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Arnaison, petit soldat de l’art - Manureva - 20 avril 2012 à 22:17

Je suis rentré en 86 aux Beaux-Arts. Déjà l’ombre d’Arnaison flottait dans les couloirs, de temps en temps il montait même au 3ème, pour parler à Babou ou à Castel, qui s’occupaient en autre des premières années... De ces ombres magiques qui errent, le regard perdu dans d’insondables méandres, courbé à longer ces couloirs de tuffeau polis par les âges où seule la voix de Clidière (sorry guys private joke) -qui pouvait en l’occasion être en tout point Moranesque- pouvait détacher son regard de l’alignement des dalles du sol. De lui, on ne savait pas grand chose. Mais déjà (et en ce qui me concerne, jusqu’à la fin) il en imposait, je peux vous dire... Et à chaque fois, quelle vision ! Celle de celui qu’on aimerait être, du haut de notre innocence, celle de l’être totalement, désespérément habité, et qui, sur le palier de ce 3ème étage, ne nous regarde même pas. Il est déjà tellement autre part, et nous, jaloux de cette solitude, de le regarder comme un chiot devant un os trop grand.

Arnaison fût pour moi la preuve ultime que l’humain artiste existait vraiment, et au bout de 5 ans de Beaux Arts, si lui et quelques autres (à compter sur les doigts de mes deux mains) n’étaient pas venus ébranler mes pauvres certitudes, j’aurai déclamé bien haut que l’Art n’existait pas. Mais si en fait, et si fugace que puisse être cet état de grâce, profitez de chaque seconde passée à côté de ce personnage. Ca les vaut grave.

Ca n’engage que moi, mais ce mec dans 50 ans sera considéré comme un génie complet. Sûr.


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