Éditorial Novembre 2014

L’élu miné

jeudi 13 novembre 2014 à 07:00, par Mister K

Le jeudi 6 novembre 2014, François Hollande "fêtait" sa mi-mandat en allant parader sur TF1 dans une émission titrée "face aux Français". De Français qui pouvaient lui parler directement, il y en eu quatre. Les autres, plusieurs millions [1] ont dû se contenter de regarder passivement leur téléviseur. Enfin, passivement, pas tout à fait. Vu le taux de popularité de notre président, il a dû se faire engueuler copieusement et virtuellement par un bon paquet de français. Un peu comme un footeux qui raterait un but tout cuit et dont on raillerait les deux pieds gauche. Pourtant, c’est bien ce qu’un paquet de Français lui reproche à Hollande, de ne pas être très fort de la gauche. La question est : à quoi sert une telle émission ? Un président de la République qui rencontre des Français, on connaît ça depuis Giscard et les années 70 et on sait très bien que ça ne donne pas grand-chose.

Il faut dire que depuis la fin des années 90, les choses ont pas mal évolué. Petit à petit, les français ont pris l’habitude de court-circuiter les intermédiaires en tous genres. En 2014, on achète de plus en plus directement aux producteurs, on cherche les circuits courts. Nous avons la possibilité d’être mieux informés avec des sources multiples d’information. Bref, le consommateur devient peu à peu responsable et de moins en moins mouton. Nous n’en sommes qu’au début, mais à coup sûr, le phénomène va s’amplifier. Et si ce phénomène est vrai, en terme de consommation, pourquoi ne serait-il pas vrai, en terme de démocratie politique et sociale ? Jean-Luc Mélenchon et le Parti de Gauche font actuellement la promotion d’une VIème République qui mettrait à l’honneur le référendum révocatoire de mi-mandat. On n’insistera pas sur l’opportunité du sujet très éloigné des préoccupations actuelles des Français et qui vise principalement le président Hollande. Toutefois, l’idée d’une participation plus active des citoyens avec des possibilités qui vont au-delà de leur voix dans une urne est intéressante et pour le coup, moderne. L’idée qu’il faut retenir, c’est la contestation de la femme ou l’homme politique élu tout puissant qui peut, le temps d’un mandat, ignorer superbement l’avis de ses concitoyens. Les Français n’ont certainement jamais autant contesté leurs représentants. La classe politique est cramé, carbonisé. D’où l’essor du Front National dont les représentants font figure de femmes et d’hommes neufs malgré leurs idées toutes moisies. D’où aussi l’intérêt de renouveler la démocratie, de changer les mentalités et de faire en sorte que les Français deviennent pleinement des citoyens au quotidien. C’est vrai au niveau politique mais aussi au niveau social où la faiblesse des syndicats entraîne une impuissance des salariés face aux entreprises.

Et bien sûr, cette modernisation de la vie démocratique, si elle doit se faire au niveau national, pourra d’autant plus facilement se faire au niveau local. Il est bien plus facile d’impliquer les citoyens pour ce qui les touche de près au quotidien. Pourtant à Bourges, on n’évolue pas. Nos représentants locaux veulent des équipements du 21ème siècle en conservant leur mentalité du 20ème siècle. L’exemple le plus criant d’homme politique de Néandertal est certainement Pascal Blanc, le nouveau maire de Bourges. Typique de l’élu tout puissant, il vire ses colistiers frondeurs et crie au sabotage quand certains citoyens osent s’opposer à ses projets. La concertation, la participation, l’implication, il ne connaît pas. C’est cette méthode qui tue l’intérêt des citoyens pour la vie de la cité. Avec cette mentalité, Bourges qui devrait plutôt chercher à se démarquer en innovant, sera toujours à la remorque de tout.

L’élu tout puissant doit raisonner s’il ne veut pas que son discours finisse par sonner creux aux oreilles des citoyens du 21ème siècle. Ou il finira miné par l’impuissance et l’impopularité. Qu’il se nomme Hollande ou Blanc.

[1près de 8 millions si l’on en croit les mesures d’audience


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