Qui se cache derrière Manston ?

samedi 15 janvier 2011 à 20:38, par Mercure Galant

Il pourrait faire sienne la devise du grand Argentier : "A coeur vaillant rien impossible !"Bien qu’il soit natif de notre bonne ville de Bourges, les fans de la scène de Manchester ne renieraient sans doute pas son premier album " Derrière le miroir". Mais qui se cache derrière Manston ? Rencontre avec un garçon passionné de musique ...

Qui se cache derrière Manston ?

L’Agitateur : Manston à quand remonte votre intérêt pour la musique ?

Manston : Depuis tout petit j’ai attrapé le virus. Vers onze ou douze ans, j’ai eu un déclic en voyant à la télé le premier clip du groupe Oasis, Supersonic. Je me suis dit que je voulais faire ça plus tard. J’ai ensuite eu droit à une guitare Carrefour ! (rires) Après j’ai appris à découvrir d’autres styles mais curieusement je suis toujours resté très attiré par les caractéristiques sonores de la pop-rock british. J’écoute pourtant de tout. Du jazz, du blues, BB King, en allant jusqu’au métal. J’ai d’ailleurs eu plusieurs expériences de groupes où j’ai brassé un petit peu tout ça.

L’Agitateur : Quand avez-vous commencé ces expériences de groupes ?

Manston : Dès le collège ! Au bout de deux ou trois ans de guitare, j’ai pu intégrer mon premier groupe au sein du quartier. C’était un groupe de punk. D’autres ensuite se sont succédés ( punk, rock alternatif, métal). Mais personnellement je me suis toujours senti attiré par la pop-rock. C’était un truc à part, une sorte de jardin secret que je gardais pour moi.

L’Agitateur : Quel fut votre rôle dans ces différentes formations ?

Manston : Parfois j’étais simplement guitariste, la plupart du temps guitariste et deuxième voix… et une fois guitariste chanteur. J’aimais bien l’ambiance des groupes, le fait de se retrouver entre copains pour les répétitions, pourtant j’aspirais à faire quelque chose de plus « professionnel » tourné vers la pop-rock.

L’Agitateur : Lors de ces expériences musicales avez-vous eu l’occasion de faire de la scène ?

Manston : Oui, notamment les scènes Région Centre sur Bourges avec le groupe de métal « Apple Death ». On avait même enregistré un CD… mais ça restait avant tout un hobby. Puis nous nous sommes séparés. Cette histoire a duré de 1999 à 2002. Cela a été ma plus longue expérience de groupe. Je suis parti car j’avais accumulé entre 40 et 50 chansons dans mon coin et j’éprouvais le besoin de m’investir encore plus dans cette voie en solo pour enrichir les compositions et travailler les textes.

L’Agitateur : Vous avez donc évolué musicalement…

Manston : Oui et je pense que j’évoluerai encore puisque je m’enrichis d’autres styles. Et puis je ne joue pas que de la guitare. Je me suis initié à la cornemuse écossaise que j’ai prévu d’intégrer dans le deuxième album pour apporter un cachet original.

L’Agitateur : En musique, êtes-vous un autodidacte ?

Manston : Je n’ai jamais pris de cours. J’ai toujours appris par moi-même avec des livres ou en écoutant de la musique. Et puis au contact des autres bien sûr. Ce sont surtout les échanges avec d’autres musiciens ou des amis qui ont constitué ma richesse musicale.

L’Agitateur : Quand avez-vous commencé à enregistrer vos morceaux ?

Manston : J’attendais en fait d’avoir un déclic… Je voulais me sentir prêt. Par ironie du sort, ce déclic est arrivé après mon accident de moto en 2004 qui m’a rendu paraplégique. Je ne pouvais plus marcher mais j’avais encore ma tête et mes bras… et je pouvais encore faire de la musique ! (rires)

L’Agitateur : C’est vraiment ainsi que vous avez réagi ?

Manston : Quand on est au pied du mur, il y a deux solutions. Soit on se morfond et on s’apitoie sur son propre sort, soit on décide de s’en sortir en faisant entrer en ligne de compte tous les facteurs importants pour soi. Pour moi, en premier lieu, c’était la musique !

L’Agitateur : Combien de temps s’est écoulé entre la date de votre accident et votre retour chez vous ?

Manston : Tout cela a duré au moins deux ans… La première chanson de cet album est donc née dans une chambre d’hôpital.

L’Agitateur : Comment travaillez-vous ? Est-ce la musique ou les paroles qui viennent le plus facilement ?

Manston : C’est quand même plus souvent la musique qui arrive en premier. Un air me traverse l’esprit, je le fredonne sur un dictaphone puis je le retranscris et je le joue sur ma guitare. Une fois que la ligne mélodique est en place, j’écris le texte. Parfois certains textes longs s’écrivent très rapidement (vingt minutes pour celui du morceau « Génération Télé ») alors que d’autres m’ont pris presque un mois ! Par rapport aux paroles, je voulais raconter des choses mais je ne voulais pas que ça soit glauque. Je voulais lancer un message d’espoir, je voulais tourner mes textes vers l’optimisme. Pour moi la musique doit servir à véhiculer de l’optimisme. Comme toute forme d’Art, elle doit donner du rêve et de l’espoir aux gens. En composant je me suis donc mis à la place de l’autre, de celui qui va écouter. Il y a une notion de partage. Je ne voulais pas parler que de handicap car je voulais que tout le monde s’y retrouve.

L’Agitateur : Comment en êtes-vous arrivé à la réalisation du CD ?

Manston : Quand je lui ai joué mes premières chansons, l’un de mes meilleurs amis, Vincent (alias DJ Rodness) qui est ingénieur du son s’est montré intéressé. Il a un studio personnel et m’a proposé d’enregistrer mes compositions. J’ai donc sélectionné dix de mes titres. Ensuite le problème s’est posé de trouver des musiciens. J’avais une vague idée de ce que tout cela pouvait donner une fois orchestrée. Il m’a répondu qu’avec les nouvelles techniques d’enregistrement, ce n’était pas compliqué d’élaborer l’ensemble par superposition de pistes. J’ai donc fait tous les instruments : guitare, basse, claviers, harmonica, etc..

L’Agitateur : Donc vous êtes à la base de tout ce qu’on entend dans le CD …

Manston : Oui, à une exception près ! Vincent s’est chargé de la batterie puisque c’est son instrument de formation. Nous avions déjà joué ensemble dans mon premier groupe.

L’Agitateur : Cela a du représenter un volume de travail considérable !

Manston : Tout cela nous a pris 6 mois d’activité intense en 2008. Ensuite il a fallu mixer puis masteriser l’album mais cela s’est effectué plus lentement tout au long de l’année 2009 pour des raisons personnelles. Comme nous avions constaté l’énorme implication en temps et en investissement qu’avait exigé ce travail, nous avons pensé aller jusqu’au bout du projet en sortant le CD.

L’Agitateur : C’est une autoproduction ?

Manston : Oui, j’étais prêt à mettre de l’argent pour accomplir ce rêve. J’ai plus dépensé que récolté mais le but c’était d’aller au bout du projet. Ensuite on a contacté un infographiste, un photographe, un attaché de presse. On voulait fédérer autour de ce disque. L’année 2009 a aussi servi à mettre en place tout un réseau de communication. Pour ce qui touche la conception graphique nous avons été aidés par B18.

L’Agitateur : B18 le magazine ?

Manston : Oui, ils connaissaient mon ami Vincent et m’ont fait connaître à leur tour Manuel Marc, le photographe qui a fait le shooting photos. J’ai ensuite poussé le vice jusqu’à acheter mon propre code-barre ! Une multinationale s’occupe de gérer les codes-barres . C’est ce qui fait foi par rapport à la Sacem car je suis déclaré. Notre optique au final étant d’obtenir un produit très pro !

L’Agitateur : Le disque a été finalisé à quelle date ?

Manston : Le premier tirage de 500 exemplaires du CD était prêt fin mai 2010 et une sortie numérique le premier juin sur tous les sites de distribution numérique. Je fais partie du label T-RockX, monté par mon ami Vincent. Il est lui même signé chez Believe Digital en tant que producteur. On peut donc écouter l’album en ligne ou l’acheter en intégralité ou bien par titre. On a également élaboré un site officiel, un myspace…

L’Agitateur : Qui a assuré la création de ces sites informatiques ?

Manston : Là encore j’ai été aidé par un concepteur de sites. Finalement à travers ce projet, il y a eu beaucoup de rencontres … et le réseau continue encore de s’élargir ! Avec les 500 CD pressés, il fallait trouver des points de distribution. Pour le moment sur Bourges il n’y a qu’à Cultura. Ensuite on voudrait élargir le champ de vente, notamment lors de concerts. L’association Argos, qui organise le festival des déglingués, m’avait d’ailleurs sollicité pour jouer en première partie d’un artiste toulousain qui jouait au Nadir en octobre dernier. Je ne savais pas comment ça allait se passer car je n’avais pas de musiciens. Des amis sont venus à la rescousse pour travailler 4 ou 5 morceaux lors de 2 répétitions. On a donc pu jouer et vendre quelques CD ce jour là.

L’Agitateur : Que vous a inspiré cette expérience de la scène ?

Manston : C’était la première fois depuis bien longtemps que je renouais avec la scène. Ce fut une révélation. Il faut que je trouve des musiciens et que je tourne parce que j’ai adoré ! (rires) Donc depuis un mois c’est fait ! Nous avons commencé les répétitions avec en vue pourquoi pas au moins une date pour le printemps de Bourges. Mon manager, Anthony Canon, a trouvé trois musiciens, un batteur, un bassiste, un guitariste. Il y a une section musique à Alain Fournier. Ils sont beaucoup plus jeunes que moi ils ont entre 18 et 19 ans et disposent déjà d’une très bonne culture rock, et l’on se voit une fois par semaine pour les répétitions. Manston est donc devenu le nom d’un ensemble et plus celui d’un artiste uniquement. Je suis heureux de les avoir fait entrer dans cette aventure.

L’Agitateur : Comment avec-vous choisi ce pseudo : Manston ?

Manston : C’est vraiment un hasard qui est survenu en 2008 alors que j’étais déjà en studio pour enregistrer l’album. Hormis la musique je suis également passionné d’Histoire. Au cours d’une recherche sur internet concernant l’histoire de la Grande Bretagne, je suis tombé sur une base aérienne de la seconde guerre mondiale qui s’appelait Manston. Cette base militaire de la RAF (Royale Air Force) est devenue un aéroport de commerce international . Je trouvais que ce nom sonnait bien et me correspondait.

L’Agitateur : Vous avez laissé entendre en début d’interview que vous aviez un autre CD en projet ?

Manston : Oui, la majorité des titres du deuxième CD est déjà composée ! Sans trop tirer de plan sur la comète, j’espère pouvoir entrer en studio d’ici fin 2011-début 2012 pour l’enregistrement du deuxième album. Je voudrais passer à une autre dimension en termes de richesse musicale et par rapport aux paroles ... en Anglais cette fois-ci. Il y aura encore deux ou trois chansons en Français pour ne pas perdre cette identité mais la langue de Shakespeare demeure la meilleure sur ce genre de musique. Le premier album a été ma carte de visite et une sorte d’exutoire ; le deuxième permettra sans doute de se lâcher davantage. Je souhaite vraiment porter mon projet le plus haut possible car mon rêve c’est d’en vivre !

L’Agitateur : Vous souhaiteriez ajouter quelque chose ?

Manston : Oui, je l’ai déjà dit à d’autres occasions… Je suis parfois contacté par des organisations souhaitant me faire participer à des événements tels que le Téléthon. Je refuse, non pas parce que la cause n’est pas noble mais parce que je ne souhaite pas être catalogué comme « le gars en fauteuil ». Je suis un artiste avant tout et ce que je veux faire, c’est de la musique !

Le lien vers le site officiel de Manston

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