Ils se sont bougés le cul...
Comme vous l’avez sûrement constaté, l’Agitateur a été particulièrement calme en 2023. Pourtant, ce n’était pas les sujets qui manquaient...
On ne va pas faire le bilan de 2023 mais il a été particulièrement calamiteux. Enfin si quand même, on va se remémorer la réforme des retraites passée en force par Macron. Rarement dans l’histoire moderne les français auront eu cette impression que leur avis ne comptait pas et qu’une fois passée l’élection, plus rien ne pouvait être vraiment discuté. Pour Macron et ses sbires, c’est désormais du passé. Mais nul doute que cet épisode a été marquant et ne sera pas oublié par les français quand il s’agira de voter. À peine l’épisode des retraites passé, nous avons eu droit à des émeutes urbaines en juin. Là aussi, il y aurait eu beaucoup à dire et beaucoup a été dit. Mais l’élément déclencheur, c’est un tir à bout portant d’un policier qui tente d’arrêter un jeune homme en délit de fuite et le tue. De là, ce sont toutes les injustices de la société qui surgissent dans la tête d’une partie de la population dans une France qui refuse, contre toutes évidences, de parler de violences policières. En quelques mois, même si les émeutiers n’avaient pas tous, loin de là, des motivations politiques et sociales, Macron a réussi à se mettre à dos la jeunesse française et les travailleurs. Beau score. Mais bon, tout cela n’était pas suffisant, il fallait parachever l’œuvre. Et c’est la ixième loi immigration saison 2023 qui a eu cet honneur avec le vote d’un texte avec "préférence nationale inside". Le Rassemblement National de Marine Le Pen peut se frotter les mains : ses idées sont désormais validées. Il ne reste plus qu’à attendre la récolte des voix aux européennes et en 2027. De rien.
On aurait pu penser que la coupe du monde de rugby allait remettre du baume au cœur des français. Hélas, outre l’élimination de la France dès les quarts de finale contre les futurs champions du monde sud-africains, les massacres du 7 octobre en Israël ont douché définitivement l’ambiance. Et on ne sait pas jusqu’où la vengeance des Israéliens va aller mais le massacre des populations civiles de Gaza sans que personne ne réagisse réellement est totalement sidérant. Quand la force prend le dessus sur tout, on ne peut s’attendre qu’au pire. Et c’est le pire qui se produit depuis des mois. Poutine peut se frotter les mains, la guerre en Ukraine passe désormais au second plan. On ne parle même pas de l’Arménie, du Soudan, de Haïti et autres joyeusetés. La coupe est pleine. Non, pour parfaire l’ambiance, un "Trump argentin", libertarien a pris le pouvoir en Argentine. Et ce qui se passe là-bas est hallucinant. Voici un beau laboratoire ultra-libéral et autoritaire...le meilleur des deux mondes.
Alors, dans ce marasme, à Bourges a eu lieu une éclaircie : la désignation le 13 décembre 2023 de Bourges comme Capitale Européenne de la Culture 2028. La ville de Bourges, poussée par Yann Galut son maire depuis 2020, a eu l’audace d’être candidate. Si cette candidature avait échouée, on aurait dit "au moins, ils se sont bougés le cul". Mais au final, ils se sont bougés le cul et ça a payé. Chapeau ! On aura certainement l’occasion de parler plus en détail de cette candidature. Car le défi maintenant, c’est de passer de la communication à l’action. Et cette action doit bénéficier à Bourges, au Cher, au Berry. Dans un département qui perd encore des habitants en 2021 l’enjeu est fort. Il s’agit d’inverser la spirale de la désertification et améliorer la qualité de vie de ses habitants, améliorer l’offre de santé, les transports ou l’éducation. La culture, qui ne peut pas être qu’un alibi, peut en être le moteur . C’est ce que Bourges devra démontrer.
Alors oui, le monde va mal. La France ne va pas très bien. Mais Bourges, le temps d’une annonce, s’est sentie pousser des ailes. Reste à faire des espoirs, une réalité.