Fais-moi mal, Sarkozy
« Il s’est levé à mon approche / Debout, il était bien plus p’tit / Je me suis dit c’est dans la poche / Ce mignon-là, c’est pour mon lit / Il m’arrivait jusqu’à l’épaule / Mais il était râblé comme tout / Il m’a suivie jusqu’à ma piaule / Et j’ai crié vas-y mon loup ! »
Malgré un été plutôt humide, les Français sont aux anges. Les sondages tendent à montrer qu’une grande majorité de nos concitoyens est heureuse : plus de 60% de la population serait ravie des premiers mois de présidence de notre ami Nicolas Sarkozy. Il faut dire que lorsque l’on voit avec quelle facilité il peut faire disparaître ses petits bourrelets disgracieux, il est aisé de comprendre que cet homme trapu suscite de nombreux espoirs en tous genres. Va-t-il transformer les pitbulls en adorables petites bêtes dévouées qui se serviront de leurs dents acérés pour ouvrir nos boîtes de conserves si peu pratiques ?
Force est de constater que pour le moment, il se débrouille très bien. Le plus libéral d’entre-nous fustige la France des fainéants et en moins de cent jours, il se fait offrir deux périodes de vacances par de gros richards qui fait de lui… le plus assisté d’entre-nous. Il annonce 22.000 fonctionnaires en moins dont plus de 10.000 suppressions de postes dans l’Education Nationale, et tout le monde crie au génie, demandant à ce que les « réformes » aillent « plus loin ». Il fait des cadeaux aux nouveaux riches pour qu’ils soient propriétaires, et même les moins fortunés pensent qu’ils pourront eux aussi posséder un petit bout de la planète à polluer par leur simple présence. Il signe un gros contrat de vente d’armes avec des quasi terroristes Libyens, et tout l’hexagone se réjouit déjà à l’idée de se prendre des bombes sur la tronche. Il instaure le service minimum et nos bons petits soldats franchouillards demandent déjà à ce que ces saloperies de syndicalistes soient jetés en prison et que la loi sur les multirécidivistes s’applique aussi aux grévistes.
A croire que la France est devenue sadomasochiste. Certes, pour moi qui possède l’intégrale de l’œuvre de Sade (en livres de poche), ce n’est pas déplaisant. Jacques Attali a eu le nez fin en s’assurant les services d’un neurologue et psychiatre dans sa « Commission pour la libération de la croissance française ».
Fais-moi mal, Sarkozy, oh oui, oh oui
Envole-moi au ciel... zoum !
Fais-moi mal, Sarkozy, oh oui, oh oui
Moi j’aime la rue qui fait boum !
Nos contrées reculées n’échappent pas à la folie ambiante. Notre maire Serge Lepeltier est parti faire de la plongée sous marine pour batifoler avec des requins marteaux. Notre président de Région, Michel Sapin, tel une tourterelle des bois a décidé de se retirer dans son bled paumé. Et le reste de la population berrichonne – députés et conseillers généraux compris – semble s’être offerte un bon petit régime au Trancsen et au Prozac.
Pour notre part, imperturbablement, nous fêterons en novembre nos dix ans d’existence en inséminant la population autochtone avec notre idéal de défense d’une expression libre et éclairée, chaînon manquant entre les Mac’Do de l’information adeptes du maljournalisme et les médias ou structures dites « alternatives », parfois trop sectaires et pas toujours aussi indépendantes que cela.
Nous inaugurons donc ce mois-ci un nouveau squelette (une nouvelle interface) avec un nouveau logo, davantage de photos et… toujours autant de textes : pas question de céder à la modes des articles courts et superficiels. C’est aussi une manière pour nous de « sélectionner » nos lecteurs. Techniquement, l’agitateur est passé en version SPIP 1.9.2b et notre hébergement à évolué vers une nouvelle formule qui devrait nous permettre un plus grand confort d’espace et moins de plantages de la base de données lorsque le site croule sous les messages de forum et que les internautes que vous êtes, sont trop nombreux à nous rendre visite.
De nouvelles fonctionnalités et modifications vont être apportées dans les prochaines semaines. Nous vous demandons de nous communiquer vos commentaires, suggestions et rapports de bugs afin que nous puissions optimiser votre agitateur qui frétille toujours autant de la queue en éclaboussant au passage les inébranlables petits rois de Bourges et d’ailleurs.
« Il a remis sa p’tite chemise / Son p’tit complet, ses p’tits souliers / Il est descendu l’escalier / En m’laissant une épaule démise / Pour des voyous de cette espèce / C’est bien la peine de faire des frais / Maintenant, j’ai des bleus plein les fesses ! » [1]