Réseaux sociopathes

Il est temps de quitter X

Pourquoi vous devriez faire de même ?
mardi 14 janvier 2025 à 08:51, par Mister K

On va être clair, notre départ de X/Twitter ne changera rien...si nous sommes seuls à le faire. L’histoire et l’expérience de l’Agitateur nous pousse à convaincre un maximum d’utilisateurs de X/Twitter à quitter ce réseau devenu sociapathe en se rattachant à l’initiative #HelloQuitteX.

Depuis 1997, notre conviction au sein de l’Agitateur est qu’il est essentiel d’être indépendant. Indépendant au niveau des idées évidemment. Mais aussi indépendant au niveau des moyens. Et c’est pourquoi, dès 1999, nous avons fait le choix de posséder notre propre domaine [1] et notre propre hébergement [2]. L’Agitateur, c’est la fusion entre l’esprit punk du "Do it yourself" et l’esprit libertaire des pionniers d’internet. L’Agitateur, c’est depuis le début, la volonté du débat, du partage de la connaissance et de l’information, de la liberté d’expression. Autant de promesses que permettait internet et le web à leurs débuts. Malheureusement, comme beaucoup de choses, le réseau a été rattrapé très vite par le capitalisme et la bêtise humaine.

Entre 1997 et fin 1999, l’Agitateur était hébergé chez le fournisseur d’accès internet français Infonie (sur ce qu’on appelait une page personnelle à l’époque...) et en a tiré une expérience malheureuse : suite à la plainte contre l’Agitateur par l’ancien maire de Bourges, Serge Lepeltier en 1999, Infonie - sous pression judiciaire ? - avait rendu l’accès au site de l’Agitateur impossible en prétextant une anomalie technique. Manœuvre plutôt maligne pour justifier une censure de fait sans aucun mandat judiciaire. On était en 1999 donc à la préhistoire du web mais on sentait déjà le danger qui nous guettait. La plainte du maire pour diffamation qui avait généré la saisie (totalement abusive) de notre matériel et qui aurait pu causer la mort de l’Agitateur était une censure qui ne disait pas son nom. La jeunesse de l’Agitateur a donc été un peu...agitée. C’est dans un contexte très évolutif que l’Agitateur a grandi et a maintenu ses positions. En effet, peu à peu sont apparus les blogs et les usines à blogs, puis Facebook en 2004 qui a peu à peu tué les blogs. Et enfin Twitter en 2006. Le point commun entre les usines à blogs, Facebook, Twitter et les réseaux dits sociaux est qu’ils fournissent, un service gratuit la plupart du temps, en échange de l’acceptation des conditions d’utilisation - dont l’insertion de publicité n’est que la partie émergée de l’iceberg des contraintes et des dépendances. Face à ces évolutions de l’écosystème Internet, compte tenu de la forte exposition médiatique de Facebook et Twitter et de la forte émulation que l’on y trouvait, nous avons fini par y ouvrir des comptes en 2007, il y a donc pas loin de 18 ans. L’objectif était surtout de pousser les internautes à débattre sur le site de l’Agitateur plutôt que dans le monde fermé et propriétaire de Facebook. Le compte Facebook a été arrêté il y a quelques années sans que l’on y pense vraiment et ce à la faveur d’une difficulté technique. Le compte Twitter lui est toujours actif théoriquement mais nous ne l’utilisons plus vraiment depuis le rachat de Twitter par Elon Musk en octobre 2022 qui l’a transformé en X.com.

Donc, clairement, pour nous, la fermeture de notre compte X/Twitter est un non évènement. Ce n’est pas non plus un sacrifice même si nous risquons de perdre le lien avec nos 700 abonnés [3]. Nous avons depuis avril 2017, ouvert un compte sur Mastodon - @agitateur@mamot.fr - qui est lui aussi plus ou moins dormant mais que nous allons tenter de faire vivre un peu plus dans les semaines qui viennent. Du coup, la question légitime que vous allez nous poser c’est pourquoi faire un article sur un non évènement ? Tout simplement parce que s’il n’y a aucun enjeu pour l’Agitateur, il y en a un pour notre société. Vous ne pouvez pas ignorer qu’Elon Musk est l’un des hommes les plus riche du monde. Que s’il a acheté X/Twitter pour 44 milliards de dollars - un prix jugé complètement surévalué/dingue par les spécialistes - c’est pour gagner en pouvoir. Contrairement à un média de presse classique, X/Twitter n’a pas de rédaction organisée qui pourrait clamer sa volonté d’indépendance par rapport à son actionnaire. Les rédacteurs de X/Twitter, ce sont les 400 millions d’utilisateurs dans le monde : on estime qu’il y a environ 30 millions d’utilisateurs quotidien fin 2024. Et ce qui organise le contenu de X/Twitter, c’est un algorithme qui choisit parmi les millions de messages, lesquels seront mis en avant. Et parmi les messages mis en avant il y a ceux d’Elon Musk - devenu l’un des bras droits de l’ex et futur président des États-Unis Donald Trump - qui s’est mis à soutenir tous les mouvements réactionnaires, racistes, sexistes bien au-delà de son propre pays en intervenant dans le débat politique au Royaume-Uni ou en Allemagne par exemple. Si la ploutocratie est en marche aux États-Unis, il faudrait protéger la France et l’Europe de son influence par tous les moyens.

Alors comment faire ? Certainement en incitant un maximum d’utilisateurs de X/Twitter à quitter ce réseau et en s’organisant, en amorçant le mouvement. L’Agitateur, même s’il est minuscule, est pionnier du web à Bourges et dans le Berry et a, à cet égard, une petite légitimité pour lancer cet appel aux acteurs locaux. À défaut de quitter tous les réseaux sociaux - ce qui serait idéal - on appelle donc à quitter X/Twitter. Et ceux qui peuvent donner l’exemple sont la presse, le Berry Républicain (qui dépend du groupe Centre-France La Montagne) et La Nouvelle République, les journalistes, les élus et acteurs politiques locaux et en premier lieu nos députés : François Cormier-Bouligeon, Nicolas Sansu et Loïc Kervran. On suggère a minima au Berry Républicain, à la Nouvelle République et à Ici Berry de ne plus faire mention des messages des acteurs politiques issus de X/Twitter. Alors, évidemment, il peut y avoir de multiples objections à quitter X/Twitter. Certains pourraient être tentés de vouloir résister de l’intérieur. On leur souhaite bon courage, la bataille est perdue d’avance face à un algorithme qui ne fait que les invisibiliser s’ils ne vont pas dans le sens du clash. Et pour les élus qui pensent que leur devoir est d’occuper le terrain vaille que vaille, on leur suggèrera qu’ils contribuent surtout à servir la soupe à un milliardaire américain qui n’hésitera pas à les rabaisser plus bas que terre à la face du monde si l’occasion s’en fait sentir. L’autre objection peut être que X/Twitter n’est pas le seul problème avec les médias en France : l’empire Bolloré qui favorise les idées conservatrices et d’extrême-droite ainsi que la dépendance de nombreux organes de médias et de presse à des groupes industriels et financiers constituent un autre risque pour la pluralité et l’indépendance de l’information.

Vous êtes convaincus (ou vous l’étiez déjà bien avant de lire cet article) ? Reste à passer à l’action. Pour cela, on peut se raccrocher - comme l’Agitateur le fait - à une initiative nommée #HelloQuitteX qui permet de vous accompagner dans ce départ de X/Twitter. Tout est simple et très bien expliqué. L’idée est de quitter en masse officiellement et symboliquement X/Twitter le 20 janvier 2025, jour de l’investiture de Donald Trump comme 47ème Président des États-Unis. Et de le faire savoir au plus grand nombre. Si les acteurs majeurs de X/Twitter en France, la presse, les journalistes, les élus et acteurs politiques, les institutions, les sportifs, les artistes quittent X/Twitter, ce réseau sera en grande partie vidé de son contenu francophone. L’intérêt de l’utiliser deviendra nul. La marche est haute...mais il faut bien commencer. On compte sur vous !

[1agitateur.org

[2On en a changé plusieurs fois depuis 1999. Actuellement, l’Agitateur est hébergé chez Infomaniak

[3dont combien de comptes fictifs ou abandonnés ?


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commentaires
Quitter X : la France en tête du mouvement en Europe - Mister K - 14 mai 2025 à 00:58

Apparemment, le mouvement a bien pris en France voir l’article de Libération


Il est temps de quitter X - bombix - 25 janvier 2025 à 12:47

Retrouvé cette citation fameuse du regretté Umberto Eco : « Les réseaux sociaux donnent la parole à des légions d’idiots qui ne parlaient auparavant que dans les bars après un verre de vin, sans nuire à la communauté. Ils étaient immédiatement réduits au silence alors qu’ils ont désormais le même droit à la parole qu’un lauréat du prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »
 ;-)
Et ils sont nombreux ! ...


Il est temps de quitter X - bombix - 25 janvier 2025 à  12:57

On peut donc dire que la situation s’est amplement dégradée. Car on conviendra qu’il est quand même plus agréable de raconter des conneries en picolant avec ses copains dans un bar que seul, derrière un écran, à jeun, en igorant à qui on s’adresse.

Répondre à ce message #46413 | Répond au message #46412
Il est temps de quitter X - epujsv - 26 janvier 2025 à  13:17

Ca ne se passe pas que sur l’écran. Ca se passe dans les relations sociales, qu’elles aient cours dans un bistrot, dans les milieux professionnels, en famille, entre amis, dans les milieux politiques, etc....

[...]
"Le débat public et les discussions constructives entre internautes en deviennent de plus en plus difficiles, et cette sensation de différences irréconciliables se transfère vers les discussions en chair et en os9. Le discours de haine n’est pas qu’une abstraction numérique, il peut attiser la violence, miner la cohésion sociale, et causer des blessures profondes qui vont bien au delà des écrans, comme de nombreux rapports d’associations et institutions l’attestent10.

Ces contenus viennent nourrir des « visions du monde »11 basées sur la peur et une sensation d’envahissement, venant ainsi conforter encore les tenants du « Grand Remplacement » et autres arguments portés par les mouvements d’extrême-droite."
[...]

La Quadrature du Net, 20 janvier 2025, Les contenus haineux et négatifs sont rentables pour les médias sociaux publicitaires

https://www.laquadrature.net/2025/01/20/les-contenus-haineux-et-negatifs-sont-rentables-pour-les-medias-sociaux-publicitaires/

Pour moi, qui ne fréquentait pas plus que ça les réseaux sociaux avant le Covid, c’est là que j’ai pris conscience de ce que sont les réseaux sociaux et de l’influence qu’ils peuvent avoir " en chair et en os" comme le dit si bien la quadrature du net. Et en l’occurence toute l’influence de l’extrême droite qu’elle a pu avoir pendant cette période. Et qui venait notamment de toute l’idéologie libertarienne fasciste....Et qui continue et dans d’autres aspects de la vie. Mais dans ces réseaux sociaux, il y a également ce que j’appellerai, pour faire court, une organisation démocratique que forment bien d’autres utilisateurs.

Répondre à ce message #46418 | Répond au message #46413
Il est temps de quitter X - epujsv - 26 janvier 2025 à  15:26

Puisque vous aimez les chansons, J’envoie de Damien Saez :

https://www.youtube.com/watch?v=JXjBMKPz_Lw

Répondre à ce message #46419 | Répond au message #46413
Il est temps de quitter X - bombix - 26 janvier 2025 à  20:17

Il envoie peut-être mais moi je reçois pas. Je suis toujours frappé par la pauvreté mélodique - et musicale d’une manière générale - des chanteurs d’aujourd’hui. Pis je n’aime pas les gens tristes qui se prennent terriblement au sérieux en pleurnichant.
La chanson française fut une parenthèse heureuse qui semble hélas refermée. Petite pensée pour G. Yacoub qui vient de nous quitter. Je me souviens d’une soirée magique à Fondremand ... il y a ... hou la ... longtemps ! Un bled de Haute Saône un peu hors du temps qui me fait penser à Lignières. Un festival folk tout simple, une fête de village sans prétention. Découverte de Malicorne - ils venaient de sortir leur deuxième disque - et de ce mélange insolite d’instruments électriques et de musique traditionnelle. Je viens de réécouter un album. Ca a bien vieillit.

Répondre à ce message #46420 | Répond au message #46419
Il est temps de quitter X - bombix - 26 janvier 2025 à  20:19

vieilli. Sans t.

Répondre à ce message #46421 | Répond au message #46420
Il est temps de quitter X - epujsv - 27 janvier 2025 à  13:03

C’était pour les paroles qui sont en rapport avec le sujet. Ce que je remarque c’est que pour critiquer l’absurdité des réseaux sociaux, leur cruauté, leur violence, il passe de suite par l’image d’une femme. Toute sa chanson est basée sur l’utilisation d’une femme d’un réseau social.

" Miroir, dis-moi mon beau miroir
Est-ce que je suis belle dans l’accessoire ?
Dans l’infinité numérique
Je veux ma photo dans la fabrique

Miroir, dis-moi mon beau miroir
Dis-moi comment toucher la gloire
Au gré des névroses narcissiques
J’veux ma photo dans la fabrique

J’envoie mes photos à la gym
J’envoie ma chatte pour que tu dream". etc....

Effet miroir, en chair et en os. C’est une chanson sexiste. Alors sur les réseaux sociaux, imaginez....

Répondre à ce message #46422 | Répond au message #46420
Il est temps de quitter X - epujsv - 27 janvier 2025 à  14:08

Et ce que je trouve énigmatique dans les réseaux sociaux (comme pour tout support numérique, informatique) ce sont les verbes qui sont utilisés pour traduire leur usage par nos gestes, notre pensée et notre expression. Comme s’il n’y avait pas vraiment de verbe qui corresponde au rapport physique et intellectuel entre l’humain et le numérique, l’informatique. La chanson de Damien Saez, en dehors de sa misogynie, expose par son titre et ses répétitions de " j’envoie" le vide existant entre cette matière qui n’en est pas une et l’humain. Je suppose que nos cerveaux sont très atteints par cet espace qui n’a pas de véritables dimensions, voir pas véritablement de noms. Sans être non plus une authentique abstraction.

Répondre à ce message #46423 | Répond au message #46420
Il est temps de quitter X - bombix - 27 janvier 2025 à  16:11

Je comprends pas très bien ce que tu veux dire. Peux-tu donner un exemple ou une illustration ?

Répondre à ce message #46425 | Répond au message #46423
Il est temps de quitter X - epujsv - 27 janvier 2025 à  17:22

"Je" rentre dans un bistrot, pour revenir à ton premier post, pour illustrer. Je rentre avec mon corps, ma tête, mes paroles, ma voix, ma personne. J’échange avec d’autres personnes de façon oral ou pas. Il y a des interactions quel qu’en soit l’aspect.
Mais est-ce que je rentre dans un réseau social ? Non. Qu’est-ce qui rentre de "moi" dans un réseau social ?
De la donnée. Je ne fais que produire de la donnée. De la data (je me rappelle " data gueule"). N’empêche que je l’utilise. Alors il ( le réseau social) a un retour sur celui ou celle qui l’utilise. Un retour physique, notamment, mais de quel ordre ? Et un retour intellectuel. Mais de quel ordre ?

Quand je prends un livre, un journal, je le prends avec ma main. Je le lis, je le touche. Le réseau social, le logiciel, l’application, je ne les touche pas. Je les utilise. Mais physiquement mon cerveau ne peut pas dimensionner, mesurer, appréhender cet outil. Certes c’est qu’on appelle la dématérialisation. Mais je crois que cette dématérialisation nous fait des trucs moches au cerveau et au corps. Je peine à expliquer. Je dirais juste que je crois que l’humain n’est pas du tout adapté à la dématérialisation. Qu’il s’use dessus ou dedans : mais comment savoir si on est dessus ou dedans ? Puisque c’est nulle part (sauf dans des serveurs) au niveau du contact physique et de notre perception. Je crois que ça nous esquinte. Et carrément. En fait on ne fait que regarder des images de données. Des images qui font mal aux yeux et à la tête et au reste du corps.

D’ailleurs on dit "un utilisateur" de réseau social ou autre. Ou on dit " les internautes utilisent" etc...Je trouve que c’est une disparition de tout, que c’est complètement contre nature et contre social. Et qu’on nous le vend depuis des plombes comme un progrès. A marche forcée.

Répondre à ce message #46426 | Répond au message #46425
Il est temps de quitter X - epujsv - 27 janvier 2025 à  18:04

Et que ce n’est que de la production, mais pas au sens créatif. Au sens production industrielle, dans une chaîne.
Même si ce n’est pas précisément de la production industrielle. Mais économique. Ce que je suis en train d’écrire ici, même si c’est sur l’agitateur qui n’a aucun intérêt économique, ça doit bien produire du fric à quelqu’un quelque part. Et ça ne fait pas avancer l’humanité ;-).

Quand je prends un livre, un journal, je l’achète. Mais tout ce que j’en ferai ensuite ne rapportera plus de fric à personne. Quand j’écris sur un papier, j’ai acheté le crayon et le papier. Mais par la suite tout ce que je ferai de cet écrit ne rapportera plus rien à personne. Je le rangerai dans un meuble ou tiroir et cette conservation ne rapportera plus de fric à personne.

Or là, ce que je fais rapporte quelque part. Et je ne sais où. Et en plus je suis dans l’ignorance. Je ne suis pas certaine qu’on explique bien au gens comment ça fonctionne dès qu’ils envoient de l’information, de la donnée sur internet et ce que le stockage de leurs données rapportent.

Je suis d’une génération où j’ai vécu sans l’informatique puis j’ai dû m’y plier. Et je ne vois pas ce que cela a apporté. Je veux dire pour le simple utilisateur. Je ne parle pas de ce que cela permet scientifiquement.
Mais de l’avoir démocratisé sous toutes ses formes, je ne suis pas sûre que c’était une bonne idée.

Répondre à ce message #46427 | Répond au message #46426
Il est temps de quitter X - bombix - 27 janvier 2025 à  19:28

Bon si je peux résumer, tu penses qu’une communication qui passe par la personne entière, parole, comportement, regard, etc. est plus authentique et humaine qu’une communication basée sur un échange de signes qui transitent sur des réseaux numériques. On ne peut pas te donner tort. Mais je ne suis pas sûr qu’il y a une différence si essentielle entre un texte qui passe sur internet, et le même texte dans un journal ou dans un livre. Ce que j’ai pu remarquer, c’est que les échanges en ligne sont souvent plus âpres que les échanges en direct. Parce qu’on ne s’exprime pas seulement avec nos mots mais aussi avec notre corps, notre regard etc. qui nuance et complète nos paroles. Par ailleurs, on a en face de soi une subjectivité, une personne. On a des indications sur la manière dont il reçoit les messages. On s’adapte alors, on précise, etc.
En tout cas, je ne pardonnerai jamais à internet d’avoir tué le courrier papier, et surtout les lettres d’amour. Un email d’amour, c’est vraiment ridicule. Il faut le papier, la trace de la main qui a écrit, l’attente du facteur, parfois un parfum ou une fleur séchée. Bachelard l’a dit merveilleusement :

"Notons d’ailleurs qu’une rêverie, à la différence du rêve, ne se raconte pas. Pour la communiquer, il faut l’écrire, l’écrire avec émotion, avec goût, en la revivant d’autant mieux qu’on la récrit. Nous touchons là au domaine de l’amour écrit. La mode s’en perd. Mais le bienfait demeure. Il est encore des âmes pour lesquelles l’amour est le contact de deux poésies, la fusion de deux rêveries. Le roman par lettres exprime l’amour dans une belle émulation des images et des métaphores. Pour dire un amour, il faut écrire. On n’écrit jamais trop. Que d’amants qui rentrés des plus tendres rendez-vous ouvrent l’écritoire ! L’amour n’a jamais fini de s’exprimer et il s’exprime d’autant mieux qu’il est plus poétiquement rêvé. Les rêveries de deux âmes solitaires préparent la douceur d’aimer. Un réaliste de la passion ne verra là que formules évanescentes. Mais il n’en reste pas moins que les grandes passions se préparent en de grandes rêveries. On mutile la réalité de l’amour en la détachant de toute son irréalité."

Répondre à ce message #46428 | Répond au message #46426
Il est temps de quitter X - epujsv - 27 janvier 2025 à  20:54

Si tu veux j’ai une autre chanson de Damien Saez où il chante qu’il a rencontré l’amour avec une Ukrainienne via Instagram et qu’ils s’écrivent ...dedans ? dessus ? au travers ?

Oui tu résumes à peu près. Mais reste toute la question des verbes qui traduisent ce qu’on fait avec l’informatique. Et ils n’existent pas. Le langage ne peut pas l’expliquer. Et si le langage ne peut pas l’expliquer c’est sûrement parce qu’il n’y a rien. Mais ça produit quand même. Avec du rien humain, ça fait de l’argent quand même.

Répondre à ce message #46429 | Répond au message #46428
Il est temps de quitter X - bombix - 28 janvier 2025 à  10:54

J’ai rêvé de toi cette nuit ! Non, je déconne ;-) En réalité, j’ai fait un rêve bizarre. Tous les rêves sont bizarres en général. Enfin, les miens. Bref, en réfléchissant à mon rêve, je me suis avisé que Calderon et Descartes avaient tort. On ne peut pas confondre la vie réelle et la vie en rêve. La vida non es sueño. Parce que les rêves sont une succession d’images, mais qu’il n’y a pas dans le rêve de réels rapports intersubjectifs. De sorte que si je suis éveillé, je sais, avec certitude, que je le suis. Tandis que si je rêve, je ne sais pas que je rêve. Les deux types de conscience ne sont ni identiques, ni superposables.
Bien. Alors j’en reviens au sujet. Qu’est-ce qui se passe sur internet ? Les échanges sur internet ont peut-être la consistance ontologique des rêves. Cela peut avoir des effets très concrets dans la vie réelle, comme cette femme qui s’est fait soutirer 800.000 euros par un faux Brad Pitt, escroc broutteur dans un cyber-café ivoirien. Que celui qui n’a jamais fait de rêves sentimentaux en discutant avec un ou une inconnue lui jette la première pierre. Les psychologues ont déjà remarqué qu’il y a peu de différence entre un sentiment joué et un sentiment vécu.
Par ailleurs, le fameux test de Türing établit qu’on sera en présence, dans une machine, d’une intelligence de type humain, si dans une conversation avec une machine, l’interlocuteur est incapable de décider si son vis-à-vis est une machine ou un humain. Ce qui se passe en ce moment est l’inverse. Des humains se comportent comme des machines ... et finissent par ne plus parler qu’à d’autres humains ... machines, machinaux, machiniques. Et avec la montée en puissance des ChatBot et de l’IA, la confusion sera de plus en plus totale. On connait tous cette histoire d’un chercheur en IA de Google viré parce qu’il affirmait enfin converser avec une véritable conscience. Il en résulte un effet de déréalisation puissant avec des conséquences sur le psychisme des gens incalculables. Un premier signe est l’accroissement vertigineux du nombre de schizophrènes ou apparentés : Asperger et compagnie. Musk montre la voie à cet égard comme sur bien d’autres sujets.
Matrix avait un peu exploré cette piste. Mais c’est surtout dans les romans de Philip K. Dick qu’on peut appréhender les résultats de ces dispositifs et de cette nouvelle configuration pour l’humanité. C’est très remarquable, car Dick est mort à la fin des années 70, sans avoir connu la révolution micro-informatique ni internet a fortiori. Les romanciers et les poètes sont beaucoup plus clairvoyants que les sociologues...

Répondre à ce message #46430 | Répond au message #46429
Il est temps de quitter X - epujsv - 28 janvier 2025 à  20:24

Oui c’est très inquiétant tous les dégâts sur le psychisme. Je m’interroge également sur l’aspect technique et économique. Hormis les brouteurs. Qui sont les ultras possédants d’internet en dehors des plus connus. Comment est-ce que ça leur rapporte ? Je n’arrive pas à comprendre le processus économique.

Et je me demande aussi ce que cela fait sur le physique : non au sens de personnes qui se désireraient (ou haïraient) par internet (sous toutes ses formes), mais au sens de la santé physique. Comme je n’y connais pour ainsi dire rien dans la science informatique, j’ai cette impression de travailleurs à la chaîne : pas seulement les informaticiens mais également les dits "utilisateurs" qui sont en fait des clients. Je me demande ce qu’est devenu le citoyen dans le très vaste, immense environnement informatique dit " accessible à tous". Nous ne maîtrisons pas grand chose. Enfin même rien. Cela nous domine dans des tas d’aspects de la vie privée, professionnelle, sociale et c’est de pire en pire. C’est très curieux que cela fasse "rêver".

Mais par contre je comprends qu’on se serve aussi d’internet pour essayer de continuer à ce que dedans il y ait encore des espaces de tentatives de contre-domination de ceux qui le possèdent.

Répondre à ce message #46432 | Répond au message #46430
Il est temps de quitter temps X - epujsv - 1er février 2025 à  15:32

La réponse ultime, Archive Ina, janvier 1981, Temps X
avec la néanmoins belle voix de Jean Topart

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i05052954/la-reponse-ultime

Répondre à ce message #46434 | Répond au message #46430
Il est temps de quitter temps X - bombix - 1er février 2025 à  23:24

 ;-)
Une bonne occasion de découvrir ou redécouvrir le génial Fredric Brown : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fant%C3%B4mes_et_Farfafouilles

Répondre à ce message #46435 | Répond au message #46434
Il est temps de quitter X - Mister K - 28 janvier 2025 à  17:30

Sur Internet, il y a des tentatives de faire passer ses émotions via les biens nommées émoticônes. Bon, ici, ce n’est pas vraiment prévu :-(. On peut utiliser les smileys avec des codes ASCII... ;-)

Répondre à ce message #46431 | Répond au message #46429
Il est temps de quitter X - epujsv - 28 janvier 2025 à  20:29

Je n’ai pas d’émotion c’est pour ça que je ne mets jamais d’émoticônes ou équivalent. ;-)
Maintenant je est IAEPUJSV.

Répondre à ce message #46433 | Répond au message #46431
Il est temps de quitter X - epujsv - 27 janvier 2025 à  14:21

A moins que le seul verbe qui corresponde bien à ce qu’on fait avec les réseaux sociaux, le numérique, l’informatique c’est le verbe produire. Et re-produire.

Répondre à ce message #46424 | Répond au message #46420
Il est temps de quitter X - epujsv - 20 janvier 2025 à 22:04

"Face aux géants de la tech, les médias indépendants doivent réagir pour ne pas disparaître

Les médias sont devenus complètement dépendants de Google et des réseaux sociaux, en position de quasi-monopole sur la diffusion de leurs contenus. La presse en ligne doit construire ses propres canaux pour continuer à faire entendre sa voix."
Basta, 24 décembre 2024

https://basta.media/face-aux-geants-de-la-tech-les-medias-independants-doivent-reagir-pour-ne-pas


Il est temps de quitter X - epujsv - 20 janvier 2025 à 21:49

« Mastodon, c’est un bien commun, surtout vu l’environnement médiatique et politique »
Basta, 20 janvier 2025

"Avec le soutien de Musk à Trump et aux extrêmes droites européennes, un mouvement se forme pour quitter X/Twitter. Mastodon, réseau social non lucratif et respectueux des données, est la première alternative. Rencontre avec son responsable technique."

https://basta.media/mastodon-bien-commun-surtout-vu-environnement-mediatique-politique-quitter-X


Il est temps de quitter X - bombix - 14 janvier 2025 à 08:58

Je suis d’accord. Et je pense que l’Agitateur devrait quitter CNews également.
Plus sérieusement, je pense que *tous* les réseaux sociaux sont sociopathes.
La liberté sans règles c’est le chaos. Et dans le chaos ce sont les plus forts, les brutes sans scrupules, qui règnent.
En environnement capitaliste, le plus fort est celui qui a le plus d’argent.
Musk s’impose par nécessité logique. CQFD.


Il est temps de quitter X - bombix - 14 janvier 2025 à  23:09

Marrant. Je viens de relire cet article : https://www.agitateur.org/spip.php?article2004
J’avais mis en commentaire : je ne partage pas ton optimisme.
Alors, 10 ans plus tard, qui avait raison : les optimistes ou les pessimistes ?

Répondre à ce message #46374 | Répond au message #46373
Il est temps de quitter X - Mister K - 15 janvier 2025 à  03:40

Effectivement, j’avais totalement oublié cet article. Avec 10 ans de recul, je trouve qu’il reste toujours globalement valable : je reste optimiste dans l’usage qu’il est possible de faire du web. Ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas lucide sur la situation actuelle (ce qui était déjà le cas il y a 10 ans) : il faut vraiment faire le tri dans ce qui est disponible et utilisable sur le web. Mais il y a de très bonnes choses et il faut savoir les apprécier et même en faire la promotion histoire de nous entraider, nous internautes, à faire un tri permanent.

Là où il y a un manque, c’est que l’article n’insiste pas sur l’importance d’être indépendant et le risque d’être dépendant d’une plateforme. A l’époque, j’avais surtout des doutes sur Facebook. Mais c’était évidemment un risque aussi avec Twitter et tout autre plateforme. En 2025, ces risques sont devenus réalité à un point difficilement imaginable il y a 10 ans : un milliardaire fasciste qui s’achète une plateforme de réseau social pour s’acheter du pouvoir et favoriser potentiellement ses idées et ses affaires. Pourtant, ce scénario du pire que nous aurions pu proposer est devenu réalité en 2025.

Alors oui, il y a toujours un risque à être optimiste, c’est de ne pas voir le pire arriver et donc ne pas s’y préparer. Mais quand on lit bien ce site, nous sommes très loin d’être d’un optimisme béat. Et malheureusement, le pire, on le voit arriver peu à peu depuis très longtemps. Et malheureusement dans notre société, on l’a encore vu en 2024 en France lors des élections. Internet et le web sont un énorme enjeu de société dont les influences néfastes peuvent impacter notre vie quotidienne. Un peu comme on ne peut pas abandonner la société au pire, on ne peut pas abandonner le web et internet aux fâcheux. Alors oui, c’est un terrain sur lequel il faut lutter aussi. Quitter X/Twitter et les réseaux sociaux est une façon de lutter en proposant autre chose. On espère y contribuer un peu ici et que ce n’est pas totalement vain...

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Il est temps de quitter X - bombix - 16 janvier 2025 à  10:08

Evidemment. Le problème est toujours le même quand on s’aventure à critiquer une technologie. On rétorque l"usage positif qu’on en peut faire. Pour moi la bonne façon de poser le problème est plutôt de faire un bilan et de peser le rapport coût/avantage. Ce qui est rarement fait. Allons voir du côté d’une autre technologie : l’automobile. C’est bien agréable une auto. On est indépendant, on voyage confortablement. On peut même trouver un charme à la route qui défile, aux paysages traversés, à la puissance qu’on tient sous son pied. La bagnole signifie concrètement la liberté.
Mais pour quel coûts ? Humain (nombre de blessés et de morts annuels, supérieur à toutes les guerres qui se mènent sur le globe ; santé publique : bruit, pollution, cancers ... ; métamorphose des conditions de vie : mitage des territoires, gentrification des centre villes, fin des commerces de proximité, etc.) écologique : réchauffement climatique par la production de gaz à effet de serre, pollution des hydrocarbures (extraction et consommation), chute de la biodiversité et bouleversement des écosystèmes, avènement de cette catastrophe absolue qu’est le tourisme de masse ... j’en oublie certainement.
Alors, le jeu en vaut-il la chandelle ? La question n’est même pas posée. C’était quand la dernière émission à la télé ou à la radio sur les conséquences réelles de la civilisation automobile ? On sacrifie à la bagnole, parce que la bagnole est devenue sacrée. Le sacré fascine et fait peur. On n’y touche pas. Augmentez le prix du gasoil et réduisez la vitesse de 10KMs/h et vous provoquez la plus grande crise sociale des 60 dernières années. C’est comme ça.
Revenons à internet. Qui fera le bilan entre le positif et le négatif ? Qui parlera des dégâts occasionnés par la pornographie industrielle en libre accès sur la psyché des très jeunes gens en formation ? Qui parlera de ce fléau que constitue le smartphone sur les enfants — à tel point qu’on songe à l’interdire (mais en fait il est trop tard) Qui s’inquiète de la dévalorisation de la notion même de vérité à l’heure des fake-news et de la post vérité ? Qui fait le lien entre la régression moyenâgeuse qui place le salut dans une religion, rétablit le blasphème, importe des préjugés discriminatoires sur les femmes et les homosexuels, bannit la liberté de penser et d’interpréter et la puissance décuplée de la propagande sans modération mis à disposition par les réseaux sociaux ? Je vais arrêter la liste qui pourrait bientôt ressembler à une liste à la Prévert.
A la naissance d’internet, on s’est bercé d’illusions. On a cru à l’émergence possible d’une intelligence collective (Pierre Levy). Or l’intelligence n’est jamais collective. Elle est singulière, personnelle, fragile, rare. "Penser est une exception à une règle générale : ne pas penser" (Alain). On pardonnera à Pierre Levy. Même un critique acerbe de la technique comme Jacques Ellul a cru aux possibilités sociales et cognitives du minitel. Avant de se raviser. Le minitel n’a rendu personne plus intelligent. En revanche il a permis à Xavier Niel de faire fortune dans des activités interlopes autour du minitel rose (une condamnation pour proxénétisme quand même).
Tu parles de l’importance de l’indépendance. Fort bien. C’est juste. Mais c’est un peu comme si tu parlais de monter une petite épicerie/quincaillerie au coin de la rue pour contrer Amazon. C’est un peu saugrenu quand même, à l’heure où Amazon est en passe d’avoir la peau des hypermarchés (Carrefour Bourges est sur la sellette) Il y a une loi d’airain du capitalisme : le gros mange le petit, avant d’être dévoré par un plus gros, et ainsi se constituent des monopoles. Et voilà comment naissent Facebook, TikTok et autres Instagram.
L’Agitateur correspond à un modèle d’une époque historique révolue. A la limite, c’est un témoignage. On peut essayer de résister comme on peut essayer de vider l’océan avec une petite cuillère. On peut.

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Il est temps de quitter X - Mister K - 20 janvier 2025 à  00:51

Oui, c’est vrai. On essaie quelque part de vider l’océan avec une petite cuillère. C’est ça l’utopie. Mais parfois, il y a des retournements de situation. Si on reprend l’analogie avec le commerce, les petits commerçants qui étaient la norme se sont fait bouffer par les supermarchés. Mais depuis quelques temps, il y a un retournement de situation, avec le retour - certes modestes - des petits commerçants qui deviennent synonymes de proximité et de qualité. Malheureusement, c’est réservé le plus souvent à ceux qui ont les moyens.
Internet, le web, ça peut être pareil : miser sur le local, la proximité et la qualité. Rien n’est jamais perdu d’avance...nous ne sommes pas à l’abri d’une prise de conscience. Cette prise de conscience, elle peut venir par les politiques, les journalistes, les associations, les institutions. Ou par les internautes qui sont aussi des citoyens. Et nous sommes tous des internautes citoyens.

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Il est temps de quitter X et tout quitter ? - Biturige - 19 janvier 2025 à  11:36

Je ne comprends rien à cette histoire de pessimistes vs optimistes ? Je ne trouve pas que l’article de 2015 était particulièrement optimiste ou pessimiste : il parlait d’un monde qui était loin, très loin des préoccupations immédiates des utilisateurs d’internet.

Internet est un outil fantastique, un outil culturel comme jamais l’humanité n’a disposé. Alors le réseau X, Shoud I stay or shoud I go ? Je m’en bran, brr-brr, je m’en fiche. Ce qui me questionne : c’est pourquoi y aller ?

Internet, un sacré outil, avec les limites qu’impose un mode de société. En 2015 ou 2025. Une illusion perfide serait de croire à la liberté d’un mode auto-géré. Dans "auto-géré", y’a "géré", donc définir ou imposer des limites ou tout laisser fleurir ?

Je me souviens, bien avant 2015, à l’époque ou je me connectais sur internet via la Médiathèque de Bourges pendant l’heure attribuée. Il y avait une histoire de coucherie dans notre bonne ville qui s’était étalée dans je ne sais plus quel site, une histoire d’adultère, la honte, ciel ! Et on pouvait lire les détails les plus crapoteux, les plus salaces, sans aucun filtre, sans aucune considération pour les personnes concernées et pour l’autre personne, celle qui était trompée. Pour moi, alors, internet, le web, qu’importe le mot, c’était ouvrir les égouts. Il n’y a donc rien de nouveau sous le soleil – enfin, sous ce ciel gris permanent dans notre hiver.

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Il est temps de quitter X et tout quitter ? - bombix - 20 janvier 2025 à  08:30

"Internet est aussi un outil fantastique, un outil culturel comme jamais l’humanité n’a disposé."

Et c’est aussi un immense égout et une formidable machine à decerveler.

Et c’est aussi un danger pour la démocratie quand il est privatisé, confisqué, manipulé grâce à la puissance des algorithmes par des idéologues au service des crapules qui dominent le monde.

Ambivalent donc. Comme tous les systèmes techniques.

La culture n’est pas d’abord un problème d’outil qui facilite l’accès. La culture est avant tout un problème de désir. Obscur objet du désir. Il se pourrait que l’effort nécessaire à l’obtention d’un bien culturel ou de connaissance en renforce sa valeur aux yeux de qui l’a acquis.

Il dépend de celui qui passe - Que je sois tombe ou trésor - Que je parle ou me taise - Ceci ne tient qu’à toi - Ami n’entre pas sans désir.

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