FCB : joueurs et dirigeants quittent le navire

Depuis la fin de son aventure au niveau professionnel dans les années 90, le FC. Bourges n’aura donc jamais réussi à sortir la tête de l’eau. Alors que le club berruyer entraîné par Alain Michel flambait en seconde division professionnelle, en coulisse, l’argent coulait à flot. Rien n’était trop beau pour ce club para-municipal dont les exploits étaient suivis de très près par le député-maire communiste de l’époque, Jacques Rimbault. Le réveil a été d’autant plus douloureux que la ville a vécu une alternance politique avec l’élection d’un maire UMP (encore RPR à l’époque), Serge Lepeltier, portrait exactement inverse de son prédécesseur : peu intéressé par le football (de son propre aveu), absolument pas désireux d’éponger aveuglément chaque année les dettes du club, et surtout soucieux de « casser » le grand symbole et l’ambassadeur d’une ville qui fut un bastion du communisme français.

Passant l’arme à droite avec des dirigeants réputés proches de la municipalité, (Zel, Gilbert, Duvernoire et jusqu’à l’ancien responsable des sports du Conseil Général Pierre Signargout), le bilan n’a pourtant jamais été à la hauteur de la fameuse « gestion communiste » paradoxalement vilipendée par les nouveaux maîtres de la ville. Sportivement, le FCB n’a jamais pu retrouver son statut professionnel et a évolué avec des hauts et des bas dans l’anonymat des championnats amateurs. Financièrement la « gestion UMP » fut encore plus catastrophique : un dépôt de bilan (le second de l’histoire du club), puis un deuxième (le troisième, donc, si vous suivez bien) synonyme de liquidation judiciaire.

Avec un compteur remis à zéro, le FCB aurait dû repartir sur de bonnes bases en Division d’Honneur. Mais très vite, le club a replongé dans ses travers de gestion financière hasardeuse, jusqu’à la saison dernière où sous la présidence Duvernoire, le club accusait un passif cumulé de plus de 200.000 euros. A l’issue d’une bagarre acharnée de dirigeants, une nouvelle équipe se mettait en place pour tenter de sauver le FCB. Mais des partenaires n’ayant finalement pas honoré leurs promesses et engagements financiers, la municipalité décidait il y a quelques semaines de suspendre sa subvention en raison du non respect du plan de sauvetage.

Sans un repreneur de dernière minute, ou un effort d’investissement des actuels partenaires (et donc le déblocage en conséquence de la subvention municipale), le FCB s’achemine vers un dépôt de bilan en fin de saison, voire dès la fin du mois de janvier. Le capitaine de l’équipe première a déjà plié bagages, ainsi que le président Jacky Marien qui a présenté sa démission puisque malgré ses efforts et sa bonne volonté, il n’a pu sauver le club de la noyade.

Un énième dépôt de bilan qui pourrait aboutir à une liquidation judiciaire aurait pour conséquence d’annuler l’action en justice des dirigeants du FCB à l’encontre de leurs prédécesseurs pour mettre en lumière comment ont été utilisées, sans contrôle par les autorités concernées, des sommes considérables d’argent public. Les raisons de ce gouffre financier ne seraient donc jamais rendues officiellement publiques.

Le naufrage du FCB représenterait en outre un incroyable camouflet pour la politique sportive de la municipalité, puisque la première ville du Cher ne comporte plus désormais qu’un sport de haut niveau avec le basket féminin qui n’est par ailleurs pas un sport majeur et médiatique en France, et qui a forgé sa réussite... sous l’ère communiste de Jacques Rimbault et Jean-Claude Sandrier. Tout porte à croire que l’argent et la politique ont, pour longtemps coulé le football à Bourges.