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Eclairage sur la précarité de l’emploi en Français Langue Etrangère - Anna CATTAN - 21 mai 2006 à 14:49

Bonjour,

je viens de lire votre article, envoyé par une amie. Je voulais vous faire part de mon expérience pour qu’elle puisse servir de piste, en attendant qu’un statut soit crée et permette une adéquation entre la formation, l’offre d’emploi et les conditions de travail des formateurs de FLE/FLS.

je suis embauchée en CDI à 35h dans un centre de formation professionnelle à Aubervilliers (93). Le Centre était à l’origine une simple école d’infirmiers et d’aides-soignants. Petit à petit, les responsables de formation ont observé que d’une part leurs étudiants avaient un niveau moindre en français et que, par ailleurs, beaucoup d’entre eux étaient âgés de plus de 25 ans, n’étaient pas nés en France mais n’avaient pas suivi de formation en français à leur arrivée.

Ils ont donc décidé de créer deux choses : premièrement, un poste de formateur en français pour aider bon nombre de futurs étudiants à préparer l’entrée dans les écoles et, deuxièmement, d’autres formations, d’un niveau professionnel moins élevé mais accessible à beaucoup de demandeurs d’emploi très faiblement scolarisés et dont le niveau en français langue seconde était très bas. C’était en 2003. Aujourd’hui, trois ans plus tard, j’ai eu l’opportunité d’aller me former plus spécifiquement au Québec en alphabétisation / FLS et de reprendre mon poste, en CDI cette fois. Les formations se sont diversifiées et je me charge des cours de français langue seconde sur objectif professionnel dans le domaine sanitaire et social. Par ailleurs, ma directrice me donne carte blanche pour la création d’actions plus strictement linguistiques dans le cadre, notamment, de la formation continue.

Je pense que nous devrions développer notre présence, en tant que formateurs de FLS, dans les centres de formation professionnelle, pour des publics qui ont besoin d’une remise à niveau ou d’ouverture sur des compétences de base. Ces centres, souvent associatifs mais subventionnés durablement par les Conseils généraux, conventions de formation et les partenaires privés employeurs, peuvent offrir des conditions de travail honorables et permettre aux formateurs de FLS d’apporter leur savoir-faire didactique au sein d’une équipe pédagogique pluridsciplinaire.

Voici une petite idée. Qu’en dites-vous ? J’aimerais connaître votre sentiment.

Bien cordialement

Anna CATTAN


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