Découverte du Printemps

Red Diesel : l’énergie d’un carburant rare, sale et brutal

dimanche 30 avril 2017 à 13:36, par Mercure Galant

Le Printemps de Bourges vient de s’achever et on nettoie encore les dernières traces de la fête en centre ville... En dehors de la programmation destinée au grand public, l’intérêt principal du festival réside dans le fait qu’il permet à de nombreux musiciens de se produire devant un large auditoire mais aussi de se faire connaître auprès des professionnels du circuit. Red Diesel est un jeune groupe qui venait pour la première fois jouer à Bourges, sur la scène Pression Live installée place Séraucourt. Peu après leur set très énergique, les jeunes rockeurs ont bien voulu se présenter et livrer leurs impressions à l’Agitateur .

L’Agitateur : Qui sont les Red Diesel et pourquoi ce nom ?
Red Diesel : Il faut imaginer un carburant rouge, comme le sang qui coule dans nos veines (rires…) Le groupe est composé d’Antoine (harmoniciste) , Antoine (chanteur), Victor (lead guitar), Théo (bassiste), Simon (batteur) et Axel (guitariste)
L’Agitateur : Comment le groupe s’est-il formé ?
Red Diesel : Au départ, il y a eu la rencontre voici trois ans, de Victor, d’Axel et de Simon qui ont fréquenté le même collège et lycée en région parisienne. Les deux Antoine ont rejoint le groupe par la suite, puis enfin Théo. On avait tous les cheveux longs… sauf Théo ! C’était marrant !
L’Agitateur : Combien avez-vous écrit de morceaux ? Et combien avez-vous de concerts à votre actif ?
Red Diesel : On dispose d’une quinzaine de morceaux environ et on a fait une cinquantaine de concerts, principalement dans des bars et des petites salles parisiennes. On a des fans qui viennent pogoter à chaque concert… Théo était à notre premier concert, c’est ce qui lui a donné envie de faire de la basse.
L’Agitateur : À quand remonte votre première expérience de la scène ?
Red Diesel : Cela a commencé très tôt. Le groupe n’était même pas encore au complet … Victor, Simon et Axel étaient encore au lycée et se produisaient lors des fêtes étudiantes… Puis le live est venu assez naturellement, après avoir créé deux ou trois compositions, accompagnées de reprises. On ne savait pas vraiment ce qu’on voulait exprimer mais il fallait que ça sorte, de manière sauvage et brutale !
L’Agitateur : Aviez-vous déjà eu une expérience de groupe ou des influences musicales communes ?

Red Diesel : Victor jouait de la guitare seul. Rapidement, il a voulu chercher d’autres musiciens, mais sans trouver vraiment de feeling musical… Ses influences c’était plutôt le rock « old school » des années 70 : Led Zeppelin ou Deep Purple, qu’on écoutait dans sa chambre. Antoine était plutôt initié au rock moderne et au néo métal… On écoute beaucoup de trucs mais individuellement, d’autres styles, très peu d’électro mais du rap américain. On peut écouter tout ce qui est bon en fait ! Même si ça reste une notion subjective…
L’Agitateur : Et votre gestuelle sur scène ?
Red Diesel : Antoine (le chanteur) a un jeu de scène et du coffre ! Axel (le guitariste), c’est plutôt les Sex Pistols ! Mais c’est assez naturel. On n’a pas trop travaillé le jeu de scène. On se connaît bien surtout…

L’Agitateur : Y a- t-il encore un public pour ce genre de musique ?
Red Diesel : Apparemment oui. Il y a même quelques très jeunes qui ont eu une révélation dans le public…
L’Agitateur : Comment s’effectue la phase de création dans le groupe ? Qui compose et qui écrit les textes ?
Red Diesel : Cela ne se passe pas toujours de la même manière. C’est souvent Victor qui est à la base des compositions et pour l’écriture c’est soit Antoine, soit Victor … La plupart du temps, les textes sont effectivement écrits en Anglais car pour nous c’est la langue du rock’n roll. Certaines sonorités semblent d’ailleurs s’accorder parfaitement avec la musique. On ne s’improvise pas musicien. C’est un métier à part entière. Aujourd’hui, on a accès à des moyens informatiques performants qui simplifient les démarches. Pourtant quand tu écoutes les singles qui passent en radio c’est effrayant. C’est bien souvent du réchauffé.
L’Agitateur : Y-a-t-il déjà un CD ?
Red Diesel : Notre EP est sorti il y a environ un mois. On le trouve assez facilement sur internet. C’est un peu une compilation des meilleurs morceaux ou tout du moins qui sont révélateurs de nos différentes inspirations. Il est un peu construit de manière chronologique. Le début représente cette âme punk qui nous caractérise, puis ensuite on commence à explorer des univers un peu plus riches musicalement, plus complexes avec la présence de guitares et davantage de mélodies.

L’Agitateur : Le fait de jouer au Printemps de Bourges est-ce un moment particulier ?
Red Diesel : C’est surtout la possibilité de jouer devant un public complètement inconnu. On a l’impression que ça a bien marché. Mais si on a beaucoup de choses à redire sur notre prestation, même avec des défauts, on a su emballer pas mal de gens….
L’Agitateur : Avez-vous déjà participé à des concours ?
Red Diesel : On a participé à un tremplin l’année dernière organisé par Emergenza. C’est Julien Delpy, le patron d’Emergenza, qui nous a proposé cette programmation au Printemps.
L’Agitateur : Quelles sont vos perspectives ?
Red Diesel : La réalisation d’un album mais ça va prendre un peu de temps car on est en recherche musicale. On commence à se trouver, à mieux jouer ensemble mais on ne veut pas perdre notre part d’improvisation …
L’Agitateur : Vous développez effectivement beaucoup d’énergie en live.
Red Diesel : C’est ce qu’on nous dit le plus et c’est aussi notre atout.
L’Agitateur : Vous faites combien de répétitions en moyenne ?
Red Diesel : En général deux par semaine de deux ou trois heures chacune…
L’Agitateur : Vous avez d’autres activités en parallèle ?
Red Diesel : Certains d’entre-nous travaillent, d’autres sont encore étudiants… On a tous passé le bac. On a entre 20 et 24 ans. L’idée c’est de financer un album. On aimerait bien partir en tournée l’année prochaine. Probablement une tournée française pour commencer plutôt dans l’est et dans le nord du pays. Peut-être en Bretagne… Ca serait bien aussi de faire quelques dates à l’étranger pour choper le public à la gorge. Il nous faut une crédibilité promotionnelle pour pouvoir démarcher. Un album et un ou deux clips peuvent donner une image du groupe, en plus de la musique.
L’Agitateur : Vous avez des pistes ?
Red Diesel : On connaît quelques personnes qui évoluent dans le milieu professionnel du cinéma mais on cherche un gars vraiment passionné ayant envie de s’investir dans notre projet. On souhaite prendre notre temps pour bien faire les choses et être fier de l’aboutissement du projet.
L’Agitateur : Peut-on dire que votre style touche un public nostalgique d’une période et qui dispose d’un certain pouvoir d’achat ?

Red Diesel : On n’est pas le genre de groupe à juste vouloir retrouver un son des années 70. On cherche à le faire évoluer. On s’inspire également de groupes des années 90 qui ont pris un tournant pour réinventer le rock. Nirvana est sûrement l’exemple le plus pertinent au niveau du son et de l’attitude avec l’apparition du grunge : quelque chose de différent et d’anti Rock Star. Mais on peut évoquer aussi les Guns N’ Roses qui ont fait évoluer le style hard rock. Tous ces groupes nous ont laissé des pistes pour réinventer le rock …

Pour en savoir plus :
La page facebook du groupe
Quelques morceaux joués au Printemps :
à voir ici
à voir là
ou encore ici
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Red Diesel : l’énergie d’un carburant rare, sale et brutal - Mercure Galant - 1er mai 2017 à 11:12

Un récent reportage vidéo sur le groupe Red Diesel est visible également ici