Sud de l’agglo : l’importance d’un débat démocratique et citoyen !
Cet article ne veut pas être une suite aux différents articles que j’ai écrits sur différents supports avant, pendant et depuis le refus de la CDAC et la CNAC (commission départementale et nationale d’aménagement commercial) sur l’implantation d’un Carrefour Market à Trouy. Il se veut simplement une contribution citoyenne à une problématique qui me tient particulièrement à cœur : le développement du sud de l’agglomération de Bourges. Il s’avère que mon opposition au projet de centre commercial route de Châteauneuf à Trouy trouve son origine dans une analyse que je souhaite pertinente de cet aspect de notre vie publique.
L’agglomération Bourges plus, dans le cadre du SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale), a pour responsabilité l’aménagement de notre territoire de demain. A ce titre la loi lui donne compétence pour établir ce document à 20 ans. Loi n°2000-1208 du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains.
Qu’est-ce donc alors que le SCoT ?
Démographie, habitat, environnement, équipements publics, développement économique, déplacements… les thématiques abordées dans le cadre d’un SCoT sont nombreuses. L’objectif est important, il est de doter le territoire d’un document de planification qui consiste à mettre en commun les objectifs d’aménagement et de développement, en se plaçant à une échelle globale.
S’il a pour objet de favoriser le développement équilibré et durable de l’agglomération berruyère, le SCoT constitue aussi un véritable cadre de référence politique du "vivre ensemble", fondé sur des priorités et des choix partagés.
Le SCoT touche en effet à toutes les dimensions de la vie quotidienne ; se loger, travailler, se déplacer, se distraire, se soigner et acheter…Il va sans dire que les décisions qui émaneront de cette longue concertation à 40 communes vont modeler en profondeur notre quotidien.
Quels que soient au demeurant mes désaccords avec Serge Lepeltier, la décision de la Mairie de Bourges de réaliser une des plus grandes réserves foncières depuis la création du plan d’eau, justement entre ce dernier et la route de St Amand (N144) jusqu’a la rocade, n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une réflexion sur le potentiel de cette zone.
La naissance du nouveau quartier commercialisé par Square habitat, filiale du crédit agricole, n’est sans doute que le premier étage de la fusée, la première partie du projet.
Au stade de son développement actuel, ce projet implique déjà 3000 habitants supplémentaires environ à terme sur la zone. Si nous rajoutons à cette population les 2000 habitants de Trouy-nord et la zone d’influence des quartiers, des villes, des villages à proximité, c’est sans doute un nouveau bassin démographique d’environ 10 000 personnes qui est en train de se créer. Il s’agit donc bien là d’une refondation complète des équilibres démographiques de l’agglomération berruyère.
Il est donc évident que toutes les infrastructures nécessaires à la vie publique, sociale, industrielle et commerciale sont encore à venir et ne représentent pas le moindre des enjeux économiques du développement de cette zone.
Notre opposition à l’installation d’un supermarché route de Châteauneuf a eu entre autre, pour aspect positif d’engager un débat sur l’avenir de cet espace névralgique. Toutes les enseignes alimentaires et commerciales, les entreprises de promotion urbaines concernées, réfléchissent aujourd’hui à l’avenir pour anticiper et être prêtes le moment venu.
Les concertations que j’ai pu avoir avec ces différents acteurs économiques, m’ont forgé une conviction : le développement de cette zone à besoin de la plus large concertation avec tous les acteurs concernés : populations, élus, acteurs industriels et économiques.
Les impératifs du développement durable et du Grenelle de l’environnement, apportent un certain nombre de points de vues nouveaux quant aux capacités du développement commercial de la zone, aux nécessités de transports et du calcul du trajet moyen.
La première évolution notable dans ce débat est à mettre au crédit des enseignes alimentaires. Toute leur réflexion sur les nouvelles habitudes des consommateurs les amènent à privilégier pour l’avenir des zones commerciales moins grandes que par le passé, plus humaines et plus intégrées dans les lieux de vies.
Alors que depuis des décennies la grande distribution refusait de valider le troisième pôle commercial berruyer, elle l’appelle maintenant de ses vœux pour les raisons précédemment citées.
Ceci nous amène au constat suivant : nous sommes à la veille d’une réorganisation totale des zones de chalandises de l’agglo et d’un Monopoly local pour le leadership du marché. La réduction du projet Avaricum valide encore un peu plus cette analyse.
Lors de tels projets il est essentiel que nous tous, avec nos sensibilités différentes, élus et citoyens nous affirmions notre rôle de contre pouvoir pour que ce développement se fasse au bénéfice bien compris des habitants des communes concernées.