygne, Le Palais de la Bière, etc. étant bien entendu que tout ceci est uniquement une affaire d’hommes cherchant à lier discussion avec une accorte jeune femme – bien que la revue se nomme "Elle et Lui". L’article conclut sur le seul cinoche X de la ville, le Royal : « Après tout, les berruyers préfèrent peut-être se faire leur propre cinéma sexuel en privé. Ce qui est tout de même dommage pour le touriste ». A transmettre à notre maire : faut développer l’exhib ilot Victor Hugo si on veut des touristes. Messieurs et mesdames du conseil municipal, ça vous changera des Nuits Lumières en costume démodé...

[1subtile allusion ? ça reste encore une difficulté tactique

[2ça, les rues vides, ça s’entend encore aujourd’hui


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