2025, sur un malentendu, ça peut marcher...
Allez ! On va se souhaiter, collectivement, une bonne année 2025 ! En vrai, on n’y croit pas trop. C’est comme quand on joue au loto : "on sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher" [1]. Mais vu ce que l’on s’est pris en 2024, nous sommes en droit d’avoir des doutes.
Les premiers doutes que l’on peut avoir, c’est en l’humanité. Comment a-t-on pu, comment peut-on, laisser massacrer la population de Gaza ? Pourquoi si peu de réactions face à une horreur que presque aucun humain sur terre ne peut ignorer ? Aucune justification n’est entendable, on ne justifie pas une horreur par une autre horreur. Le mot génocide semble tabou. Pourtant, c’est bien cela que l’humanité laisse faire depuis plus d’un an. Et 2025 risque de ne pas remédier à cela, si toutefois, y remédier est encore possible. Alors oui, nos regards sont fuyants. En Europe, ce n’est pas mieux avec la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Là aussi, on risque en 2025 de détourner notre regard quand, en une journée (!), Trump nouveau président élu des États-Unis réglera ce conflit qui dure déjà depuis près de 3 ans. Comme à Gaza, assez peu d’images de la boucherie qui se trame dans une guerre d’une autre époque qu’on pensait vraiment révolue. Mais les dirigeants du 21ème siècle ne valent semble-t-il pas mieux que ceux des siècles précédents. Les leçons de l’histoire, c’est pour les autres. Et on en a une bien belle brochette de dirigeants : Poutine, Trump, Xi Jinping rien que pour les trois grandes puissances mondiales. Et si on ajoute King Jong-Un, Netanyahou, Erdogan, Orban, Milei, Modi... la liste pourrait être longue, on peut se dire qu’en 2025, on n’a pas le cul sorti des ronces.
Alors évidemment, nous autres, membres du peuple français, on peut se dire que l’on n’a pas trop la main sur ces évènements qui nous dépassent. Certes, on peut manifester, on peut lutter par différents moyens mais sans la volonté de nos dirigeants, nous sommes impuissants. Vous allez me dire que justement, on pourrait en changer de dirigeants. Après tout, en France, nous sommes (encore) une démocratie, non ? Alors, là encore, les choses ne sont pas si simples. Déjà, il faudrait que nous ayons un gouvernement qui tienne plus de six mois. En 2024, on a eu 4 premiers ministres. Et puis surtout, il faudrait - dans l’idéal - que les dirigeants élus soient de véritables démocrates et écoutent le peuple : par exemple, quand le peuple dit majoritairement non pour la réforme des retraites, c’est non. Le consentement, c’est important dans tous les domaines surtout si l’on se veut démocrate et progressiste. Sinon, c’est du viol démocratique. Et le risque, c’est que peu à peu, plus personne ne puisse défendre sérieusement une démocratie devenue de façade. Et là, personne ne peut prévoir ce qu’il pourrait se passer. Certains pourraient rêver d’une révolution. En France, rien n’est impossible mais tout de même, là, maintenant, juste après la dinde aux marrons, ce n’est pas le plus probable. Par contre, une révolution conservatrice qui passerait par les urnes, ça c’est très possible. On a deux morceaux français potentiels à ajouter à notre brochette de dirigeants mondiaux craignos, ils se nomment Marine Le Pen et Jordan Bardella. Hum ! Miam, miam...
Vous allez me dire, tout cela n’est pas très positif. Qu’est-ce que l’on peut faire pour en sortir ? C’est une très bonne question. On pourrait peut-être la poser à une intelligence artificielle, c’est à la mode, histoire de tuer un peu plus la planète l’air de rien [2]. On peut essayer d’en rire. Ou regarder nos pieds. On peut rire de nos pieds aussi. En effet, il faut être honnête, regarder nos pieds, c’est quand même ce qu’on a fait ici en 2024. L’année la moins productive depuis 1997 à vue de nez. Bon, on va essayer de relever la tête en 2025. C’est le début de l’année, les bonnes résolutions tout ça... Et si on lève le nez et qu’on regarde autour de nous, il y en a des raisons de s’agiter, de s’indigner, de dénoncer, de se moquer, de faire des pieds de nez. Il y a assez de pieds nickelés [3] sur terre pour nous occuper à plein temps.