La gauche à la hauteur des électeurs ?
Pendant cinq années, après l’élection de Macron en 2017, la gauche a été incapable de s’unir, d’avoir une stratégie et un programme socle commun. D’où un départ en ordre dispersé pour l’élection présidentielle 2022. Mais les électeurs de gauche, qui se sont désolés d’une stratégie forcément perdante à une époque où la gauche est très faible électoralement, ont failli créer la surprise le 10 avril 2022 en se réunissant majoritairement sur le nom de Mélenchon.
De toute évidence, les près de 22% des voix de Mélenchon n’étaient pas une validation générale des propositions de la France Insoumise mais un regroupement tactique pour se laisser une chance d’avoir un représentant de gauche au second tour de la présidentielle 2022 et par la même occasion, éviter l’extrême droite. Il s’en est fallu de peu mais cela n’a pas fonctionné. Macron a donc été réélu une nouvelle fois face à l’extrême droite. Cela a été peu souligné, mais Macron est le premier président avoir été élu deux fois face à l’extrême droite. Et c’est certainement la preuve, si il en fallait une, de son échec.
Le risque était grand de voir le scénario de 2017 se renouveler. Mais le choc des 22% a, cette fois opéré et les partis de gauche ont réussi à trouver des accords pour les élections législatives qui auront lieu les 12 et 19 juin 2022. Alors certes, cette Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) est largement partielle au niveau des idées. Mais cet accord peu créer un électrochoc et changer un peu la donne. Pour l’instant, les godillots de Macron sont largement favoris pour obtenir la majorité. Mais si le débat sur les idées parvient à s’imposer - ce qui n’est pas l’hypothèse la plus probable - alors le pronostic actuel pourrait être revu.
Dans le Cher en 2017, les LREM avaient réalisé le grand chelem avec 3 députés sur 3 possibles. Un petit miracle réalisé grâce au seul nom de Macron. En 2022, le bilan de ces trois députés aux convictions et aux origines diverses est largement contestable. Nos trois députés ne se sont - en général - pas véritablement distingués des autres godillots macronistes. François Cormier-Bouligeon s’étant révélé en chien de garde macroniste, plus prompt a dégainer des tweets vengeurs ou préparer une carrière de sénateur qu’à se démarquer de ses congénères.
Dans ces conditions, Nicolas Sansu, le maire communiste de Vierzon, qui sera le candidat NUPES dans la 2è circonscription du Cher peut faire chuter Nadia Essayan. Toutefois, il faudra pour la gauche mobiliser au maximum les électeurs pour espérer renverser la table et faire déjouer les pronostics. Ce n’est pas gagné. Mais il reste un bon mois de campagne. Il faudra se montrer à la hauteur pour contrer les macronistes et l’extrême droite désormais très forte dans le département du Cher avec plus de 47% au second tour de la présidentielle 2022.