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Vagues à lames... - epujsv - 16 avril 2021 à 12:34

Pourquoi les variants changent la donne : Usbek et Rica 15/04/21. Entretien avec Samuel Alizon, spécialiste des maladies infectieuses, CNRS, Montpellier

"L’efficacité des vaccins est-elle menacée  ?

Tout dépend de quel vaccin on parle. D’après les premières études parues sur le sujet, les vaccins à ARN messager Moderna et Pfizer resteraient suffisamment efficaces pour avoir des effets notables en population générale sur les variants V2 et V3. S’agissant du nouveau vaccin Janssen, si les premiers essais cliniques laissent suggérer une efficacité équivalente, le faible nombre de cas recensés « ne permet pas un comparatif statistique pertinent », comme le résume Libération dans un article de décryptage datant du 31 mars.

C’est surtout l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca face aux variants V2 et V3 qui semble remise en cause. Le 9 avril, la Haute Autorité de Santé (HAS) a ainsi réalisé une revue des données disponibles sur le sujet, « afin d’évaluer, pour le mois d’avril, la nécessité d’une adaptation de la stratégie vaccinale ». Résultat : les autorités sanitaires recommandent d’utiliser exclusivement des vaccins à ARN messager en Outre-Mer (Guyane, Mayotte et La Réunion) et en Moselle, les territoires les plus concernés par la propagation des variants sud-africain et brésilien. « Dans le reste du territoire national, la proportion du variant sud-africain reste systématiquement inférieure à 20 %, indique la HAS. Cela ne justifie pas d’y mettre en place, à ce stade, une stratégie différenciée de recours aux vaccins. »

À noter qu’en Moselle, l’ARS et la préfecture n’ont pour le moment pas suivi les recommandations de la HAS. Mercredi 14 avril, le département continuait à vacciner avec AstraZeneca. L’Ordre des médecins de Moselle a exprimé son « incompréhension » face à cette décision. « Les gens n’arrêtent pas d’appeler leur médecin » et « nous, on est assaillis par les praticiens mosellans qui ne savent que faire », a indiqué à l’AFP le président du conseil de l’Ordre des médecins en Moselle, Laurent Dap.

Le calendrier de la campagne vaccinale est-il compromis  ?

À ce stade, la France compte toujours ouvrir la vaccination à tous au milieu du mois de juin, mais beaucoup d’inconnues demeurent. « Tout dépend des gestes barrières et des mesures de contrôle de l’épidémie, avance Samuel Alizon. À ce stade, il y a beaucoup d’inconnues, car on sait que V2 et V3 contournent facilement l’immunité naturelle, et sans doute aussi le vaccin AstraZeneca, au moins pour le variant V2 ». Or, selon ce spécialiste des maladies infectieuses, une augmentation du nombre de cas des variants V2 et V3 dans toute la France n’est pas à exclure « en cas de relâchement fort des gestes barrières ou de réouverture trop rapide ». Ce qui pourrait alors inciter, selon toute logique, la Haute Autorité de Santé à généraliser sa recommandation de ne plus utiliser le vaccin AstraZeneca… à tout le territoire.

«  Il faut vacciner tout en maintenant un contrôle épidémique à bas niveau et en articulant cette campagne à toute une palette de mesures, préconise donc Samuel Alizon. Plus vous avez une épidémie qui circule, plus vous avez une évolution virale, plus vous fragilisez l’efficacité des vaccins. » Et de trancher : « Vacciner et tout relâcher n’est pas une option satisfaisante. »


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