Portrait subjectif des candidats à l’élection présidentielle 2017

Merci Macron !

mardi 28 mars 2017 à 10:00, par Mister K

Mais d’où est-ce qu’il sort celui-là ? Celui-là, c’est Emmanuel Macron. Un phénomène moderne comparable à Giscard en 1974, un ancien banquier de la Banque Rothschild comme Georges Pompidou. Tout cela en 2017.

Emmanuel Macron, c’est déjà une bonne tête de premier de la classe, un peu trop bien élevé pour ne pas soulever de la méfiance. Très jeune pour un politique. Mais un jeune qui fait vieux. Dans sa tête, dans son vocabulaire. Bref, un jeune un peu décalé. Bon, ça va, il semble avoir de l’humour. Il est picard. Non, il n’est pas surgelé, il est vient de Picardie, d’Amiens exactement. A priori, pour y arriver, il a bossé à l’école. Il navigue depuis entre le public où il fut inspecteur des finances et le privé où il a été banquier. Et banquier, c’est le genre de profession qui classe un homme. Mais bon, Arlette Laguiller aussi travaillait pour une banque, Le Crédit Lyonnais, et on ne lui en faisait pas le reproche. C’est que Macron, il n’a pas bossé pour n’importe quelle banque, il a bossé pour Rothschild. Et pas comme simple employé. Il s’est fait du blé, beaucoup de blé, plusieurs millions d’euros. Ensuite, il est devenu conseiller de François Hollande à l’Élysée, puis ministre de l’économie puis candidat à l’élection présidentielle 2017 dans un rôle de favori. Tout cela très rapidement. Macron, il ne traîne pas. Comment a-t-il fait ? C’est la question que tout le monde se pose.

Il est possible que Macron ait une tête bien faite. Mais il est surtout très sûr de lui. Est-ce la pratique du théâtre qui lui a donné cette assurance ? En tout cas, c’est certainement une des clés de son ascension fulgurante. Il ose. Certains vous diront que c’est à ça qu’on les reconnaît. Bon, il a certainement bénéficié de la naïveté des politiques qui s’imaginent que l’on maîtrise l’économie parce qu’on a travaillé dans une banque et que l’on y a gagné beaucoup d’argent en un temps record. Mais c’est peut être seulement un signe d’opportunisme. Savoir sauter sur la bonne affaire qui se présente, ce n’est pas donné à tout le monde. Son assurance et son opportunisme ont certainement joué à plein dans sa situation actuelle. En moins de deux ans, sans structure, il s’est mis en position de remporter l’élection présidentielle. Sans structure, certes, mais pas sans soutiens. Mais les soutiens, ça se mérite. Et s’il a de nombreux soutiens influents, c’est vraisemblablement parce qu’il a réussit à les convaincre. Comment ? Au-delà de son assurance et son opportunisme, il ne peut y avoir que du discours. Quel discours peut tenir Macron ? Que connaît-il de la vie politique, économique et sociale qui pourrait être utile à la France et qui pourrait plaire à des entrepreneurs, des financiers, des actionnaires, des cadres, des diplômés et j’en passe ? Ben, a priori, pas grand chose de plus que les autres. Au-delà de ses connaissances académiques, administratives, budgétaires et financières, il connaît bien une chose : lui. Comprenez que c’est vraisemblablement son parcours qui l’a construit. Comme tout le monde vous direz. Mais lui peut-être un peu plus que d’autres. Il est en marche. Et son discours est forcément très libéral. Comment a-t-il fait pour réussir ? Ben il a bossé. D’où peut-être la fameuse phrase "Le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler" qui résonne autrement après l’affaire des costards de Fillon. Est-ce qu’il était plus favorisé qu’un autre ? Pas vraiment, mais il n’était pas défavorisé non plus, loin de là. Macron semble s’être fait tout seul. Il est un exemple de réussite républicaine. Une réussite à la française. D’où l’on peut très facilement décliner une logique de "quand on veut on peut" voir même "À cœur vaillant rien d’impossible". Et forcément, ce parcours et ce discours, ça plaît aux libéraux qui ne peuvent que le soutenir.

Sauf que, sauf que...personne ne se fait vraiment tout seul. Sans l’école publique, Macron n’est rien. Sans beaucoup de chance aussi. Peut-être déjà chez Rothschild qui lui a certainement permis d’avoir un beau carnet d’adresses. Mais aussi pas mal à l’Élysée où a priori il a eu la confiance de François Hollande ce qui a dû également lui ouvrir pas mal de portes. Ce noyau de connaissances relativement puissant l’a soutenu et porté pour créer son mouvement "En marche !". Une fois que l’on a vaincu l’inertie, il est beaucoup plus facile d’avancer et d’entraîner. Si ce qu’on dit est vrai, il a réussi a entraîner plus de 200 000 personnes dans son mouvement en un an environ. Vraisemblablement des profils comme le sien ou qui se reconnaissent en lui. Bref, pas des ouvriers, pas des employés, pas des gens modestes. Mais des gens qui ont réussi. Des gens pour qui travailler n’est pas un problème puisqu’ils n’ont aucune difficulté à trouver un travail. Des gens pour qui la mondialisation n’est pas un problème mais un avantage et même un agrément. Des gens pour qui toutes les portes s’ouvrent facilement car ils ont le bagage scolaire, culturel ou financier qui le permet. Il entraîne aussi peut-être des gens qui aimeraient bien réussir, qui ont l’âme d’un entrepreneur, qui aimeraient bien ouvrir leur petite affaire et qui se sentent bridés par tout un tas de règles. Pour eux, le parcours de Macron est l’exemple même que l’on peut s’en sortir. Et ils comptent sur Macron pour adapter la société française afin que les barrières qui les empêchent de progresser s’effacent. Sauf que l’on vit dans une société où l’école est sélective, la société tournée vers la compétition. Et si il y a des gagnants, il y a aussi beaucoup de perdants. D’ailleurs, pour qu’il y ait des gagnants, il faut des perdants. Macron gouvernera d’abord pour les gagnants. Pour les perdants, on fera quelques aménagements histoire de permettre aux gagnants de jouir paisiblement de leurs gains.

Dans son aventure présidentielle, Emmanuel Macron, peut-être pour la première fois de sa vie, ne maîtrise pas totalement son destin. Il est porté par des "amis", par un mouvement. Mais ses "amis" et ce mouvement peuvent le laisser tomber du jour au lendemain. Le risque est fort qu’Emmanuel Macron devienne leur marionnette. Ou au moins, soit très fortement sous influence...certes amicale, mais sous influence tout de même. Si Emmanuel Macron peut dire "Merci Patron !" à François Hollande, il y a certainement beaucoup de gens qui espèrent pouvoir dire un jour "Merci Macron !" à Emmanuel. Espérons dans ce cas, que ce soit la grande majorité des français et pas seulement quelques riches actionnaires à qui il aura permis de faire tranquillement des profits au mépris du plus grand nombre...

L’ensemble des candidats à l’élection présidentielle 2017 "bénéficie" d’un portrait subjectif. Il s’agit de présenter les candidats tels qu’on les voit ou qu’on se les imagine. Il n’est pas dit qu’il y ait que du faux dans ces portraits.

Par ordre de publication :


Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Qui êtes-vous ?

commentaires
Merci Macron ! - epujsv - 14 juillet 2018 à 15:53

Le billet d’une pyschologue d’un blog de Médiapart (une lettre ouverte à E. Macron et M. Pénicaud) qui, comme il est dit dans les commentaires, ne trouvera vraisemblablement pas ses destinataires : "A propos des aides sociales"

"Pognon", d’où ça vient : TV5 Monde
Pour d’autres, ça viendrait d’un dénommé Henri Pognon, comptable aux usines Schneider du Creusot vers le milieu du 19e siècle.

"Dingue" : ça pourrait venir de "dengue". Une maladie contagieuse causée par des moustiques. La dunga. La dandy-fever. La fièvre-polka. Ou encore le mal des genoux. Le Backet-Bouhou aux Sandwichs.