Dur Blanc, dur dur !
Durban : Serge Lepeltier, sans doute trop modeste pour annoncer lui-même l’immense succès de sa mission diplomatique [1], a confié le travail à une petite main. Pascal Blanc, l’adjoint chargé des Noëls blancs, des lumignons qui clignotent et des coeurs pleins d’espoir (c’est la passion des adjoints au maire de la ville de Bourges, la déco de Noël) a donc été désigné pour cette rude tâche. L’occasion pour le spécialiste de l’actualité heureuse et de la niaiserie sucrée de nous pondre une nouvelle perle. « Un grand coup de chapeau aux représentants des différents États qui ont préparé pendant des mois ces négociations pour aboutir à cet accord. » Ah oui, ils le méritent bien. Euh ... au fait, qu’est-ce qu’il y a donc dans ce fameux accord ? « Le texte adopté à Durban se contente d’acter la création d’un groupe de travail » Un groupe de travail pour quoi faire ? Un groupe de travail pour « identifier les solutions pour éliminer le fossé qui existe entre les promesses d’engagements de réduction d’émissions faites d’ici à 2020 et les efforts qu’il faudrait [conditionnel !] réaliser pour maintenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2°C. » Outch ! Si Lepeltier n’est pas Proust, Blanc n’est pas non plus Saint-John Perse !
Résumons : la réunion a débouché sur la décision d’une nouvelle réunion. Trop fort. Une réunion pour prendre une décision ? Pas du tout ! Une réunion pour « identifier » des « solutions » pour combler le fossé entre les mots et les actes. Durban, c’est le préalable d’un préalable aux préalables. Words, words, words, comme disait Shakespeare. Pendant ce temps, la température continue de grimper dans la marmite. Pas grave ! Avec Pascal Blanc, tout est beau, tout scintille. Chantez, dansez, embrassez tous vos amis ! « Il faut rester optimistes » conclut notre ravi, « et continuer à nous battre. Le challenge est ambitieux mais ô combien atteignable » ...
[1] Mais non, mais non ! Nous mettions sous presse, quand nous avons découvert le billet de notre ambassadeur. « L’accord de Durban poussera l’ensemble des pays du monde à amplifier leur action » déclare sans ambage Serge Lepeltier, de façon purement arbitraire, puisque cet accord ne porte sur rien de concret. « Cet accord est clairement lié aux propositions faites par l’Union Européenne et la dynamique qu’elle a insufflée, à laquelle ont largement participé la France et notre ministre, Nathalie Kosziusko-Morizet. » Durban, ou comment tirer gloriole de tout, y compris d’un bide ! Sur Durban, voir l’article du Monde, et mon commentaire