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POLEMIQUE

Demoiselles du FCB : la réponse des dirigeants

jeudi 5 août 2004 à 13:51, par Charles-Henry Sadien

La nouvelle équipe dirigeante du FC. Bourges se bat sur tous les fronts pour défendre l’image d’un club largement écornée par l’équipe de l’ancien Président Maurice Duvernoir. Dans un courrier qui nous a été adressé, Louis Flock, secrétaire Général et Jackie Marien, Président, répondent au message d’un internaute dénonçant leur absence de volontarisme en matière de promotion du football féminin et remettant en cause leur crédibilité.

La plaie ouverte du FC. Bourges au printemps dernier, ne semble pas prête de se refermer. Malgré les efforts de la nouvelle équipe dirigeante pour remettre le club sur la voie de la guérison, il subsiste toujours de dissensions internes assez vive. Dernier exemple en date : la colère de la section féminine du FC. Bourges, exprimée dans les colonnes de la presse locale et dont l’Agitateur de Bourges s’est fait écho.

A ce sujet, Louis Flock, Secrétaire Général et Jackie Marien, Président, réfutent tout d’abord toutes accusations chasse aux sorcières : « est resté au club toute personne qui l’a désiré, et il y en a ». Selon eux, Hervé Minier, responsable de l’équipe féminine du FCB18 aurait totalement déserté le club après la Finale de la Coupe du Cher. « Depuis, nous n’avons pas revu ce monsieur, il était donc difficile de le virer », expliquent-ils, avant de préciser que « contrairement aux précédentes directions, le choix des entraîneurs n’est pas le fait des dirigeants mais du manager général Pascal Dupuis ».

Regrettant la rancoeur des féminines du FC Bourges à leur égard « alors que nous venons d’arriver », Louis Flock et Jackie Marien estiment qu’il est préférable que le club ait, pour l’heure et compte tenu de ses difficultés, des « ambitions mesurées », l’expérience des féminines au niveau national n’ayant pas été concluante.

Concernant le quiproquo relatif à un rendez-vous entre les dirigeants et les demoiselles du FC. Bourges évoqué par un internaute dans notre forum, Louis Flock et Jackie Marien affirment catégoriquement que celui-ci avait été fixé le vendredi 25 juin à 18h30 et non 19h30 comme l’affirment les joueuses qui s’estiment victimes d’un rendez-vous manqué. « Nous avions une réception importante de nos sponsors à 19h45 », se justifient-ils. « Le rendez-vous pour le lundi soir étant resté sans réponse, nous avons envoyé un courrier personnel à chaque joueuse. Pas de réponse, aucune démission formulée comme le prévoit le règlement de la FFF ».

Les dirigeants du FC. Bourges souhaitent que la polémique concernant l’équipe féminine initiée selon eux par « une ou deux meneuses », cesse. Mais, signe malgré tout de leur attachement à la section féminine du FC. Bourges, ils regrettent amèrement qu’une joueuse dont le club a financé le stage et l’examen d’entraîneur ait décidé de quitter le club pour aller entraîner une autre équipe.

Enfin, la direction du FC. Bourges a tenu à répondre à l’opinion exprimé par un de nos lecteurs selon qui « attaquer un salarié pour faire tomber des dirigeants est d’une bassesse méprisable ». Il s’agit d’une allusion à Bruno Bellamy, chargé de la recherche de sponsors, et accusé de coûter trop cher au club. Les actuels dirigeants du FC. Bourges précisent que Bruno Bellamy n’a pas été à ce jour licencié. Davantage que le salarié, ses compétences et son bilan, c’est la fonction de responsable du marketing qui semble être remise en cause par le président Marien : « Guy Roux lui-même nous a confié ne pas avoir à l’AJ. Auxerre de commercial ». Financer un tel poste pour un simple club de quatrième division (et maintenant cinquième), peut paraître en effet surprenant. Louis Flock et Jackie Marien expliquent d’ailleurs avoir dû réduire la masse salariale de 50%. Sous la gestion Duvernoir, le FCB comptait en effet près d’une quinzaine de salariés, contre deux (ou trois ?) aujourd’hui.

commentaires
> Demoiselles du FCB : la réponse des dirigeants - 17 août 2004 à 20:41

Le courrier de messieurs Flock et Marien amène quelques mises au point.

Les féminines du FC Bourges n’ont pas de rancoeur particulière envers la nouvelle équipe qui, au demeurant n’est pas si nouvelle que cela. Ce qui a exaspéré les joueuses c’est l’ambiance de "guerre civile" qui a régné dans le club au printemps et les pressions plus ou moins directes exercées des deux côtés sur certains cadres de l’équipe. Les féminines ont cette particularité de venir pour jouer, se donner des défis et les atteindre ensemble. C’est en cela qu’elles ont réagi violemment et unanimement lorsque leur entraîneur a été mis sur la sellette. Il a pourtant continué à assurer les entrainements jusqu’au terme, le mercredi suivant la finale de la Coupe du Cher, et a encadré son équipe lors du tournoi d’Asnières le dimanche 20 juin. La rupture avec les anciens et les nouveaux dirigeants étant consommée, on comprendra aisément qu’il n’ait pas éprouvé le besoin d’aller parader dans les couloirs.

Pour ce fameux rendez-vous, les dirigeants voulaient le fixer initialement à 18h30 mais, sur l’insistance des joueuses qui souhaitaient que toutes puissent être présentes, y compris celles qui travaillent ou habitent loin de Bourges, il a été décalé à 19h30. Oubli, mauvaise compréhension ? Qui doit-on croire ? Messieurs Flock et Marien où les joueuses présentes ?
Comment expliquer que certaines se soient déplacées de plus de 40 km pour être au stade à 19h30 si elles savaient que le rendez-vous était à 18h30 ? Paranoïa, mythomanie ou simplement des dirigeants qui pensaient à la survie du club, ce qui se comprend ?

Je ne souhaite pas remettre en cause les compétences des signataires du courrier mais force est de constater qu’ils ne connaissent pas très bien les arcanes du football féminin. Pour ce qui est de la petite mesquinerie sur la joueuse "dont le club a financé le stage et l’examen", rappelons que la Fédération propose des aides financières aux clubs pour la formation des cadres féminins (Plan de développement 2000 / 2004 mis en place par Aimé Jacquet) et qu’il suffit de contacter la Ligue du Centre pour monter un dossier. Cette joueuse qui aurait ainsi trahi son club nourricier a eu en charge toute la saison les benjamines du club et a assisté Hervé Minier auprès de l’équipe de DH. Vérifiez donc dans les comptes si elle a été traitée financièrement comme les autres éducateurs sachant qu’elle est déjà diplômée et qu’elle a représenté le FC Bourges auprès du District en ayant la responsabilité des sélections féminines avec Sébastien Lemercier.

Considérer que les joueuses ont été manipulées dans cette affaire par "une ou deux meneuses" est leur faire injure. Il n’y a eu aucune démission ? Relisez les règlements de la Fédération et de la Ligue et vous comprendrez pourquoi (un indice, le nombre de joueurs mutés... ). Quand au courrier envoyé à chacune et daté du 20 juillet, vous ne croyez pas que l’article paru dans le Berry le 28 juillet est assez explicite ?

Là où je rejoindrai les dirigeants du FC Bourges, c’est pour dire que cette affaire a assez duré et elle aurait pu être réglée dans le calme avec un peu d’intelligence. Le club a des ambitions mesurées du fait de sa situation financière et les féminines veulent développer leur sport ? Constatons qu’il y a antinomie entre les deux volontés et séparons-nous bons amis, d’autant qu’un club était prêt à reprendre la section et à la développer. Qui va être perdant dans l’affaire, les joueuses ? Elles ne joueront pas pendant un an, elles l’acceptent déjà. Le club ? Il va falloir trouver au minimum 9 joueuses pendant toute la saison pour ne pas avoir à payer trois forfaits puis un forfait général coûteux. Qui est gagnant ? Personne. Le Président Marien aime à citer Guy Roux dont l’intelligence et le sens pratique ne sont plus à démontrer. Sans doute aurait-il déjà apporté une réponse.

Malgré tout je souhaite, et je pense pouvoir le faire au nom des filles, que le club perdure. Pas pour les adultes dont je ne partage pas les conceptions, mais simplement pour qu’il y ait toujours cette petite flamme dans le regard des enfants quand ils portent le maillot de leur club. Les adultes n’ont pas le droit de casser le rêve d’un enfant pour satisfaire leur envie.


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