Audite-moi

mercredi 16 septembre 2015 à 08:00, par epujsv

Décidément, dans le Cher et à Bourges, on a l’audit frénétique.

Audite-moi
Inconnu
Image reprise d’un site québécois : Météopolitique

La nouvelle majorité UMP fraîchement élue au Conseil départemental lors d’une session de fin juin 2015 rendait un rapport d’audit financier sur la tenue des comptes de l’ancienne mandature PS. Actuellement, la Ville de Bourges à majorité UDI lance un appel d’offre pour un audit financier demandé par l’opposition PS..

Concernant le Conseil départemental s’agissait-il d’un audit interne réalisé par les services comptables de la collectivité ou d’un audit effectué par un bureau privé ? Dans ce dernier cas, quel cabinet aurait été retenu et pour combien ? Quoi qu’il en soit où se trouve le rapport lisible par chaque citoyen ? Ici, on entretient volontiers le culte du mystère. Par contre, cela a permis au CD d’annoncer la fin de la gratuité des transports scolairesà compter de 2016. Concernant l’audit privé également lancé à grands tagada tsoin tsoin par la Ville de Bourges, les Berruyers sont priés de retenir leur respiration jusqu’aux résultats annoncés pour janvier 2016.

Une autre question se pose : pour les élus de notre charmante contrée, à quoi sert donc la Chambre Régionale des Comptes du Centre Limousin ? Sur son site internet, elle ne manque pas de rappeler l’article 15 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen : " la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration ". Alors pourquoi élus UDI, PS, UMP demandent-ils des audits internes ou externes dont les compte-rendus ne sont jamais rendus publics auprès des habitants ? C’est coûteux dans le pire des cas et en plus ça ne sert à rien. Sauf à occuper les cabinets d’audit, à simuler des clivages politiques qui n’existent pas, à faire bosser le Berry Républicain sur les déclarations opportunistes des uns et des autres, soit sur quatre lignes soit sur une grande page. Et accessoirement voire essentiellement à prendre les administrés pour des imbéciles.

Madame Félix, sur son blog, fait une vague allusion à un rapport de 2013 de la CRC sur le budget de la Ville qu’elle ne daigne pas mettre à disposition du lecteur : le voici. Il s’agit d’un rapport d’observations de 2012 qui préconise principalement les mutualisations de services vers la Communauté d’Agglomérations [1] Quel scoop, n’est-ce pas... ? On remarquera au passage que Madame Felix ne dément pas les propos de Monsieur Blanc qui agite le spectre de mise sous tutelle des comptes de la Ville de Bourges. Ce que ne prétend pas le rapport d’observations de la CRC. Le cas échéant elle aurait émis un avis sur l’équilibre du budget suite à sa saisine par le Préfet. Les votes du budget primitif 2015 et du compte administratif 2014 n’ont pas non plus donné suite à cette procédure. Alors ? La municipalité, qui a sans aucun doute des difficultés budgétaires, ne risque pas pour autant la mise sous tutelle. Mais ce procédé d’annonce alarmiste et ces matchs d’audits artificiels permettent non seulement d’entretenir l’illusion d’un débat local PS/UDI (UMP) mais surtout de légitimer la politique nationale en vogue de la réforme territoriale et le promontoire électoral qu’elle constitue. Et dans laquelle le citoyen n’est pas la première source de préoccupations alors qu’il aurait dû en être le coeur.

Que ce soit la gestion du budget sous les mandats Lepeltier ou/et la baisse des dotations de l’Etat vers les collectivités qui soit responsable des difficultés budgétaires de la ville, au fond, les citoyens de Bourges n’en ont majoritairement très certainement rien à faire puisque le résultat est le même pour eux. Le taux d’abstention aux dernières municipales est assez éloquent (48,53). Et ce n’est ni la réforme territoriale, ni les parties de ping-pong entre droites et oppositions locales sur les budgets en difficultés (que les citoyens payent de toute façon en tant que contribuables, usagers, foyers familiaux et sociaux) qui vont les inciter à s’impliquer dans la commune. Cela aurait plutôt tendance à encourager à prendre ses distances et aller à la pêche. Mais n’est-ce pas le but à atteindre ? Une vie politique sans citoyens et seulement des administrés pour reprendre Alexis de Tocqueville [2]. Le pied. Juste des élus et des institutions, instances délibératives qui ne délibèrent pas sur le fond. De plus en plus éloignés de la population, ce qui n’est pas nouveau mais qui s’aggrave. Ici, les partis bourgeois et leurs représentants locaux continuent à faire semblant de ne pas le savoir.

[2" C’est dans la commune que réside la force d’un peuple libre. Les institutions communales sont à la liberté ce que les écoles primaires sont à la science : elles la mettent à la porté du peuple. Sans institutions communales une nation peut se donner un gouvernement libre, mais elle n’a pas l’esprit de liberté. Ôtez la force et l’indépendance de la commune, vous n’y trouverez jamais que des administrés et point de citoyens"


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commentaires
Audite-moi - Fidelia - 20 septembre 2015 à 17:14

On devrait faire aussi un jour la lumière sur ce qui conduit les élus de Bourges, de Saint Germain du Puy ou de St Doulchard à autoriser les grandes surfaces à s’implanter dans les grandes zones commerciales : résultat, les centre villes meurent et notre Carrefour de Saint Germain ferme. Après il ont beau jeu de brandir des pancartes ridicules ou de manifester... Une germinoise en collère


Audite-moi - Franck - 23 octobre 2015 à  21:57

Bravo à vous Fidelia car les citoyens semblent gober ce que leur disent leurs élus sur le commerce...en oubliant de leur précisier qu’eux mêmes ont donné leurs accord à tous ces milliers de m2 supplémentaire sur la périphérie berruyer...l’aroseur arrosé en quelque sorte.

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