Gilets Jaunes, 12 janvier, Acte IX : Bourges est-il en feu ?
Il y eut beaucoup, beaucoup de monde à Bourges, le samedi 12 janvier 2019. 6300 personnes dont 600 casseurs selon la Préfecture et le Berry Républicain qui s’empresse de répéter.
600 casseurs ?! Ça fait peur, y’a de quoi dévaster notre bonne ville. Je n’invente pas les chiffrres, c’est écrit dans le Berry républicain du lundi 14 janvier, dans l’article "Acte IX, à Bourges, le jour d’après", signé par Valérie Mazerolle & Arnaud Pasquier.
« 6.300 personnes dont 600 casseurs », c’est écrit. Et ça parle aussi plus loin des : « débordemernts de 600 casseurs qui ont affronté les nombreuses forces de l’ordredans le centre historique de la ville. »
Dans l’article "Comment la stratégie des forces de l’ordre a préservé le centre", le Berry Républicain rapporte aussi les paroles de la préfète du Cher, Catherine Ferrier, et les paroles de Brigitte Siffert, directrice départementale de la sécurité publique du Cher. L’article est signé Willem Van de Kraats qui rapporte ces paroles sans même sourire.
Au départ de la manif, le flot principal des Gilets jaunes va descendre la rampe Marceau, mais d’autres vont bifurquer par la rue du 95ème de Ligne, qui conduit à la Préfecture (sans que les manifestants n’y pensent vraiment). Inutile d’imaginer passer ! L’accès est bien bloqué : grilles, camions, individus patibulaires. Mais alors que vont faire les casseurs ?
Eh bien, la foule pas vraiment vindicative va alors emprunter la seule voie possible pour continuer à déambuler dans la ville, en remontant par la rue Victor Hugo (la rue de la Caserne Condé). Les Gilets jaune vont arriver par le haut de la rue Moyenne et commencer à la descendre, en délaissant dédaigneusement l’Ilot Victor Hugo - y avait pourtant des trucs à casser.
L’Euro-Café n’est même pas protégé par des plaques de bois ? Même pas, mais décidemment, ces casseurs là sont bien timides. Et la librairie ? Même pas protégée non plus ! Rien ?!
Nous voici donc rue Moyenne. Pourquoi on ne peut pas la descendre sans être bloqué, c’est un grand mystère. les 3 véhicules et une quinzaine de policiers protègent quoi ? Rappelons les paroles de la préfète, citées dans le Berry Républicain :
« CRS, policiers ou gendarmes, étaient positionnées "discrètement" en différents endroits stratégiques du centre-ville. »
Ça devait être un de ces endroits. L’affrontement se prépare-t-il ? Voyons ça d’un peu plus près.
La préfète, citée dans le Berry républicain dit : « Les CRS ont été absolument remarquables de sang-froid. » En voici un exemple. Regardez les 4 images suivantes.
1 : Ah zut, le beau porte-voix rouge ne marche pas !
2 : Ho ? Un Gilet jaune ? Chic ! Eh vous, là, s’il vous plait, prêtez moi votre mégaphone, celui de la police est en rade.
3 : Ça marche comment ? Ah bin, eh ! Une écharpe tricolore ça fait joli mais pas forcément au courant de l’high-tech.
4 : Le policier s’adresse aux Gilets jaunes, rue Moyenne, avec le mégaphone des Gilets-jaunes. Même pas peur des casseurs ? Rien que du sang froid.
Et alors ? Bin, euh, personne ne s’en va. C’est simple : les Gilets jaunes voudraient aller tout droit. Mais les stratèges oint décidé de bloquer cette rue, uniquement à cet endroit. Pour ne pas aller où ? Alors ce qui devait arriver, arriva, ce fut l’affrontement.
Les Gilets jaunes (en l’occurrence, les 600 casseurs du centre-ville) optèrent pour la sauvagerie du blitzkrieg. Regardez bien l’image suivante : on y voit un avion (en papier, d’accord) au sol et un deuxième qui arrive !
La police ne recule toujours pas ? Vlan, un troisième avion va être envoyé.
La police ne bouge pas ? les Gilets jaunes n’insistent pas. Bon, alors, bifurquation par la rue du Doyen, ça va nous emmener à la Cathédrale ?!!
Là, c’est du centre historique, va falloir faire gaffe. N’oublions pas les paroles de la directrice de sécurité publique du Cher, citées dans Le Berry Républicain : « Il fallait être rapides, mobiles, et avoir toujours un temps d’avance », et elle mentionne « les bâtiments les plus sensibles comme la cathédrale ou le Palais Jacques- Cœur » qui n’ont pas une seule dégradation.
Ah bin ça alors ? Pas l’ombre d’un casque. La police était tellement en avance qu’elle a du en avoir marre d’attendre. Effectivement, la ta-ca-ta-tactique du gendarme semble patiner sur les pavés de la vieille ville. Et là on fait quoi ? On dégrade quoi ? Rien. Et nous n’aurons pas la cruauté de vous montrer d’autres déambulations avec toujours cette fameuse ta-ca-ta-tactique du gendarme en application.
On pourrait continuer notre périple. On prendrait la rue Porte Jaune, on remonterait rue Moyenne par la rue de la Monnaie, et on se retrouverait alors à la Poste, juste de l’autre coté de ce qui nous barrait la route rue Moyenne – comme quoi c’est un positionnement plus que subtil. C’est la photo parue dans le Berry Républicain pour illustrer les 600 casseurs : une foule rieuse et étonnée devant la Poste.
Bien sûr, ensuite, tout ne s’est pas passé aussi bien, bien sûr. Mais à ce moment on n’en était pas là. Et les incidents n’ont pas mobilisé 600 casseurs, surtout les "barricades" pitoyables des crétins en fin d’après midi, à Séraucourt. Mais les 600 casseurs vous saluent bien.