69.00
C’est le nombre d’habitants que compterait Bourges aujourd’hui, selon les derniers résultats du recensement. En peu de temps, Bourges est passée de 80.000 habitants à 72.000 puis 69.000. ça vous étonne ?
Ceux qui croient dur comme fer à la sincérité de la politique de communication de la municipalité de Bourges doivent effectivement être étonnés et même tomber de très haut. Si l’on en croit les sources officielles (à ne pas confondre avec des sources sûres, surtout à Bourges, messieurs les journalistes professionnels de la NR et du BR), Bourges est une ville en pleine mutation. On parle de métamorphose ou de renouveau. Dès qu’une entreprise s’implante à Bourges, elle fait les gros titres, même si elle ne créé que quelques emplois. Et puis il y a le fameux « renouvellement urbain » qui va changer le visage de la ville : « vous ne reconnaîtrez plus votre quartier » s’emporte avec enthousiasme notre ami Papy Chamiot.
Seulement voilà. Dans cette ville ou le slogan de l’ancien maire communiste Jacques Rimbault « Démocratie j’écris ton nom » a été remplacé par le « Bourges ville souveraine » du maire UMP Serge Lepeltier, on a l’impression de vivre ici et aujourd’hui à Stalingrad. On n’est plus à un paradoxe près. Désormais, tout citoyen qui ose critiquer la politique de notre bon petit roi de Bourges et de son valet est considéré comme un ennemi. A quand les purges ? Notre presse quotidienne régionale est totalement muselée. Le pire, c’est que la mairie n’a rien besoin de faire pour cela : les journalistes locaux s’autocensurent comme des lâches et ne retranscrivent que très rarement le climat de défiance général à l’égard de nos chers petits notables locaux.
Un exemple parmi tant d’autres : le cas du FCB. Nous avons reçu des dizaines de messages outrés de l’attitude de la mairie de Bourges. Nos confrères de la presse locale, ont probablement dû en recevoir encore davantage puisque - en théorie au moins - ils ont une importance et un impact bien plus grand que notre petit webzine. Pourtant, c’est la loi du silence dans le Berry Républicain et dans la Nouvelle République. Pire : lorsque le maire déclare : « il faut tourner la page », la PQR reprend ce discours à son compte pour convaincre ses lecteurs de fermer leurs gueules, que finalement, il ne faut pas chercher où est passé l’argent public et encore moins tirer à boulet rouge sur les amis de Serge Lepeltier qui sévissaient au FCB et qui sont les responsable de ce fiasco. Les clés de cette ville sont décidément tenues par des cons et les chaînes sont soigneusement astiquées par des journalistes véreux et des lèche-bottes.
Car ce que vous nous dites, dans vos messages nombreux sur nos forums et dans vos e-mail, c’est que Bourges est en train de crever. Ce que vous nous dites, c’est que vous voulez partir parce qu’ici, il n’y a plus de boulot, il n’y a plus aucune perspective d’avenir. Ce que vous nous dites, c’est qu’ici, tout est cloisonné, que les parts du gâteau sont déjà découpées et qu’il ne reste pas une miette pour des associations nouvelles, des projets nouveaux, sauf à connaître les bonnes personnes. Ce que vous nous dites, c’est qu’ici, tout doit passer par la municipalité qui a instauré une sorte de système totalitaire qui empêche toute initiative indépendante, qui muselle les gens et les rend serviles.
Encore une fois, l’affaire du FCB est éloquente du manque de dynamisme des entreprises locales. Le club n’était plus géré que par des petits commerçants, et aujourd’hui par un simple parent de jeune footballeur. Les quelques entreprises que l’on trouve à Bourges ne s’investissent plus dans la vie locale, elles se contentent de vivoter médiocrement. Si Bourges est une ville d’avenir, c’est pour les gérontologues, les aides aux personnes âgées et les sociétés mortuaires. Alors c’est sûr que dans ces conditions, le foot, on s’en tape allégrement comme l’a dit de manière méprisante Papy Chamiot.
Le fameux renouvellement urbain n’a pour objectif que de redimensionner la ville par rapport à la crise actuelle. Beaucoup de logements seront détruits. Et il n’en sera pas reconstruit en nombre équivalent. Ces nouveaux logement seront d’ailleurs pour une part importante d’entre-eux des logements pour des familles mono-parentales, ou des couples avec un seul enfant. Les familles nombreuses - qu’on se le dise - n’auront plus leur place à Bourges. Monsieur le maire est en train de rétrécir la ville à l’échelle des personnes âgées.
Mais ce qui me dérange le plus, c’est que lorsque nous serons tous morts, les historiens qui se pencheront sur l’histoire de la ville s’appuieront sur les écrits de l’époque, et donc, sur la vision idyllique et absolument fausse de la presse locale. Ce travestissement de la réalité est une faute grave de la part des journalistes qui écrivent au quotidien l’histoire de Bourges. La plupart sont désabusés et ne font ce métier que pour avoir un salaire, payer leur maison, aller en vacances, s’acheter des enfants et avoir un chien. Ils n’ont pas conscience de leur rôle prédominant et de leur devoir d’information pour les générations futures. Si j’étais rédacteur en chef du Berry Républicain ou de la Nouvelle République, ils seraient tous licenciés. Leurs écrits, ce sont des excréments en papier.
Bon, je m’arrête là, sinon je vais défoncer mon clavier. J’ai juste un truc de positif à dire : je me suis réconcilié avec la ville de Vierzon. C’est une ville qu’il faut découvrir la nuit (genre quand vous êtes bloqué à la gare jusqu’au petit matin). On y trouve une chaleur qui a disparue à Bourges depuis longtemps. Les gens y sont aussi dans leur immense majorité beaucoup moins cons et ils ont les couilles de se battre pour essayer de changer les choses. Maintenant, je comprends mieux l’amour des vierzonnais pour leur ville pourrie. Avec mes excuses. Allez le Vierzon Foot !!