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TNT ou TNA ? - 26 janvier 2012 à 14:48

Bonjour,
Les problèmes de réception de la TNT que l’on constate un peu partout en France ne sont pas à proprement parler un problème de puissance insuffisante des émetteurs (lun émetteur TNT avec les paramètres utilisés en France assure en théorie une couverture identique à l’analogique avec une puissance 10 fois inférieure).

Ces problèmes sont essentiellement dûs à la configuration du réseau décidée par le CSA (et non TDF ou ses concurrents) et aux paramètres de la norme DVB-T que le CSA a décidé d’utiliser, qui sont peu adaptés à la configuration dite "SFN" (Single Frequency Network) choisie pour ce réseau.
Dans cette configuration SFN, tous les émetteurs d’une zone de diffusion (qui correspond plus ou moins à la zone d’intérêt d’une variante régionale de FR3) utilisent le même canal pour émettre le même multiplex.

Pour que ce type de configuration fonctionne de façon fiable, il y a de nombreuses contraintes à respecter, notamment une synchronisation parfaite entre les émetteurs et l’utilisation de paramètres d’émission (intervalle de garde et décalage temporel entre émetteurs) assurant qu’en tout point de la zone de couverture le ou les émetteurs non visés soient reçus à l’intérieur de l’intervalle de garde de l’émetteur pointé par l’antenne de réception (c’est à dire en pratique avec moins de 112 µs de retard).
Il faut aussi pouvoir assurer que l’émetteur dont le signal arrive en premier sur l’antenne de réception soit celui qui arrive le plus fort, ce qui n’est pas toujours le cas.

Les paramètres d’émission choisis par le CSA (64QAM, IG=1/8, FEC=3/4) visent à maximiser la capacité de transmission d’un multiplex (pour pouvoir transmettre 6 chaînes SD ou 3 chaînes HD par canal) plutôt que la robustesse du signal, ce qui augmente la difficulté de réception, notamment en configuration SFN.

De plus les conditions de fonctionnement en SFN sont encore plus difficiles à remplir pour le multiplex R1, qui transmet les chaînes publiques (dont la variante régionale de FR3 et une seconde variante ou une chaîne locale).
En effet, pour ne pas avoir à réaliser les opérations complexes et coûteuses de remultiplexage de FR3 et de la chaîne locale dans tous les émetteurs secondaires et réémetteurs, ceux-ci se contentent de réémettre le signal de l’émetteur principal, ce qui rend plus difficile le maintien de la réception à l’intérieur de l’intervalle de garde pour les émetteurs secondaires en SFN. D’autre part la réception du signal terrestre par les émetteurs secondaires relativement éloignés de l’émetteur principal peut être soumise à des aléas de propagation et à des perturbations qui peuvent dégrader le signal réémis par ces émetteurs.

Les autres multiplex (R2 à R6) étant de type "national" sur tout le territoire sont quant à eux reçus par satellite par les émetteurs secondaires.
D’une part la réception du signal satellite est moins aléatoire que la réception terrestre et d’autre part les contraintes de synchronisation des émetteurs secondaires avec l’émetteur principal sont plus faciles à remplir qu’en cas de réémission du signal terrestre.

C’est probablement ce qui explique que les problèmes constatés dans la région de Bourges affectent surtout le multiplex R1.

En numérique, contrairement à l’analogique où on observe des dégradations proportionnelles à l’importance des perturbations, un signal perturbé au dela d’un certain niveau est totalement inutilisable (pixellisations importantes au voisinage de la limite acceptable, écran noir au delà) ce qui rend inacceptables ces situations de perturbation.


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