Éditorial Avril 2015

À petit feu

mercredi 8 avril 2015 à 08:00, par Mister K

Voilà, c’est fait, le parti socialiste [1] s’est pris sa première claque de l’année. Bon, ce n’est pas vraiment une surprise. Ce qui n’est pas vraiment une surprise non plus, c’est que rien ne changera. Ni au niveau local où la droite est désormais en charge du département du Cher, ni au niveau national où la "gauche" n’a pas l’intention de changer quoi que ce soit semble-t-il. Ben oui, tout va tellement bien qu’il faudrait être vraiment con pour changer quoi que ce soit.

Une fois n’est pas coutume, les socialistes ont reconnu s’être pris une claque électorale lors des élections départementales. Enfin, presque tous les socialistes puisque le très premier ministre Manuel Valls, lui, avait l’air aussi sûr de lui après le premier tour qu’après le second tour de ces élections. Le cigare lui va si bien. Il avait lutté de toutes ses forces, avec ses petits bras musclés contre le Front National pendant au moins trois semaines. Enfin, quand on dit avec ses petits bras musclés, il s’agit plutôt de mots musclés. Mais bon, il ne faut pas lui en vouloir, personne ne lui a dit, à notre très premier ministre, que c’est avec des résultats qu’on lutte vraiment contre le FN. Le problème, c’est que des résultats, il n’en a pas. Le FN n’ayant gagné aucun département, notre très premier ministre a eu l’impression de gagner. Mais un peu comme la grenouille s’asphyxie dans son bocal au fur et à mesure que l’on diminue le niveau d’oxygène, la France étouffe peu à peu sous les scores de plus en plus élevés du Front National. Plus personne ne s’en émeut tellement on y est habitué. Et puis, il ne faut pas compter sur les 25% de français se déplaçant aux urnes et qui votent FN pour s’en émouvoir. Les autres, 75% quand même, font comme si de rien n’était. La France, forte de ses amortisseurs sociaux, vire FN à petit feu. Tout va bien. Les carottes ne sont pas encore cuites mais pas loin...encore deux ans comme ça, et ça devrait être bon.

Dans le Cher, ça bouge enfin ! La droite a repris le département, ça va enfin changer !
Mais non, on déconne !!!! Vous avez déjà vu le Cher bouger depuis que vous êtes né ? C’est pas avec des boute-en-train pareils qu’on risque de bouger quoi que ce soit. Michel Autissier, nouveau président du département du Cher, c’est l’image même du dynamisme, c’est évident. À noter que le Cher, fort de son avant-gardisme, s’est bien gardé d’élire une femme comme présidente du département. Nous on dit ça, on ne dit rien, hein Mme Fenoll ? Dans le Cher comme ailleurs, une fracture entre ville et campagne apparaît. À Bourges et à Vierzon, la gauche survit. Bon, à Vierzon, le FN était au second tour ce qui ne semble pas inquiéter grand monde. Dans la brousse du Haut-Berry, le FN fleurit à peu près partout et la droite gagne haut la main. Comme le dit si bien Cyrano, certains villages du Cher valent le détour mais pour les éviter.

À l’heure où de malheureux faits divers font brûler Bourges [2], à l’heure où de malheureuses manifestations font la promotion d’une descente infernale à Bourges, on se dit que tout cela est bien trop violent pour les habitants de la région. Ici, tout se fait à petit feu. La cuisine comme la politique, l’économie... et comme la vie.

[1On n’ose pas dire la gauche


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