Vous préférez quoi : karcher ou armée ?

vendredi 19 novembre 2010 à 16:41

Sarko promettait de nettoyer les banlieues au Karcher.
Une autre élu de la nation souhaite y envoyer l’armée :
« Les gendarmes savent très bien mener ces opérations de "pacification", ils l’ont plusieurs fois démontré à l’étranger. »
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commentaires
Vous préférez quoi : karcher ou armée ? - bombix - 20 novembre 2010 à 13:00

Bah ... c’est pas le premier socialiste à être partisan d’opérations de "pacification" par des moyens militaires.
Pour l’Algérie, on ne parlera que tardivement de guerre. On disait "les événements", et concernant l’action de la police et de l’armée, "la pacification" justement. Le mot est tragiquement connoté, comme disent les linguistes.

Rappelons à ce propos les interventions d’un certain François Mitterrand, ministre de l’intérieur en 1954, le 12 novembre exactement :

« L’Algérie, c’est la France. Les départements de l’Algérie sont des départements de la République française. En trois jours tout a été mis en place. On a dit : "Est-ce pour maintenir l’ordre ?". Non, pas seulement. C’est pour affirmer la force française et marquer notre volonté... L’Algérie c’est la France ! Et qui d’entre vous, Mesdames et Messieurs, hésiterait à employer tous les moyens pour préserver la France ? Tout sera réuni pour que la force de la nation l’emporte en toute circonstance. C’est vers les leaders, vers les responsables qu’il faudra orienter notre rigoureuse répression. »

Rappelons aussi qu’il fut ministre de la justice pendant la bataille d’Alger. Comme l’indique avec un peu d’humour noir la fiche WP de Mitterrand :

« Il est certain qu’assumer la charge de Garde des Sceaux en pleine bataille d’Alger, à l’époque où l’armée française recourt massivement à la torture et aux exécutions sommaires pour mater l’insurrection algérienne, constitue une redoutable épreuve pour l’humaniste et l’homme de gauche dont, malgré tout, François Mitterrand veut sans doute continuer de donner l’image. Les témoins cités par son biographe Jean Lacouture décrivent d’ailleurs un homme bouleversé, profondément hésitant. Cependant, au risque de s’exposer à l’accusation d’avoir couvert, voire encouragé des pratiques renouvelées de celles de la Gestapo et relevant pour le moins du crime de guerre, l’ancien Résistant reste au gouvernement, car il veut accéder à la présidence du Conseil où, pense-t-il, sa marge de manœuvre serait plus large ; il pourrait, après tout, rendre plus libérale la politique algérienne. »

Vu ses déclarations en 54, on peut en effet l’imaginer cette politique libérale ! Plaignons les souffrances morales de l’humaniste de gôche bouleversé, et de l’ancien résistant qui fut d’abord un pétainiste convaincu (chez Mitterrand, les convictions et les engagements furent à géométrie variable, selon les circonstances et les chances de favoriser sa carrière et son accès au pouvoir) — mais n’oublions pas le communiste algérien Fernand Yveton guillotiné, et les milliers de victimes de la Gestapo française lâchée en Algérie. Un livre à lire : Henri Alleg, La question.


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