C’est la lutte finale - 2

Deuxieme partie : Les représentants des “marchés”, c’est la droite
lundi 5 décembre 2011 à 00:00, par B. Javerliat

Mais arrêtons de casser du socialiste, inutile de tirer sur un corbillard. Le véritable ennemi, c’est les “marchés”, c’est à dire l’oligarchie financière [1]. Et les représentants des “marchés”, ou leurs nervis, plutôt, c’est la droite. Il est commun de dire que la situation que nous vivons a pour cause la perte d’influence des gouvernements sur l’économie, que les marchés ont pris le pas sur le politique. Erreur ! La crise que nous vivons n’est pas une fatalité divine ou un “excès” du capitalisme, mais un projet sciemment organisé. Les “marchés”, pour fonctionner, ont besoin d’un État à la fois minimal et fort. Minimal, pour qu’un minimum de lois vienne entraver leur route, et fort pour faire respecter leurs règles et faire taire ceux qui en subissent les conséquences. Un État idéal pour les “marchés” se réduit à la Justice, la Police et l’Armée. Tout le reste relève pour eux de la gestion privée, jusqu’à l’École, la Santé, le Social, etc. Enfin tout ce qui représente des sommes colossales qui échappent encore aux “marchés”.

Un État idéal pour les “marchés” se réduit à la Justice, la Police et l’Armée

La Justice pour faire respecter leurs règles, la Police pour faire taire ceux qui ne sont pas d’accord, et l’Armée quand ça devient trop le bordel. La fusion, en 2009 de la police (ministère de l’intérieur) et de la gendarmerie (ministère de la défense) est révélatrice. Il ne s’agit ni plus ni moins – sous couvert d’économies budgétaires – de donner aux forces de sécurité intérieure les moyens des forces de sécurité extérieure. Et si on se donne les moyens, c’est bien pour en faire quelque chose, non ? [2]. L’idéal des “marchés” est un état autoritaire. Face aux désastres qu’ils génèrent, seule la force – qu’ils s’arrangent pour rendre légitime par la loi “votée” par leurs affidés – peut les contenir. Légalisation de la force de coercition d’autant plus facile à réaliser, que les “marchés” en sont maintenant arrivés à prendre le pouvoir dans les pays européens par des coups d’Etat.

Plus personne ne réagit à un putsch aux portes du pays

Ce qui s’est passé en Italie et en Grèce est proprement incroyable. C’est ici, dans la vieille Europe, que les “marchés” ont expérimenté avec succès le “coup d’État financier”. Il y a maintenant en Europe, deux pays qui sont dirigés par des gens que le peuple n’a pas élu. C’est bien l’une des caractéristiques des États autoritaires, non ? Non seulement ils n’ont pas été élus, mais ils ont tous pouvoirs et n’ont aucun compte à rendre aux Parlements. La dictature est de retour en Europe, et personne ne s’en émeut ! Les ravages du capitalisme dans les esprits sont tels que plus personne ne réagit à un putsch aux portes du pays ! Plus grave, comme en Espagne, les gens en arrivent à préférer donner les clés du pays à ceux qui vont les piller en votant pour eux, plutôt que de se les faire voler [3]. Il doit être moins angoissant de se jeter soi-même dans le précipice que d’y être poussé, sans doute…

Un futur inacceptable mais pourtant hautement probable

En France, le pillage promet d’être gigantesque. Les privatisations [4] - spoliation du bien public au profit du privé - ont déjà rapporté des centaines de milliards aux “marchés”, et appauvri les Français d’autant. Mais c’est de la roupie de sansonnet à côté du pactole qu’ils s’apprêtent à rafler : l’éducation et ses 65 milliards [5], la santé et ses 400 milliards [6], la retraite et ses 300 milliards [7], et tout ça chaque année. Le magot est énorme, et les conséquences terribles. Écoles privées pour riches, écoles publiques sans moyens pour les autres. Cliniques privées pour les riches, dispensaires pour les autres. Plus de retraites pour personne. Mais quand on est riche, ça n’est pas un problème, on a de quoi voir venir… C’est un futur inacceptable mais, sans réaction de notre part, pourtant hautement probable !

Les “marchés” s’apprêtent à lancer l’assaut final

Les fondations de l’organisation sociale française, où chacun participe selon ses moyens mais reçoit selon ses besoins, sont déjà bien sapées par des décennies de politiques de droites ou social-démocrates. C’est le seul système qui garantisse la cohésion sociale et qui limite les inégalités dans des proportions acceptables. Les “marchés” s’apprêtent à lancer l’assaut final. Pour connaitre ce qui nous attend, il suffit de regarder ce qui se passe ne Grèce [8]. La reconduction de Sarkozy - perspective la plus terrible mais aussi la plus probable - ou l’élection de Hollande en seraient le feu vert. Allons-nous renoncer sans combattre ? Allons nous perdre la lutte finale ?

 

Premiere partie

[1Regarder C’est Standard & Poors qui dirige le monde - BBC, 26 sept 2011 - 3’30" - Sous-titré

[2Comment ça, c’est exagéré ? N’a-t-on pas instauré ici, en France, pas plus tard que lors des émeutes de 2005, un couvre-feu ? A la suite, Sarkozy n’a-t-il pas créé le “Conseil de défense et de sécurité nationale”, sorte de Pentagone à la française, dirigé par lui seul, et où le Parlement n’a aucun moyen de lui demander des comptes ? Lire cet article pour en savoir plus.


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commentaires
C’est la lutte finale - 2 - Julien Debord - 19 décembre 2011 à 17:31

Mais quelle niaiserie...

On se croirait dans un sentai de la plus pure tradition japonaise, avec le marché en gros monstre de carton et Mélanchon en bioman.

Hollande et les socialistes sont une calamité pour laquelle je ne voterai que si il y a un risque non négligeable de voir pire au pouvoir. Certes. Mais franchement, l’argumentaire réactionnaire que vous nous proposez là est une véritable fumisterie !
Combattre une idéologie par une autre idéologie ? Moi, j’appel ça du foutage de gueule.

Il n’y a pas de solution miracle, pas plus qu’il n’y a d’homme providentiel ou de vérité absolue.
Extrême gauche et ultralibéralisme, même combat : dogmatisme, dogmatisme, dogmatisme.
A quand un peu de rationalisme et un peu moins de militantisme ?

Mais enfin, rassurez-vous ! Sur le plan du ridicule, la lutte finale entre les tenants de l’ultralibéralisme et ceux de l’extrême gauche est loin d’être totalement perdue.


C’est la lutte finale - 2 - Mister K - 5 décembre 2011 à 22:05

Mais arrêtons de casser du socialiste, inutile de tirer sur un corbillard.

Après le premier article de lutte, il n’est pas trop tard ;-)
Oui, ce n’est pas que je veux particulièrement défendre les socialistes, mais on fait comme si les socialistes étaient un et indivisibles. C’est plutôt tout le contraire. Et c’est pour cela qu’il est un peu vain de tirer sur un socialiste type en le modélisant comme un socialiste moyen...enfin, un mauvais socialiste qui en fait serait de droite et pas de gauche. Si ce type de profil existe au PS, il est vraisemblablement minoritaire. Il serait temps de se rendre compte, à gauche, que la plupart des socialistes défendent des valeurs de gauche et que sans eux, c’est la droite qui gagnera. Le mépris que "la gauche de la gauche" a envers les socialistes est contre-productif. Tant que "la gauche de la gauche" ne s’en rendra pas compte, "la gauche de la gauche" sera la meilleure, sera seule dans son coin...et regardera la droite gouverner.

Autre détail, mais qui a son importance. Au premier tour, on aura tout loisirs à gauche de choisir son candidat préféré. Et c’est important de la faire afin que l’arrogance socialiste soit mis un minimum face à la réalité. Mais bon, comme le candidat préféré de chacun ne passera certainement pas le second tour...ben restera deux alternatives : rester à la maison ou aller voter pour le candidat socialiste...si ce dernier passe le second tour. En gros, dans un cas, aider Sarko à faire 5 ans supplémentaires (mais on pourra toujours se dire pendant les 5 années qui suivent que de toute façon le candidat socialo aurait été à chier, ça rassure.). Ou faire un petit effort pour voter pour le candidat socialiste en espérant que ce sera moins pire que Sarko. Oui, c’est triste, mais si on a pas mieux comme espoir...

Alors bon, on va me répondre un truc très juste : mais pourquoi un mec comme Mélenchon (au hasard...), ne passerait pas le second tour. Oui, c’est vrai, pourquoi ? Alors, en admettant que ce soit le cas et que toute la gauche le soutienne au second tour, il aurait peut-être une petite chance d’être élu. D’accord. Mais après, il fait comment Mélenchon pour avoir une majorité ? Il fait sans les socialistes ? Il s’appuient sur un ras de marée communiste aux legislatives ? Oui, on est de plus en plus dans la politique fiction. Mais bon, ce sont juste des éléments pour aider à réfléchir...

Sinon, dernier détail : si il y a bien une connerie dans l’Internationale, c’est le terme de "lutte finale". La lutte ne se termine jamais car il n’y a pas de système éternel. A gauche, ce serait plustôt l’hallu collective continue...


C’est la lutte finale - 2 - B. Javerliat - 5 décembre 2011 à  22:31

Ou faire un petit effort pour voter pour le candidat socialiste en espérant que ce sera moins pire que Sarko

Je ne choisirai pas entre la peste UMP et le choléra socialiste.

Oui, c’est triste, mais si on a pas mieux comme espoir...

Non, c’est le désespoir total. Y’a des fois où je me demande si vous essayez au moins de regardez qui sont vraiment ces gens, et ce qu’ils font...

Répondre à ce message #34266 | Répond au message #34265
C’est la lutte finale - 2 - Mister K - 5 décembre 2011 à  23:19

Je ne choisirai pas entre la peste UMP et le choléra socialiste.

Dans ce cas, ne pas faire de choix, c’est faire un choix par défaut.
Moi j’dis ça, j’dis rien.

Répondre à ce message #34268 | Répond au message #34266
C’est la lutte finale - 2 - B. Javerliat - 6 décembre 2011 à  06:13

Dans ce cas, ne pas faire de choix, c’est faire un choix par défaut.
Moi j’dis ça, j’dis rien.

Exact, ça veut rien dire.

Répondre à ce message #34269 | Répond au message #34268
C’est la lutte finale - 2 - DD - 6 décembre 2011 à  11:31

Le mépris que "la gauche de la gauche" a envers les socialistes est contre-productif.

Possible. Mais est-ce que le contraire n’est pas vrai aussi ? Est-ce que considérer que toute distinction est suffisamment négligeable pour faire l’objet d’un compromis du moment qu’on se colle une étiquette "de gauche" c’est pas mépriser ceux qui se foutent des étiquettes pour faire une différence entre d’une part ceux qui veulent une économie de marché dopée à l’avantage comparatif et au monétarisme, des agences de notations, des transactions financières sans taxes et d’autre part ceux qui persistent à croire qu’autre chose est possible, qu’autre chose DOIT être possible sans quoi le monde coure à sa perte.

De manière générale est ce que les discours du vote utile sont pas du mépris en refusant de comprendre que si des gens refusent de voter PS c’est quil n’offre rien qui les intéresse

Répondre à ce message #34275 | Répond au message #34265
C’est la lutte finale - 2 - F.Renard - 16 décembre 2011 à  18:48

« Il serait temps de se rendre compte, à gauche, que la plupart des socialistes défendent des valeurs de gauche et que sans eux, c’est la droite qui gagnera ».
Ha !! La gauche et ses définitions, j’adore .
Si je suis la logique de Mister K, il nous propose le suicide collectif, ou l’assassinat de masse, là aussi ,j’adore. J’adore cet optimisme, cette fougue ! cet engagement ! Et là je vous rejoins c’est très socialiste. Aucun désir, aucune utopie, aucun rêve juste subir une réalité sans aucun espoir de la changer, sans aucune envie de la changer.
Sans vous paraphraser Mister K, mais il serait temps de se rendre compte que le PS suit le courant imposé par ses petits muscles (ou petites convictions) pas de nage à contre courant .

« Il serait temps de se rendre compte, à gauche, que la plupart des socialistes défendent des valeurs de gauche et que sans eux, c’est la droite qui gagnera ».
Que sont donc ces « valeurs de gauche » dont vous parlez ?
Sont ce les valeurs dont a fait preuve M.Papandréou face aux marchés financiers. ? Renonçant à un engagement démocratique – un référundum.
Sont ce les valeurs dont à fait preuve M.Zapatero en enfonçant un peu plus le peuple espagnol dans la précarité pour répondre aux injonctions des marchés ?
Etc………………………………………………….

« Ou faire un petit effort pour voter pour le candidat socialiste en espérant que ce sera moins pire que Sarko. Oui, c’est triste, mais si on a pas mieux comme espoir... »
Que d’enthousiasme ! N’hésitez pas, criez YOUPI. Pour convaincre il faut croire c’est bien là le probléme des socialistes.
« Sinon, dernier détail : si il y a bien une connerie dans l’Internationale, c’est le terme de "lutte finale". La lutte ne se termine jamais car il n’y a pas de système éternel. A gauche, ce serait plustôt l’hallu collective continue... »
C’est vrai la lutte ne se termine jamais, mais là encore votre tristesse transpire, y a pas de vie là dedans !
Vous dites « le système n’est pas éternel » mais vous passez votre temps à essayer de le reconduire avec pour seule référence le passé(socialiste) sans jamais vivre et comprendre ce qui vous entoure, tel le chien, vous courrez après votre queue mais bon sang comprenez qu’aujourd’hui le miroir s’est retourné ,il REFLECHIT l’avenir.
Alors pour ce qui est de « l’hallu collective » je la préfère de loin à vos discours mortifères où toutes les causes sont entendues sans espoir de retour où seul le temps, la patience, le renoncement sont vos moteurs de vie.

Répondre à ce message #34395 | Répond au message #34265
C’est la lutte finale - 2 - Mister K - 17 décembre 2011 à  10:35

C’est marrant cette réaction...mais ça me plait bien car cela démontre toute l’impuissance des démarches trop radicales et déconnectées des réalités. Je comprends qu’être mis en face de la réalité est parfois violent. De mon point de vue, on peut très bien être très à gauche, avoir des rêves (j’aime pas trop cette image mais bon...admettons) et garder les pieds sur terre. Le problème de la gauche de la gauche, c’est qu’une partie ne touche jamais le sol, à aucun moment. Quand on voit les guignols de "À Gauche Bourges" qui ont fait élire un conseiller municipal, qui se sont fait représenter pendant deux ans et qui depuis, pratiquent la politique de la chaise vide, et ben désolé, ça ne fait pas rêver. Je ne parle même pas de la crédibilité.

Ensuite, j’insiste là-dessus, les militants socialistes sont souvent plus à gauche que l’image que l’on a des socialistes. J’insiste, jeter le PS avec l’ensemble de ses militants, c’est jeter le bébé avec l’eau du bain. Ne pas en tenir compte est une erreur de la gauche dite radicale.

Ensuite, il faut dire une chose, c’est que certain, malgré une critique sévère des socialistes, n’hésitent pas à dire qu’au final, ils voteront socialiste (au second tour bien sûr...). C’est le cas de Besancenot, Mélenchon, Joly et d’autres. Ce n’est pas que cela les fait rêver, mais c’est juste pragmatique (oui, je n’ai pas trouvé mieux comme mot...).

Alors, oui, on peut, on a le droit, de rêver toute sa vie, de ne pas chercher à se confronter à la réalité et donc, ne pas chercher à modifier réellement les choses autrement que dans des rêves. Mais on peut aussi, pour que les choses bougent un peu concrètement, faire des compromis. Oui, je sais, c’est un gros mot. Mais sans compromis, il faut être majoritaire pour changer les choses. Donc, faites-nous rêver, devenez majoritaire...mais faites vite. Perso, a priori, je n’ai qu’une vie...

PS : c’est peut-être normal que je sois pessimiste, il parait que je suis l’âme noire de l’Agitateur...à défaut d’être l’âne noir du Berry.

Répondre à ce message #34396 | Répond au message #34395
C’est la lutte finale - 2 - bombix - 17 décembre 2011 à  11:24

il parait que je suis l’âme noire de l’Agitateur

En gros, un inassimilable, genre noyau dur. C’est plutôt un compliment. ;-) C’est assez paradoxal parce que tu défends plutôt des thèses modérées et réformistes, comme ton précédent message le montre. A ce propos, je ne pense pas qu’ A gauche Bourges représente sérieusement la gauche extrême ou ultra. Le groupe a aggloméré de manière circonstancielle des gens très différents qui finalement ont bien eu du mal à travailler ensemble ensuite.

Sur la question du choix entre l’option réformiste ou l’option révolutionnaire, le débat ne date pas d’aujourd’hui. Mais aujourd’hui, l’observation du capitalisme à la fois comme dynamique historique et comme fait social total qui vampirise la totalité de l’existence sur la totalité de la planète, pousse à penser que l’idée du retour d’un système stable et équilibré qui organiserait de la redistribution, et réserverait des zones d’activités hors de son champ (l’échange marchand pour produire de l’argent ; le capitalisme c’est ça : le devenir marchandise du monde), cette idée semble, elle, une utopie. Par ailleurs, la question écologique, c’est à dire le pillage, l’épuisement des ressources, voire la probabilité de catastrophes à grande échelle si rien de sérieux n’est entrepris, n’est pas à négliger. Il y a là une urgence en contradiction avec le temps long de la politique, de la prise de conscience et de la décision.

Pour des raisons pragmatiques et très réalistes, une critique radicale du capitalisme me semble nécessaire. Et j’aurais donc plutôt tendance à considérer les gens "raisonnables, modérés et pragmatiques" comme des rêveurs. ;-)
Car il y a rêve et rêve. Le tout est d’en sortir. Le tout est de sortir de l’idéologie, c’est à dire être capable de se faire une représentation adéquate (# inversée) de la réalité , pour proposer des solutions ou l’amorce de solutions.

Répondre à ce message #34398 | Répond au message #34396
C’est la lutte finale - 2 - Mister K - 17 décembre 2011 à  12:15

il parait que je suis l’âme noire de l’Agitateur

En gros, un inassimilable, genre noyau dur. C’est plutôt un compliment. ;-)

La perception dépend peut-être de qui cela vient ;-)

C’est assez paradoxal parce que tu défends plutôt des thèses modérées et réformistes, comme ton précédent message le montre.

C’est un peu plus compliqué que ça. Disons que je ne me sens clairement pas l’âme d’un révolutionnaire (mais bon, entre nous, je ne sens pas forcément une âme révolutionnaire chez la plupart de ceux qui s’auto-proclament révolutionnaires...). Par contre, je serai plutôt favorable à un changement radical de la société. Mais à défaut des conditions adéquates, je suis plutôt pour faire quelque chose plutôt que rien. C’est un compromis pas satisfaisant comme tout compromis.

A ce propos, je ne pense pas qu’ A gauche Bourges représente sérieusement la gauche extrême ou ultra.

Moi non plus, mais ils se sont présentés à l’époque comme plus à gauche que la liste de gauche (ce qui était vrai d’ailleurs...).

Sur la question du choix entre l’option réformiste ou l’option révolutionnaire, le débat ne date pas d’aujourd’hui.

Certes. Mais là où je ne suis pas d’accord, c’est sur le "ou". Ce n’est pas parce que l’on accepte provisoirement des compromis que l’on renonce pour autant à d’autres options.

Pour des raisons pragmatiques et très réalistes, une critique radicale du capitalisme me semble nécessaire.

Je suis d’accord. Mais plutôt que de parler de critique du capitalisme, je parlerai plutôt de critique de notre société actuelle (qui est certes capitaliste, mais bon...). Critiquer la société, c’est sûrement plus vendable en 2011 que critiquer le capitalisme. On joue peut-être sur les mots, mais ce n’est peut-être pas inutile.

Le tout est de sortir de l’idéologie, c’est à dire être capable de se faire une représentation adéquate (# inversée) de la réalité , pour proposer des solutions ou l’amorce de solutions.

Là encore, je suis d’accord. Mais une bonne partie de la gauche se révèle actuellement incapable de faire cela.

Répondre à ce message #34400 | Répond au message #34398
C’est la lutte finale - 2 - B. Javerliat - 17 décembre 2011 à  11:56

Personnellement, c’est votre réaction que je trouve marrante. Ca veut dire quoi, « garder les pieds sur terre » ? A vous lire, on a l’impression que ça veut dire ne pas trop demander, et qu’un petit progrès vaut mieux qu’un gros rien du tout. J’ai une certitude complètement inverse : la seule solution pour avoir un petit peu, c’est de demander beaucoup, et qu’à demander un petit peu, on n’a jamais rien. Ca, fait.

Vous dites « les militants socialistes sont souvent plus à gauche que l’image que l’on a des socialistes ». Possible. Et alors ? C’est les militants qui décident, ou c’est les élus au pouvoir ? Regardez un type comme Gérard Filoche : ça fait plus de 15 ans qu’il essaye d’« ancrer le parti socialiste à gauche », et qu’il n’y arrive pas. Il est pourtant membre de la direction du PS ! Alors le militant de base (pour le peu qui reste), vous pensez bien qu’il n’est là que pour le décor ! De toutes manières, devenir membre d’un parti, c’est devenir au mieux hémiplégique, ou au pire complètement idiot. Ca n’est pas le parti qui compte, c’est son programme. Et quand on écoute le programme de Hollande, faut être idiot pour le trouver socialiste, non ? Pour prévoir, et sans aucunement être devin, ce que fera un socialiste au pouvoir en France en mai prochain, il suffit de voir ce qu’ont fait ces mêmes socialistes quand ils étaient au pouvoir en Grèce, en Espagne ou au Portugal. Penser que Flamby fera différemment, c’est être idiot, désolé. Que les choses soient claires : que ce soit Hollande ou Sarkozy qui gagne en 2012, la politique menée sera identique, la preuve par l’exemple partout en Europe. Ca, fait aussi.

« Mais sans compromis, il faut être majoritaire pour changer les choses, »dites vous. Cette phrase n’a aucun sens. Pour changer les choses, il faut être majoritaire, point. Le compromis n’a rien n’a foutre la-dedans. Vous concluez : « Donc, faites-nous rêver, devenez majoritaire ». A qui vous causez, là ? C’est kiki doit vous faire rêver ? La politique néolibérale que l’on subit vous comme moi, c’est pas un rêve ! C’est une réalité bien tangible, mise en place volontairement par des gens qui ont un cerveau comme vous et moi, mais qui s’en servent, eux ! C’est pas une malédiction divine ! Accepter une seule seconde que ce qui nous arrive serait une fatalité, et c’est la catastrophe assurée ! Pour que ça change, faut pas rêver, faut se bouger le cul. Premièrement, faut chercher à comprendre comment tout cela fonctionne. Et c’est pas dans « C dans l’air » que vous aurez les réponses. Pour une raison simple : de tous temps, la pensée des dominants a été la pensée dominante. Alors, il faut lire, lire et encore lire. Une fois qu’on a bien compris comment tout cela fonctionne, tout devient plus simple, et surtout on arrête de raconter des conneries sur la "gauche radicale" et le "pragmatisme".

Au lieu d’être pragmatique - fainéant en réalité - allez donc lire ce que dit cette gauche radicale, comme vous dites avec mépris. On verra bien si vous votez toujours socialiste à ce moment-la. En tous cas moi, non. Au premier comme au second tour.

Répondre à ce message #34399 | Répond au message #34396
C’est la lutte finale - 2 - Mister K - 17 décembre 2011 à  14:01

Ca veut dire quoi, « garder les pieds sur terre » ? A vous lire, on a l’impression que ça veut dire ne pas trop demander, et qu’un petit progrès vaut mieux qu’un gros rien du tout.

Non, ça ne veut pas dire "ne pas trop en demander", ça veut dire rester en prise avec la réalité. Par exemple, au parlement européen, ce sont LO et la LCR qui, il y a quelques années avaient voté contre la taxe Tobin. Leur logique était simple : accepter la taxe Tobin c’était implicitement accepter le capitalisme financier. Certes, ce n’est pas faux. Mais en même temps, c’était un cadeau au patronat. Ils ont préféré faire un cadeau au patronat plutôt que de faire un compromis et accepter cette taxe. Bon, que je sache, le capitalisme n’a pas bougé d’un pouce depuis. Et les 250 milliards qu’aurait pu rapporter cette taxe en europe, elle sert chaque année à la spéculation. Bon, avoir les pieds sur terre aurait peut-être consister à voter cette taxe. Ce qui ne les amenait pas forcément à renoncer leur combat contre le capitalisme.

Penser que Flamby fera différemment, c’est être idiot, désolé. Que les choses soient claires : que ce soit Hollande ou Sarkozy qui gagne en 2012, la politique menée sera identique, la preuve par l’exemple partout en Europe. Ca, fait aussi.

Mais c’est grâce à cette logique que Sarkozy peut repasser. Choisir le moindre mal, ce n’est pas forcément être idiot bien au contraire...A droite, si ils doivent choisir entre Bayrou ou Hollande, ils choisiront Bayrou, le moindre mal pour eux.

« Mais sans compromis, il faut être majoritaire pour changer les choses, »dites vous. Cette phrase n’a aucun sens. Pour changer les choses, il faut être majoritaire, point.

Euh...là, ça contrarie même le discours de gauche. En effet, ceux qui ont le pouvoir actuellement, les financiers, sont très loin d’être majoritaires. Mais ils influencent la majorité au pouvoir (qu’elle soit de gauche ou de droite), le peuple, et font des compromis sans arrêt afin de préserver leurs intérêts. Entre rien et un peu, ils préfèrent un peu.

Vous concluez : « Donc, faites-nous rêver, devenez majoritaire ». A qui vous causez, là ? C’est kiki doit vous faire rêver ?

C’était juste ironique...

Accepter une seule seconde que ce qui nous arrive serait une fatalité, et c’est la catastrophe assurée ! Pour que ça change, faut pas rêver, faut se bouger le cul.

Pour moi, il n’y a pas de fatalité. Et pour changer les choses, il faut effectivement se bouger le cul. Mais il faut bien constater que ceux qui pourraient se bouger le cul, ne sont déjà pas d’accord entre eux. Et que globalement, pour l’instant, ils sont très peu nombreux.

Alors, il faut lire, lire et encore lire. Une fois qu’on a bien compris comment tout cela fonctionne, tout devient plus simple, et surtout on arrête de raconter des conneries sur la "gauche radicale" et le "pragmatisme".

Lire, c’est s’instruire et se donner le moyen de réfléchir. Ce n’est pas agir. On reste dans la théorie pour ne pas dire dans l’idéologie.

Au lieu d’être pragmatique - fainéant en réalité - allez donc lire ce que dit cette gauche radicale, comme vous dites avec mépris.

La gauche radicale c’est une formule bien vague pour parler d’une gauche sans compromis qui est quand même minoritaire. Ce n’est aucunement méprisant. Pour moi, la théorie a son intérêt, mais faut quand même passer à la pratique pour pouvoir être pris au sérieux.

On verra bien si vous votez toujours socialiste à ce moment-la. En tous cas moi, non. Au premier comme au second tour.

Chacun fait ce qu’il veut. Mais je pense quand même que globalement, c’est un luxe de riche que de se permettre d’être radical (pour ne pas dire une attitude de bobo). Les gens qui galèrent vraiment, eux, sont obligés chaque jour d’être pragmatique. On peut les mépriser parce qu’ils acceptent un boulot de merde mal payé, mais il faut qu’ils bouffent. Oui, je sais, c’est terre à terre, mais cela existe, c’est le quotidien de millions de français. Dans ces conditions, faut pas s’étonner que les grandes théories anti-capitaliste ne les intéresse pas. Pas assez pragmatique justement. Le FN, lui, est extrêmement pragmatique : il récupère les voix de tous les cotés, y compris le vote ouvrier. Pareil pour l’UMP.

Répondre à ce message #34401 | Répond au message #34399