Moi, Président, j’avais promis de renégocier le traité Merkozy, et je l’ai ratifié ;
Moi, Président, j’avais promis de combattre la finance, et j’ai enrichi les riches ;
Moi, Président, j’avais promis d’améliorer le sort des pauvres, et j’ai multiplié le nombre de chômeurs et de SDF ;
Moi, Président, j’ai livré une bataille sans pareille contre le Code du travail ;
Moi, Président, j’ai donné un chèque en blanc aux patrons, sans contrepartie ;
Moi, Président, je n’ai pas mené la réforme fiscale nécessaire pour rendre l’impôt plus juste, mais j’ai assommé les classes moyennes et je n’ai engagé aucune action réelle contre l’évasion fiscale ;
Moi, Président, j’ai engagé la France dans les dernières guerres coloniales de la Françafrique, et j’ai participé à la mise en place d’un chaos qui jette des millions de pauvres gens sur les routes d’une Europe sans cœur et sans pitié, alimentant le flot de haine qui nourrit si facilement le terrorisme ;
Moi, Président, j’ai conduit au suicide un projet social-démocrate à bout de souffle ;
Moi, Président, je laisse une France sans espoir, et je la livre aux appétits des réactionnaires de tout poil ;
Moi, Président, j’ai fait le lit du Front National en faisant semblant de le combattre ;
Moi, Président, je suis sans aucun doute l’homme d’État le plus honni que la France ait jamais connu, excepté peut-être Nicolas Sarkozy ;
Moi, Président, je sors sur la pointe des pieds, laissant un sentiment de dégoût et de honte à ceux qui se méfiaient de moi comme à ceux qui avaient ma confiance ;
Moi, Président, j’ai donc fait plus fort que Sarkozy. Ce n’était pas facile. Mais ça, je l’ai réussi.