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La France dans l’bas-bas...

dimanche 2 juin 2002 à 19:38, par Mister K

Encore un concept à deux balles. La France d’en bas. Un concept, oui. Car au final, personne ne sait "ce que c’est" ou "qui c’est", la France d’en bas. Communication, marketing, politique : le mauvais ménage continue avec Raffarin et son équipe de mercenaires communicants.

La France dans l'bas-bas...

Relativité. Un concept que tout le monde peut comprendre. Haut - Bas. C’est un peu comme le mal / le bien, les méchants / les gentils dans le cinéma hollywoodien : on peut facilement s’identifier à un des groupes. Ce n’est pas compliqué. Maintenant, la majorité des français vont s’identifier à la "France d’en bas", bref, des gentils. Le problème, c’est que haut-bas, c’est relatif : je suis en bas par rapport à Raffarin, mais en haut par rapport à Jacky.

Les exclus. C’est bête, mais pour être en haut ou en bas, il faut être "intégré". Les exclus, eux, ne sont ni en bas, ni en haut. Ils ne sont nulle part. Mais qui sont les exclus ? On va vous le dire : pour Raffarin, ce sont ceux qui ne votent pas...Effectivement, Raffarin écoute la France d’en bas, les autres n’auront aucun impact sur son élection, alors, pourquoi se faire chier ?

Les médecins. Font-ils partie de la France d’en bas ? Assurément, non. Ils font quand même partie des couches sociales les plus élevés. Ce qui n’empêche pas Raffarin de les écouter. C’est bien, c’est mieux même. Il n’hésite pas à les augmenter de 15 à 30%. Admettons qu’ils le méritent. Cela va couter 1 Milliard d’euros, plus de 6 Milliard de Francs, tout ça sur le dos de l’état, enfin, non, pardon, sur le dos de la sécurité sociale, bref, des salariés (assurés). Pas mal pour une profession "libérale"...

Les smicards. Font-ils partie de la France d’en bas ? On va se risquer à dire oui. Raffarin les écoute, évidemment. C’est bien. Mais, en Juillet, quand il faudra augmenter le smic d’un peu plus de 2%, il pensera à ne pas pénaliser les entreprises. Ben oui, il faut "favoriser l’emploi".
Et puis, l’intervention de l’état sur les salaires, ce n’est pas bien...

CQFD. Donc finalement, Raffarin aura moins de scrupules à augmenter des médecins libéraux sur les fonds sociaux que d’augmenter le smic et "intervenir" dans une gestion privée...il préfère baisser les charges des entreprises. Ben, oui. Il préfère donner des sous à ceux qui n’en n’ont pas le plus besoin. Normal.
Donc, il écoute la France d’en bas...mais il soigne avant tout "ses copains" ou plutôt, sa clientèle électorale. Ca change...

La France d’en bas, c’est bien. Voilà un postulat sur lequel semble se baser Raffarin et son équipe. Pourtant, il est évident que la position sur l’échelle sociale, en bas ou en haut, ne donne pas automatiquement raison. Evidence, mais, quand l’heure est aux élections, tout le monde se met à "écouter" la France d’en bas, bref, à faire le maximum de démagogie. On va me répondre qu’écouter les français, ce n’est pas démagogique. Non, évidemment. Mais les réponses, les promesses peuvent l’être. Et attention à celles qui ne seront pas tenues, le retour du boomerang pourrait faire trés mal.

La France qui pue. Il serait quand même un peu fort d’oublier que la France d’en bas, si elle souffre et connait beaucoup de difficultés, n’en est pas moins porteuse de mauvaises idées...tout comme la France du haut d’ailleurs. Si on écoute vraiment la France d’en bas, on risque rapidement de voir rétablir la peine de mort, l’expulsion des étrangers, bref, de voir apparaitre une France Lepenniste...

Je sais, je ne vais pas me faire que des amis, mais bon, il faut savoir reconnaitre que les idées de Le Pen sont désormais fortement encrées dans la société. Ne pas avoir le courage de reconnaitre que la France d’en bas, ça peut-être aussi, la France qui pue est un aveux de faiblesse et un manque de courage. On va me dire qu’un tel discours est méprisant. Non, si on le prend pour ce que c’est : une constatation.

Attention, communication dangereuse. On l’aura compris, cette formule de Raffarin, "La France d’en bas", c’est avant tout de la communication...tout comme les "raids" médiatiques de Sarkozy. Rien dans les propositions de l’UMP ne laisse penser qu’ils vont s’intéresser réellement aux plus modestes. Par contre, la formule, la "France d’en bas" ressemble fortement à celle des "petits" de Le Pen. Du coup, on peut s’attendre à ce que l’UMP mette "un zeste de FN" dans son programme : l’obsession sécuritaire exagérée en est au moins la preuve. Maintenant, le thème sécuritaire est également repris de façon exagérée à gauche...

Artifices. Cet artifice de communication, "La France d’en bas" est comparable à "la fracture sociale" de Chirac en 1995 : du vent. En réalité, c’est un bon moyen de récupérer des voix aux élections auprès de ceux qui se sentent en bas, donc beaucoup de monde, et de faire un clin d’oeil "aux petits" de Le Pen.
Une fois les élections passées, vous pourrez toujours demander une augmentation conséquente du smic : la France d’en haut sortira à la France d’en bas un blabla habituel. L’interface communicante de Juppé, Raffarin, reprendra alors son vrai visage, celui d’un libérale de Démocratie Libérale. On rappellera simplement, que Monsieur Madelin (DL) a fait moins de 5% des voix. Ce sont pourtant ses idées qui risquent de nous gouverner par l’intermédiaire de Raffarin.

Bref, vous l’aurez dans le baba...