L’ère du vide
Comme le dit dans son style inimitable Roland Narboux : « Nous sommes à deux mois des élections municipales et hormis les militants et encore, la population de Bourges ne s’est toujours pas impliquée dans la campagne. » Et pourquoi devrait-elle « s’impliquer », je vous le demande ? Les écuries sont en place. Les vieux chevaux de retour et les jeunes poulains fringants s’ébrouent. Les ennemis d’hier (Galut-Félix) sont devenus amis. Les amis d’hier (Blanc-Fenoll) sont maintenant ennemis. Au gré des alliances circonstancielles et des projets de carrières des uns et des autres. La guerre des égos fait rage. Il y a aussi les faux adversaires (Thomas-Richard, Guérineau) qui gesticulent et espèrent simplement que, selon leur score au premier tour, ils seront dans un rapport de force plus favorable pour négocier des places au second tour, celui qui compte.
La cuisine et les carabistouilles habituelles de nos petits marquis locaux, quoi. Tout cela ressemble à un concours de beauté, la beauté en moins. Fondamentalement, les municipales 2014, les gens s’en moquent. Ils ont d’autres préoccupations, et plus importantes. En 2008, Lepeltier n’avait pas de bilan. En 2014, il laisse des trous et une ruine, la Maison de la culture, qui le restera peut-être très très longtemps. Le calife Lepeltier laissant la place, la petite guerre de nos Iznogoud n’enthousiasme personne.
Comme les équipes qui s’affrontent n’ont pas de « logiciels » politiques réellement différents ; comme leurs programmes brillent par le vide de leurs propositions ; comme entre le charisme de Véronique Fenoll et celui d’Irène Félix mon coeur ne balance pas : je serai tenté, le jour fatidique, par la pêche à la ligne.
N’était mon désir de virer la fine équipe en place et de secouer un peu la poussière des placards de la mairie. En période de démocratie vermoulue, sans alternative, l’alternance a quelques maigres vertus.
Mais qui peut avoir envie de s’impliquer face à tant d’insignifiance ?