Parisien-Libéré : Bourges en expansion ! Z’ont pas vu la rue d’Auron
Ça alors ! on l’ignorait, mais le quotidien le Parisien Libéré donne le scoop : Bourges est « une agglomération en plein essor ». Houla, ça vaut le coup qu’on lise plus…
T’as vu Le Parisien ?
Dans Le- Parisien-Libéré (Aujourd’hui-en-France) du lundi 8 octobre, y’a le supplément ECO comme d’hab, avec un dossier spécial : "Huit agglomérations en plein essor". Et les huit, c’est du gros calibre : Nantes, Strasbourg, Lyon, etc. bref. Dans ces gros calibres, y’a Bourges. Non ? Si ! Et c’est pas Trump qui a choisi les villes.
Comme me le faisait remarquer une amie, en plus, sur la carte, on voit bien que c’est nous qu’avons gagné l’hélico d’Apocalypse Now, ta-ta-taa TAaaa… Quelle chevauchée. Evidemment, ça n’a pas échappé à Pascal Blanc, maire de Bourges.
Ça dit quoi, l’article d’Aujourd’hui-en-France ?
Ça recrute « à tour de bras ». En trois ans, MBDA a formé trente ajusteurs aéronautiques dont la moitié a été embauchée à Bourges (source France 3, à manier avec précautions). Ah oui, quand même, ça fait donc 4 millions de chômeurs - 15 égal 3.999.985 chômeurs.
J’ai des lunettes varifocales, et franchement, Bourges en expansion, je ne vois pas ça rue d’Auron, par exemple.
T’as vu la rue d’Auron !
Vous vous souvenez, gens de Bourges, du slogan qu’avait fleuri ? et ce petit autocollant que les commerçants enthousiastes placardaient sur leur vitrine. T’as vu la rue d’Auron ! Eh bien j’y suis allé voir, après avoir lu l’article d’Aujourd’hui-en-France. Alors, on va les voir, toutes ces foisonnantes vitrines d’une rue foisonnante d’une ville en expansion. Il suffit de passer le pont, et on y est.
Là, non, excuses, ce ne sont pas les bonnes images. Ça, c’était avant avant, bien avant. Plus de pub sur le fronton de la rue. Maintenant, c’est un bar. C’était ! Car Le P’tit Zinc est défunt, comme avant lui Le Van Gogh avait défunté. Allez, on parcourt une bonne centaine de mètres, jusqu’au tabac-presse à l’angle de la rue Florentin Labbé ?
Ah oui, tout ça en une centaine de mètres ? Pour SOS PC, je ne suis pas sûr - mais la vitrine est complètement en déshérence et ça ne répond pas au téléphone, alors... On a même deux vitrines fermées, côte à côte. Ça ne fait pas en plein essor. Il n’y a même plus la lingerie Jour & Nuit. Ne déprimons pas, maintenant, on va remonter, ah oui, ça monte légèrement durant presque 300 mètres, jusqu’à ce qu’on croise la rue des Arènes.
Ho la le carnage. La Cathédrale est peut être référencée à l’Unesco, mais faut un gros cahier pour lister les commerces disparus non repris. Positivons, y’a de la diversité : vitrine vide sinistre, vitrine panneau agglo, avec grands rideaux de papiers, ou store baissé. Certaines l’une jouxtant l’autre. Wahou, ça va de l’avant. Maintenant, rassemblons nos deux pieds, et montons une ch’tite centaine de mètres, pour aller croiser la rue des armuriers et en finir avec cette longue rue, la Cathédrale presque à portée de voix.
Ah zut, encore plus de lingerie là. Une belle bâtisse en pierre semble vide (avec un affichage juridique auquel je n’ai rien compris). Et ATN, une boutique pour votre sécurité : rideau de fer toujours baissé - même sur le site la référençant. Alors, vide ou pas : l’effet est le même.
Une trentaine de vitrines désertées. Beau tableau de chasse pour une rue de Bourges, ville en forte croissance, comme l’écrivait Aujourd’hui-en-France. Ce n’est pas joyeux. Au moment ou j’écrivais cet article, v’la-t-y pas que le maire de Bourges, Pascal Blanc, se lamente sur la désertification de notre centre ville. Il est énergique il propose un moratoire. Mais doucement, m’sieur le maire : un moratoire pour le territoire de Bourges uniquement. Tiens, j’étais déprimé en voyant la rue d’Auron, mais merci monsieur le maire, vous m’avez fait rire.