C’est bientôt Noël, saison des cadeaux. Le livre d’art ou le livre régional rempli de belles photos léchées, qu’on feuillette nonchalamment le 25 décembre, et qu’on abandonne pour toujours sur une étagère ensuite est toujours une bonne idée. Au supermarket, si septembre est le mois de la foire aux vins, décembre est celui de la foire aux livres. Une gondole en pousse une autre.
Un livre sur le Cher au pied du sapin, mais en voilà une bonne idée, et originale avec ça ! Patrick Martinat nous propose : Le Cher remarquable, publié par le Berry Républicain, avec des photos de Stéphanie Para, du Berry Républicain. Et comme il travaille au Berry Républicain, il assure lui-même sa promotion, dans le Berry Républicain. Pour parler d’un grand écrivain, il faut le talent d’un grand journaliste. Modeste, Patrick Martinat demande : « Pourquoi les grands couturiers s’efforcent-ils de créer les modèles qu’ils font défiler à chaque nouvelle saison ? Pourquoi les nez des grands parfumeurs fouinent-ils dans mille arômes fondamentaux dans l’espoir de découvrir des fragrances originales ? Pourquoi noircir des partitions de musiques après Mozart ou des pages blanches après Gracq ? » Vraiment, on se le demande. Mystère insondable de la création ! Inspiré, notre Gracq de derrière la bouchure devient lyrique : « Selon l’heure, la saison ou l’angle, un même lieu, surpris comme une proie par un rapace, s’abandonne une fraction d’instant comme au seuil de l’éternité. » C’est beau comme du Patrick ... Poivre d’Arvor, ça ! « Il est possible que de Paris, le Cher ne paie pas de mine aux yeux des ignorants. » Désormais ils n’auront plus aucune excuse. Le Cher a désormais son rhapsode « parce qu’il le valait bien ».
Une once de George Sand, un rien de fragrance du terroir, une pointe de culture-pub : entre modernité et tradition, Patrick Martinat, tout un art de mélanger les saveurs !
Voir en ligne : Le Cher remarquable